Le nombre très réduit de femmes têtes de liste et sa connaissance profonde des dossiers de l'enfance et de la santé l'ont poussée à se représenter aux législatives du 26 octobre. Toutefois, sa ligne de conduite est claire : pas de promesses en l'air Qu'est-ce qui vous a poussée à vous représenter aux élections législatives ? Plusieurs raisons. La première découle d'un constat : très peu de femmes se sont présentées en têtes de liste au sein de l'Alliance démocratique, un parti encore jeune qui n'a pas beaucoup d'adhérents et dans lequel seulement cinq femmes ont voulu occuper les têtes de liste. Dans d'autres partis, les femmes ont été utilisées comme bouche-trou dans les listes, à défaut de candidats hommes capables de relever le défi et de réussir à arracher des sièges. Or, l'Alliance démocratique a misé sur des femmes compétentes et confirmées, à même de s'imposer, qu'elles soient têtes de liste ou non. La deuxième raison qui m'a incitée à me présenter aux législatives n'est autre que ma profonde connaissance des dossiers qui relèvent de mon domaine, à savoir l'enfance, les personnes handicapées et la santé. Des dossiers pointus que j'espère, si je suis élue, continuer à défendre. Quels sont les grands axes de votre programme au niveau national et régional ? L'une des grandes priorités de notre parti est la stabilité politique. Car nous estimons que c'est seulement à cette condition que nous pouvons avancer et œuvrer pour le développement économique, social et culturel du pays. Nous estimons, également, que sans la sécurité il ne peut y avoir de reprise économique. C'est pourquoi la lutte contre le fléau dangereux du terrorisme est cet autre axe important de notre programme national. Cela d'autant que la loi antiterrorisme n'a pas été votée à l'ANC. Or cette loi s'avère impérative pour combattre efficacement le terrorisme. Les réformes administrative et fiscale, l'enfance et la santé font également partie de nos priorités nationales. Mon programme régional se focalise essentiellement sur l'agriculture et l'environnement, dont l'état est catastrophique, ainsi que sur l'enfance et la santé. C'est pourquoi, si je suis élue, je compte mener une lutte sans merci pour la modernisation et la rénovation de l'hôpital régional de Menzel Temime, qui souffre de très mauvaises conditions. Sa mise à niveau permettra d'ôter la pression sur les hôpitaux régionaux de Nabeul et éviterait aux habitants de la ville des déplacements sans fin. Comment vivez-vous la campagne électorale : les moyens financiers et logistiques sont-ils suffisants et comment imaginez-vous le paysage politique après les élections ? Faire campagne avec la bagatelle de 4.600 dinars — la première tranche versée par l'Isie — est vraiment insuffisant. Il faut donc beaucoup de courage pour se lancer dans la course. Pourtant, j'ai été obligée de m'adapter en entamant plusieurs actions sur le terrain : dans les cafés, les souks, à la campagne, afin d'écouter les électeurs. Mais mon expérience à l'ANC m'a permis d'être au fait des grands problèmes de la région de Nabeul 2. Donc, après avoir écouté attentivement les problèmes et doléances des habitants de la région, je leur expose les solutions possibles en veillant à ne pas faire des promesses en l'air. Je tiens à préciser que certains aspects des points de notre programme peuvent être réalisés à court terme, alors que d'autres demandent plus de temps et de moyens financiers et matériels. Pour exemple, la lutte contre le fléau du terrorisme nécessite, à court terme, le vote de la loi antiterrorisme et l'action des forces de sécurité sur le terrain, alors que son éradication totale exige, à long terme, une réforme du système éducatif et, entre autres, l'introduction de la réflexion et de l'analyse afin que la majorité des jeunes sachent désormais faire la part des choses et savoir réagir à l'embrigadement des esprits par des dogmes extrémistes et terroristes. Idem pour les grands projets économiques et d'infrastructures urbaines et rurales : nous disons clairement qu'ils exigent beaucoup de temps et de grands moyens financiers et matériels. Le but de l'Alliance démocratique n'est pas d'embobiner les électeurs par des promesses fantaisistes, mais de présenter une vision et un programme pour l'édification d'un avenir meilleur. Maintenant, concernant ma vision du paysage politique après les élections, il est certain que mon parti œuvrera pour la stabilité politique en privilégiant le consensus et le rassemblement des centristes contre la bipolarité rampante. Le credo de l'Alliance démocratique est le pluralisme et rien que le pluralisme.