Le leader du mouvement Ennahdha et le premier vice président de l'Assemblée des représentants du peuple, Abdelfattah Mourou, a affirmé dans l'émission télévisée "A qui ose seulement", sur Al Hiwar Ettounsi, que sa mission au sein de l'ARP est une responsabilité qui lui a été confiée par les députés. "C'est une tâche lourde certes, où on serait appelé à rassembler toutes les sensibilités et les courants politiques quelques soient leurs divergences, leurs expériences...La diversité au sein de l'ARP ne peut que créer l'équilibre des forces. Le paysage politique en a aujourd'hui", précise t- il. Evoquant Beji Caïd Essebsi, candidat au deuxième tour des élections, Mourou pense que ce sont les sympathisants du mouvement islamiste qui ont adopté une position hostile au président de Nida Tounes. Néanmoins, certains leaders du mouvement soutiennent Essebsi contrairement à d'autres qui sont allés jusqu'à menacer de démissionner pour faire face à cette position. Mourou estime que le mouvement Ennahdha, avec toutes ses composantes, doit être convaincu que le peuple est garant de la réussite de son choix. " Le candidat Beji Caïd Essebsi est appelé à respecter son engagement vis à vis du peuple tunisien et à tenir ses promesses. Ennahdha ne doit pas paniquer, bien au contraire, elle doit s'imposer, participer, contribuer à la décision politique et montrer qu'elle existe soit au sein gouvernement ou dans l'opposition". L'invité de l'émission télévisée a dénoncé, par ailleurs, les discours agressifs menés lors des campagnes électorales des deux candidats au deuxième tour des présidentielles, qui " n'ont pas jusqu'à présent dévoiler leurs programmes électoraux". Evoquants la neutralité et le soutien des candidats aux présidentielles, Mourou a indiqué que cette question était à l'origine de la division du mouvement, affirmant qu'il soutient la position officielle de son parti qui a opté pour la neutralité. Mais c'est la défaite du mouvement dans les élections législatives qui l'a poussé à réagir de la sorte et rester perplexe dès le premier tour des présidentielles. C'est un résultat attendu de la part de certains de ses leaders", à l'instar de Hamadi Jebali et Hedi Brik, membres du conseil de la Choura, et bien d'autres, qui ont tiré la sonnette d'alarme sur l'éventualité du retour de l'ancien régime, du despotisme et de la dictature. Sur ces actes de "rébellion", cheik Mourou pense que ce n'est qu'une phobie dans les cœur des leaders du mouvement, dont l'unité est aujourd'hui menacée.