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La tragi-comédie du Proche-Orient
Chronique du temps qui passe
Publié dans La Presse de Tunisie le 13 - 07 - 2010


Par Hmida Ben Romdhane
Il semble que Barack Obama a battu George Bush à plate couture, le dépouillant de son titre de président le plus pro-israélien des Etats-Unis. C'est en tout cas l'avis de MJ Rosenberg, l'un des analystes politiques les plus en vue à Washington qui a analysé le «match» Netanyahu-Obama de mercredi dernier à Washington, une partie qui, dit-t-il, s'est terminée «1-0» en faveur du Premier ministre israélien.
Dana Milbank, du Washington Post, est allé plus loin encore. Ayant fait remarquer que le drapeau israélien flottait sur Blair House, où résidait Netanyahu lors de sa récente visite à Washington, et que, à quelques dizaines de mètres de là, la bannière étoilée flottait sur la Maison-Blanche, le journaliste du Washington Post a ajouté cette phrase assassine : «Les responsables de la Maison-Blanche auraient très bien pu arborer à la place le drapeau blanc de la reddition.»
Tout d'abord, considérons ce passage d'une déclaration d'Obama après sa rencontre avec Netanyahu : «Nous avons discuté des questions relatives à la conférence sur la non-prolifération nucléaire, et j'ai répété au Premier ministre qu'il n'y a aucun changement dans la politique américaine à ce niveau. Nous croyons fermement que, compte tenu de sa taille, de son histoire, de la région dans laquelle il se trouve, et des menaces qui nous guettent et qui le guettent, Israël a des exigences de sécurité uniques. Il doit être capable de répondre à toute menace ou combinaison de menaces dans la région. Et c'est pour cela que nous demeurons inébranlables dans notre engagement à l'égard de la sécurité d'Israël.»
Les mots clés dans cette déclaration sont «les exigences de sécurité uniques». Le message est clair : à pays unique et peuple unique, des exigences de sécurité uniques et un engagement unique de la part de l'unique superpuissance. En d'autres termes, tous les autres pays du monde peuvent estimer qu'ils ont des exigences de sécurité, mais aucun n'a droit à l'adjectif «unique». Quiconque pense avoir les mêmes exigences de sécurité qu'Israël et commence à agir en conséquence, est mis à l'index, diabolisé, dénoncé, honni, traîné devant les instances onusiennes et forcé de subir les sanctions les plus lourdes.
La faute, la très grande faute de pays comme l'Iran et la Corée du Nord, par exemple, est qu'ils ont pensé eux aussi avoir des exigences de sécurité uniques, tout comme Israël, et d'avoir estimé que le droit international est suffisamment juste et objectif pour les laisser se doter des moyens de se défendre, en les traitant sur le même pied d'égalité qu'Israël. Ils ont fini par se rendre compte à leurs dépens, sanctions à l'appui, qu'il n'en est rien et que, dans ce bas monde, n'est pas Israël qui veut.
Pour revenir à Obama, il a le doit de tenir une année un discours, et celle d'après le contraire. Après tout, comme disent les Français, seuls les imbéciles ne changent pas d'avis. Mais ce qui est inacceptable, c'est la duplicité, le double jeu et cette manière bien américaine de soutenir par la parole le processus de paix au Proche-Orient, tout en le minant par l'action.
La puissance américaine a le droit de soutenir sans retenue Israël, si elle estime que c'est là et nulle part ailleurs que se trouve son intérêt vital. Les Etats-Unis ont le droit d'accorder tous les avantages fiscaux qu'ils veulent aux institutions américaines qui financent les colonies de Cisjordanie, s'ils ne savent plus quoi faire de leur argent. Le Président Obama a le droit de dire que son pays ne demandera jamais à Israël de faire la moindre concession qui mettrait en danger sa sécurité, si telle est sa conclusion à quatre mois d'échéances électorales vitales pour son administration. Les Américains ont le droit de considérer les armes nucléaires israéliennes et la colonisation qui se poursuit depuis 43 ans comme des éléments fondamentaux de la sécurité israélienne, si telle est leur conception de la sécurité. Mais ils n'ont aucun droit de continuer indéfiniment à prendre les Palestiniens pour les dindons de la farce et de les maintenir sous pression pour qu'ils continuent à jouer ce rôle malgré eux.
Les Etats-Unis, tout en laissant à Israël la bride sur le cou, ont mobilisé leur puissante machine diplomatique pour presser les Palestiniens à reprendre les négociations directes avec le gouvernement israélien actuel. La question centrale est la suivante : négocier quoi ? Les Américains n'ont aucune réponse à cette question, parce qu'ils savent pertinemment qu'au rythme où va la colonisation, qu'ils n'ont même pas eu le courage de discuter avec Netanyahu la semaine dernière, les négociations n'ont plus d'objet.
Les Palestiniens, qui ont discuté pendant 17 ans directement avec Israël en vain, savent mieux que quiconque qu'il n'y a rien à discuter. Le Président Abbas a eu raison d'affirmer dimanche qu'«il est futile et inutile» de reprendre les négociations directes avec Israël. Les Palestiniens savent pertinemment aussi que les pressions américaines de les faire revenir à la table des négociations n'ont rien à voir avec la paix au Proche-Orient, mais avec la volonté israélo-américaine de maintenir aux yeux du monde la fiction d'un processus de paix enterré depuis longtemps sous le béton des centaines de colonies dont certaines, à l'exemple d'Ariel et de Ma'ali Adumim, sont de véritables villes israéliennes au cœur de la Cisjordanie, sans parler de la judaïsation de la ville sainte de Jérusalem.
Il est inacceptable que les Etats-Unis utilisent les quelques dollars qu'ils donnent aux Palestiniens pour les obliger à tenir un rôle peu glorieux dans ce qu'il faut bien appeler désormais la tragi-comédie du Proche-Orient. Il serait plus honnête de reconnaître la triste vérité et de l'annoncer au monde. Le cancer des colonies israéliennes a fait sa métastase et est devenu incurable. Par conséquent, et si l'on veut être honnête avec soi et avec les autres, il faut dire la vérité. Israël n'a plus que deux solutions : soit un Etat binational démocratique, soit un régime d'apartheid à la sud-africaine.


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