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Comment valoriser l'enseignement supérieur
TRIBUNE
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 08 - 2014


Par Abdeljelil KAROUI*
Trois solutions urgentes pour redonner de la crédibilité au baccalauréat
La valorisation de l'enseignement supérieur, sérieuse et profonde, ne peut se faire qu'après la révision et la refonte de l'ensemble de l'enseignement à travers tous ses cycles, ce qui nécessiterait pas moins de 20 ans. En attendant, on pourrait intervenir en aval, au niveau du baccalauréat.
Tout le monde est conscient aujourd'hui que le baccalauréat tunisien est dévalué. Plus que des indices nous en donnent quotidiennement la preuve, en voici deux exemples : le nombre pléthorique des bacheliers chômeurs qui se comptent par centaines de milliers et le statut du baccalauréat tunisien vu par les universités étrangères qui, autrefois, accordaient l'équivalence automatiquement et qui, aujourd'hui, opposent mille et une réserves avant d'accepter l'inscription de l'étudiant. Cet état de choses n'est pas l'effet du hasard, il traduit une situation objective que des détails peuvent nous révéler au quotidien : par exemple, la manière dont sont rédigées les demandes d'emploi, ce qui en dit long sur le déficit linguistique, plus grave, un esprit critique plus que médiocre, aussi beaucoup de bacheliers sont-ils manipulables à souhait, pour ne pas dire faciles victimes du lavage de cerveau.
Tout ce beau monde, hélas, paye les frais d'un système qu'il est urgent de revoir. Au lendemain de la seconde Guerre mondiale, le même diagnostic a été fait : la dévaluation du baccalauréat. Mais il y a loin entre cette dévaluation et ce qu'elle est aujourd'hui. Et pourtant, pour que les dégâts n'atteignent pas l'enseignement supérieur, on avait songé à l'institution d'une année préparatoire baptisée propédeutique, dont la vocation était une formation générale destinée à combler les lacunes du baccalauréat et à mieux préparer l'étudiant à affronter l'enseignement supérieur proprement dit. Cet enseignement se faisait à l'Institut des hautes études, premier noyau de l'Université tunisienne dans les années 50, dans un bâtiment qui se trouve à la rue Souk Ahras, derrière la rue de Rome.
Autant que je m'en souvienne, on avait au programme, en 1958, en philosophie, Nietzsche : «Ainsi parlait Zarathoustra», en français, Paul Valéry : «Le cimetière marin», Saint-John Perse : «Exil» et, en option histoire, trois questions : Les guerres puniques, la Révolution française et l'empire austro-hongrois. L'examen comportait trois épreuves : une dissertation générale : au choix, philosophie, français ou histoire ; un devoir en option : histoire ou géographie, et une épreuve de traduction. Les copies étaient envoyées à Paris où elles étaient corrigées. Le pourcentage de succès était de l'ordre de 20 à 30 pour cent à peu près entre les deux sessions de juin et de septembre. L'étudiant avait droit à deux autres sessions l'année suivante. Une fois qu'il avait épuisé ce qu'on appelait ses quatre cartouches, il devrait choisir une filière courte, par exemple un stage de quelques mois ou d'une année dans les finances ou les impôts. (C'est ce que bon nombre d'étudiants tunisiens avaient fait à Paris)
La propédeutique était le passage obligé pour la préparation de toutes les licences de littérature et de sciences humaines, arabe, français, anglais, histoire-géographie, philosophie, etc. En médecine, ce qui tenait lieu de propédeutique, c'était l'année P.C.B consacrée à la physique, chimie et biologie (végétale et animale). L'année préparatoire aux sciences naturelles, c'était S.P.C.N. Seul le droit ne comportait pas d'année propédeutique et se limitait à trois années d'études, l'économie n'étant pas incluse à l'époque.
L'introduction d'une année propédeutique est aujourd'hui une solution possible et mériterait d'être étudiée. En attendant, on pourrait recourir à trois solutions urgentes : d'abord, pour remédier un tant soit peu au problème de la maîtrise de la langue, dispenser deux heures de cours de français par des professeurs chevronnés. Ensuite, redonner à l'esprit critique la large place qu'il aurait dû avoir dans l'année du baccalauréat et qu'il a perdue hélas, depuis l'arabisation improvisée de la philosophie et le remplacement des titulaires par des gens dont la formation était souvent aux antipodes de l'esprit philosophique. Il faut veiller, plus que jamais aujourd'hui, à ce que cet enseignement retrouve sa vocation : faire table rase en se débarrassant de tous les tabous, y compris les plus ancrés, proscrire toute notion d'absolu, favoriser le doute qui est la voie vers un peu de vérité ou a tout le moins une certaine cohérence et vers beaucoup de tolérance. Enfin, il faut renoncer sans regret, au 25% de moyenne annuelle intégrée au total du baccalauréat.
Cette mesure foncièrement démagogique destinée à donner aux parents une fausse joie est une véritable imposture. Le baccalauréat au rabais qui en est la conséquence est un cadeau empoisonné qui s'est insinué subrepticement pour rompre la sérénité des familles, compromettre l'avenir des jeunes, et créer pour l'Etat un problème social dont la solution est quasiment impossible. La seule voie salutaire est de renoncer à cet artifice pour que la vérité retrouve ses droits, que le baccalauréat redevienne crédible et que l'enseignement supérieur se fraye un chemin vers son prestige d'antan.
Une telle mesure qui tombe sous le sens doit être prise sans ratiocination ni tergiversation en faisant l'économie de commissions et d'études et de tout le tralala habituel. Au diable, les palabres oiseuses et interminables. Un gouvernement indépendant et qui n'a pas d'ambition électorale doit avoir les coudées franches pour prendre les décisions qui s'imposent. La force de Bourguiba, esprit éclairé, était de prendre sa décision, lorsqu'il était sûr de son fait, dût-il aller à contre-courant. Bon exemple à suivre.
* Professeur émérite


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