Optant pour une nouvelle approche, la BEI soutient les projets porteurs dont les petits entrepreneurs n'ont pas accès aux circuits de financement. L'instance européenne vient donner l'exemple pour motiver les investisseurs à s'installer en Tunisie. Le président du premier partenaire financier de la Tunisie, la Banque européenne d'investissement (BEI), Werner Hoyer, vient de faire son premier déplacement en Tunisie, une visite officielle qui confirme la confiance de l'instance, investisseur financier n°1 dans le bassin méditerranéen, et son soutien à la transition économique du pays. Lors de sa visite, le chef de la BEI, accompagné de son adjoint, Philippe de Fontaine Vive, s'est entretenu, hier matin, avec le chef du gouvernement Mehdi Jomâa en présence du ministre de l'Economie et des Finances, Hakim Ben Hamouda. Un entretien au cours duquel le président de la BEI a réaffirmé l'engagement de la banque à maintenir son rythme de soutien financier à la Tunisie. En marge de cette visite, les responsables de la Banque européenne d'investissement ont procédé, hier soir, à la signature d'un contrat de financement pour un montant global de 20 millions d'euros, dans le cadre d'un partenariat inédit et novateur entre une banque, en l'occurrence la Banque tuniso-koweïtienne (BTK), et une association de la société civile, à savoir le Réseau Entreprendre. Le projet de financement en question porte sur une ligne de crédit dédiée à la facilitation d'accès au financement au profit des petites entreprises ne dépassant pas les 300 employés et dont les projets à financer sont porteurs sur le plan employabilité et à haute valeur ajoutée. 10% de cette ligne seront consacrés à la création de très petites entreprises (TPE) qui bénéficieront du suivi du Réseau Entreprendre et d'un taux d'intérêt préférentiel de la part de la banque. Selon le directeur général de la BTK, Houssain Mouelhi, la banque s'est engagée à cofinancer cette ligne de crédit avec un montant identique à celui de la BEI, soit 20 millions d'euros. Cette ligne de crédit est destinée notamment aux entreprises relevant, entre autres, du secteur oléicole et de l'artisanat. La BEI avait également signé mercredi, 3 décembre, un autre partenariat de financement en soutien à l'activité de l'institution de microfinance «Taysir», jugée innovante. Ce contrat de prêt est d'une valeur d'un million d'euros qui sera dédié au développement des microentreprises dans les zones défavorisées du pays. Les bénéficiaires sont spécialement les petits agriculteurs, les éleveurs et notamment les jeunes diplômés dont les projets sont porteurs mais qui n'ont pas accès aux circuits de financement à l'échelle régionale. Motiver les investisseurs A cette occasion, le président de la BEI, tout en faisant l'éloge de l'expérience tunisienne et l'évolution du processus de la transition économique et politique dans le pays, a déclaré que sa visite en Tunisie entre dans le cadre d'un engagement pris par son institution pour le développement de la coopération entre les deux parties. Il a insisté sur l'importance de cette coopération qui est à même de motiver les investisseurs et donner une perspective prometteuse pour la croissance et l'emploi. Au cours des trois dernières années, les investissements de la BEI en Tunisie ont dépassé les 500 millions d'euros. Pour sa part, la Tunisie a confirmé sa volonté de renforcer la coopération avec cette institution financière importante dans les domaines de l'infrastructure, de la santé, de l'éducation et des transports dans les secteurs public et privé. La réforme du secteur bancaire public et la transparence quant à l'accès des petites et moyennes entreprises aux lignes de crédit faisant objet des différentes conventions de financement cosignées restent des facteurs déterminants pour renforcer cette coopération financière. Aussi, ces facteurs sont déterminants quant à la motivation d'autres investisseurs à prendre le chemin de la Tunisie dont les avancées dans la transition économique sont notables.