Nabeul 1 a vécu hier comme une fête la première élection présidentielle après la Révolution La circonscription compte 210 mille inscrits, 156 centres et 409 bureaux de vote. Aux dernières élections législatives, le nombre des voix déclarées a été de 147.680, avec un taux de participation de 75,6%, un des tout meilleurs du pays. La tendance était nettement moins optimiste, cette fois-ci. Le taux de participation était plutôt faible jusqu'à 13h, moins de 40%. Il faut croire que ce scrutin n'enthousiasme pas particulièrement les plus jeunes, et c'est comme s'ils s'étaient passé le mot d'ordre à travers toutes les circonscriptions du pays. «Cela est d'autant plus regrettable que les élections 2014 vont déterminer pour un bout de temps l'avenir du pays jusqu'à 2019-2020, observe Khaled Zaied, membre du comité de l'instance régionale de l'Isie de Nabeul 1. Les jeunes devaient être a priori concernés au plus haut degré par l'issue de ce scrutin. Au lieu d'être les premiers à façonner la nouvelle carte politique du pays et à peser dessus, on assiste malheureusement à une étonnante désaffection de leur part», déplore-t-il. Pour départager les 27 candidats en lice, de nombreux observateurs veillent au bon déroulement du scrutin. «Une quarantaine sont là depuis longtemps déjà, rappelle M. Khaled Zaied, avocat de son état. Les étrangers sont carrément subjugués par les conditions dans lesquelles il se déroule. Ils s'étonnent qu'un pays en voie de développement puisse offrir une telle logistique, notamment pour les personnes handicapées, avec des bulletins en braille destinés à l'intention des personnes aveugles ou fortement malvoyantes. Le silence électoral n'a pas été grosso-modo transgressé. Il a été au contraire respecté samedi et dimanche dans de larges proportions». «Quelques menues infractions» «D'ailleurs, les infractions restent sans importance et ne pèsent pas sur l'issue du scrutin tel que l'affichage "publicitaire" hors des espaces permis», assure le membre du comité de l'instance régionale Nabeul 1. Les incidents sont mineurs. Telle cette dispute entre un citoyen et les agents de l'ordre devant l'école primaire Ibn Khaldoun Al Hadaek (les Jardins) du centre de Nabeul vers 15h au prétexte que la voiture de cet électeur était restée garée trop longtemps dans le périmètre de l'école et qu'elle exibait à l'intérieur la photo d'un des candidats. Pourtant, cette voiture était occupée également par une vieille dame qui ne peut bien évidemment pas faire un long trajet. Bref, de menus incidents qui ont pu être maîtrisés à temps. «Quelques médias ont tendance à exagérer la portée de certains écarts. On entend parler de violences physiques, d'agressions quelque part.... Mais au fond, il n'y a rien de tel», insiste Khaled Zaied. Pourtant, des observateurs d'Atide (Association tunisienne pour l'intégrité et la démocratie des élections) ont été interdits d'accès aux salles avant 7h45, à en croire certains membres. A leur entrée, ils ont trouvé les urnes déjà en place, les bulletins prêts...Au bureau de l'école Neapolis, près de la plage de Nabeul, un électeur a trouvé une signature autre que la sienne devant son nom. Un bureau de Hammam-Ghezaz était fermé durant au moins une heure jusqu'à 14h sous prétexte que les agents de ce bureau devaient prendre leur déjeuner. Toutes ces infractions sont épinglées par les représentants de l'Atide. Toutes celles relevées que ce soit par l'ONG Mourakiboun, par Atide ou par les observateurs étrangers doivent attendre un certain temps avant d'être examinées par la justice. Une fois la fièvre de la journée électorale tombée, la nuit risquait d'être longue et studieuse du côté de la salle couverte Bir Chellouf de Nabeul où était effectuée la délicate opération de tri.