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La mission précise d'Avigdor Lieberman
Chronique du temps qui passe
Publié dans La Presse de Tunisie le 08 - 07 - 2010


Par Hmida BEN ROMDHANE
L'ancien videur de boîte de nuit, devenu ministre, a officiellement le titre mais, de fait, il n'a pas la fonction. Pour être franc, ce n'est vraiment pas une incongruité en Israël. Dans ce pays, n'importe qui peut devenir quelqu'un. Il suffit de créer un parti autour du thème «la terre appartient aux Israéliens et non aux Palestiniens», de faire des discours démagogiques, de défendre les colonies et de pourfendre les Arabes pour devenir une personnalité politique et influer sur les choix de l'Etat israélien.
L'exemple le plus parfait est celui d'Avigdor Lieberman qui, fatigué du travail ingrat de videur de boîte de nuit, a décidé de créer son parti « Ysrael Beitenu » (Israël notre maison), et, sans perdre trop de temps, il est devenu carrément ministre des Affaires étrangères. Mais ce changement radical dans la vie de l'émigré moldave n'a pas transformé, cela va sans dire, son excès de muscles en un trop plein de matière grise, comme il n'a pas cessé de le démontrer chaque fois qu'il ouvre la bouche.
Netanyahu, qui lui-même ne risque pas d'être étouffé par un excès d'intelligence ou de clairvoyance, n'a donc pas une très haute idée de son ministre des Affaires étrangères et il est en train de le marginaliser en lui retirant les dossiers les plus épineux. Mais il ne peut pas le «vider», pour ainsi dire, du gouvernement, car le Lieberman est le chef d'Ysrael Beitenu, troisième parti du pays, avec plus de députés que le parti travailliste, et par conséquent son renvoi pourrait déstabiliser tout le gouvernement, et peut-être même provoquer des élections anticipées que le Likoud n'est pas assuré de remporter.
Les deux sujets les plus urgents à traiter par la diplomatie israélienne actuellement sont les relations avec les Etats-Unis d'un côté et avec la Turquie de l'autre.
Le dossier des colonies et son implication sur les relations avec Washington est confié au ministre de la défense, Ehud Barak, qui est, semble-t-il, en pleine négociation avec les responsables américains sur le sujet. Mais là, Avigdor Lieberman ne se sent pas particulièrement humilié. Il est même un peu soulagé, car il aurait été un peu trop grotesque qu'un colon (Lieberman habite dans une colonie en Cisjordanie) soit chargé de négocier un dossier si délicat avec Washington. Les Américains, qui d'ailleurs ne veulent ni voir ni entendre parler de Lieberman, auraient pris cela pour une mauvaise plaisanterie.
Le dossier de la Turquie a été confié par Netanyahu à son ministre de l'industrie, Benyamin Ben-Eliezer, qui a rencontré secrètement, la semaine dernière à Bruxelles, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu. Tout ministre des Affaires étrangères qu'il est, Lieberman a appris cela par la presse...
Mais si en tant que colon, il est soulagé de voir le dossier des colonies discuté par un autre avec Washington, en tant que ministre des Affaires étrangères, il est entré dans une fureur noire d'apprendre que pour ce qui est du dossier relatif à la Turquie, il a joué malgré lui le rôle de dindon de la farce. Dans un communiqué rendu public, Lieberman a considéré cela comme «une insulte et un coup dur pour la confiance entre le ministre des Affaires étrangères et le Premier ministre».
Lieberman s'est ressaisi du dossier à travers les déclarations fracassantes anti-turques, et s'est fixé apparemment pour objectif de le résoudre à sa manière en utilisant tous les moyens, sauf ceux de la diplomatie bien sûr. Pour lui, résoudre le problème qui empoisonne les relations turco-israéliennes, c'est répéter sur tous les tons et tous les fronts que ce n'est pas à Israël de s'excuser, mais à la Turquie, qu'Israël ne s'excusera jamais et ne paiera aucune compensation pour les neuf Turcs tués dans les eaux internationales par les commandos israéliens, que la Turquie menace l'existence d'Israël par son soutien aux «terroristes» du bateau de la paix, et autres balivernes plus délirantes les unes que les autres.
Dans ce cas précis, Avigdor Lieberman est en train de se comporter comme quelqu'un chargé d'une mission précise : détruire le dernier lien qui lie encore Israël à la Turquie afin de parfaire l'isolement du pays dans la région du Moyen-Orient. Il y a un tiers de siècle, Israël était l'allié stratégique des deux plus grands et plus puissants pays du Moyen-Orient : l'Iran du Chah et la Turquie. Après avoir perdu l'Iran, les Israéliens sont en train de tout faire pour perdre encore la Turquie.
Le plus étonnant est que les Israéliens trouvent encore toute l'aide nécessaire de la part des Américains et des Européens pour poursuivre dans cette voie périlleuse, pour ne pas dire fatale. Il n'y a qu'à entendre les critiques acerbes des congressistes américains et les menaces qu'il profèrent contre la Turquie, et les justifications qu'ils trouvent à l'attaque israélienne contre le bateau de la paix dans les eaux internationales. Ou encore les Européens qui s'inquiètent des nouvelles orientations de la Turquie qui «tourne son dos à l'Occident». Encore une confirmation d'une vérité expérimentée depuis longtemps dans la région : quiconque demande des comptes à Israël doit s'attendre à voir ses relations avec l'Occident perturbées.
Tout se passe comme si plus Israël s'isole, plus il est encouragé par ses «amis» américains et européens à aller encore de l'avant. Le pacifiste israélien Uri Avnery a soutenu l'idée qu'il y a «des antisémites au pouvoir en Israël» qui oeuvrent pour la destruction du pays. Le soutien que ces destructeurs continuent de recevoir outre Atlantique et outre Méditerranée est pour le moins troublant.


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