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Un beau métier de décorateur
Portrait
Publié dans La Presse de Tunisie le 25 - 09 - 2014

Taoufik Béhi n'aime pas les feux de la rampe, bien que son métier consiste à mettre en espace des atmosphères. Chef décorateur tunisien, peintre, sculpteur et comédien, réalisateur, quand l'envie le prend...
Ces derniers temps, sur les réseaux sociaux, on ne risque pas de manquer les photos qu'il publie d'un décor somptueux reproduisant la salle funèbre des pharaons d'Egypte. Un décor entièrement construit pour les besoins d'une production allemande tournée sous nos cieux. Fier de son travail, il ne tarit pas d'éloges sur son métier. Un métier qui le passionne, qui lui donne satisfaction et qui fait de lui un homme heureux.
Taoufik Béhi n'a jamais été étranger au monde du cinéma ; bercé depuis son plus jeune âge dans les ciné-clubs et clubs amateurs de sa ville natale, Kairouan, et après des études en urbanisme, et durant un long séjour en Allemagne, il a mis la main à la pâte en tant que décorateur. Ironie du sort, une boutique du voisinage lui demande un relooking; une fois le travail fini, c'est toute la rue qui lui demande de lui apporter sa touche. Depuis, décorateur est devenu son métier. De retour au pays, c'est au cinéma qu'il trouve son bien-être et il a commencé à gravir les échelons de son métier, d'abord régisseur, accessoiriste, décorateur puis chef décorateur. Et même si le grand public ne retient pas son nom, il est à l'origine de nombreux décors qui ont donné au cinéma tunisien et à quelques films arabes et étrangers l'atmosphère qu'il faut pour le meilleur des rendus.
Le dernier mirage de Nidhal Chatta, Le chant de la Noria et Les palmiers blessés de Abdellatif Ben Ammar, La boîte magique et Always Brando de Ridha Béhi, Khochkhach de Salma Baccar, Villa jasmin de Farid Boughedir, La fille de Kalthoum de Mehdi Charaf, L'Infiltré de Giaccomo Battiato, Le Soleil assassiné d'Abdelkrim Bahloul, Deadlines Beyrouth de Lùdi Brocken et Michel Alan Lerner, La Bataille de Tobrouk de Vaclav Marhoul, Le Berceau de Mohamed Malas, La Stanza della photographia d'Antonio Bonofacio, Una Donna Per Amico Due de Rossella Izzon et la liste est encore très longue.
Taoufik Béhi sait explorer l'univers de tous ces réalisateurs, il sait lire dans leurs pensées, un don et un savoir-faire qui l'aident à réaliser les décors qu'il faut.
«Il n'y a rien de plus naturel que de bien lire le scénario, être à l'écoute du chef de projet et imaginer les atmosphères qui feront des séquences à tourner une unité homogène», explique-t-il avec beaucoup de modestie.
«Un décor réussi est un décor qui ne se voit pas, qui se laisse sentir, comme une bonne musique de film qui sait se faire discrète, accompagne et suggère sans pour autant être imposante». C'est ainsi qu'il conçoit son travail.
A travers tout son parcours de chef décorateur, Taoufik Béhi a compris l'essence de son métier et comme il le dit si bien, «construire un décor et le meubler dans le cinéma n'est pas un travail d'architecte d'intérieur, c'est un travail sur l'atmosphère de la séquence, et avant de livrer mon décor au réalisateur, il faut que j'en sois entièrement satisfait».
Pour parler de satisfaction, il nous raconte les nombreuses anecdotes survenues lors des tournages et l'émotion qu'il ressent à chaque fois que le réalisateur le félicite pour son travail, trouvant qu'il correspondait parfaitement à ce qu'il recherchait. «Je me rappellerai toujours de la larme qui a échappé à Mehdi Charaf quand je lui ai présenté la maison haut perchée sur la montagne (dans La fille de Kalthoum), il m'avait dit, avec une voix tremblotante : je suis devant la maison de mon enfance ...».
Depuis quelques années, Taoufik Béhi a commencé à réaliser un rêve qui lui tient à cœur, la peinture et la sculpture sont son jardin secret.
«Au départ, je faisais une peinture classique, rien d'exceptionnel, je trouvais que je ne faisais pas mieux que ce qui se faisait un peu partout, je peux même dire que je n'avais pas de style». C'est son exposition personnelle de l'an dernier, à la galerie «Imagine», qui a donné naissance au peintre Taoufik Béhi, une peinture plutôt naïve qui se rapprochait le plus de la peinture sud-américaine. Toujours curieux et créatif, la sculpture occupe une place de choix dans sa vie de tous les jours. D'abord, un travail sur la récupération et l'assemblage, ensuite, la sculpture au vrai sens du mot : «J'ai découvert le métal comme matière à sculpter, qui a, juste, besoin de chaleur pour que ce corps froid et dur devienne souple et malléable, c'est une matière qui vit» , qui rouille, qui se désintègre».
Sa prochaine exposition est prévue pour la rentrée et puisque Taoufik Béhi aime raconter et se raconter, son exposition sera un voyage sur les traces de Sindbad le marin. Toute une installation, un parcours plastique qui s'offrira au public avec une machine à remonter le temps, un orchestre à chaise, des sirènes, une coque de bateau ivre et des messages en bouteilles jetées à la mer, jamais arrivées à destination. Passion, curiosité et un cœur d'enfant qui ne sait que partager, un savoir, un métier, une passion...


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