Selon le nutritionniste Khaled Zarrouk, il faut éviter le produit proposé en vrac et non contrôlé dans les laboratoires Le Mouled fêté par de superbes bols d'«assida» aux grains de pin d'alep («zgougou»), c'est la mode de chez nous. C'est une mode qui a gagné la plupart des foyers, riches et pauvres confondus. C'est une grave question de lèse-majesté, au cas où le bol si bien présenté «déclarerait forfait». C'est l'occasion pour beaucoup d'exhiber leur talent dans l'art de la décoration en garnissant leurs bols de fruits secs multicolores et aussi bien budgétivores. C'est l'aubaine propice et idoine pour certaines ménagères de tirer fierté et orgueil de leurs préparations. Et de satisfaire leur manie du «m'as-tu-vu?» et surtout, du «m'as-tu-goûté?». Et, «as-tu savouré chez moi la meilleure qualité?». En consommer, sans exagérer Cela dit, à quels risques pourrait nous exposer un bol d'«assida»? Khaled Zarrouk, nutritionniste bien connu, met en garde contre l'abus. Il conseille de compter les cuillerées et explique: «Si jamais le «zgougou» pris en petite quantité contient des moisissures microscopiques, dites aflatoxine, le foie de l'individu peut se défendre contre les effets cancérigènes de cette substance. Mais si le foie est harcelé par la consommation de «zgougou» avarié en grande quantité, ou d'une manière répétée même en petite quantité, il ne peut résister aux attaques des substances nocives précitées». Dr Halim «accuse» l'humidité Kaled Zarrouk, qui compte prendre bientôt le relais de Dr Hakim à la radio et à la télé, en se faisant baptiser Dr Halim, explique les causes de la toxicité qui, selon lui, dues aux conditions de stockage, favorisant l'humidité». Il précise que plus la période de stockage est longue, plus le risque de détérioration est grand. C'est pour cela que ce risque ne peut être que très minime cette année du fait que trois mois nous séparent de la dernière récolte de «zgougou», laquelle récolte a pris fin juste au mois de septembre dernier. Docteur Halim (déjà !) conseille les consommateurs qui n'ont pas encore acheté leur «zgougou», au prix fort cette année (20 dinars environ le kg), d'éviter le produit vendu en grains et en vrac. Et d'opter plutôt pour le produit en pâtes, conditionné et emballé. Parce que celui-ci est strictement contrôlé et analysé par les laboratoires es qualité avant d'être écoulé. Des bienfaits à ne pas nier Par ailleurs, et pour calmer les appréhensions des fins gourmets et rassurer les friands du cadeau du Mouled sacré, l'on peut dire que le «zgougou» n'est pas uniquement une source possible d'inconvénients pour la santé... Mais a des bienfaits pour les artères et les cœurs fatigués. Le produit contient, en effet, beaucoup d'huile riche en oméga 3 bénéfique pour les hypercholestérolémiques. Le produit en question contient aussi de l'amidon (glucides) et des fibres. Aux diabétiques et aux gourmands de maîtriser leur avidité et d'en modérer la consommation. En évitant autant que possible les édulcorants sous toutes leurs formes (liquide, poudre, etc), constitués de produits chimiques, contre-indiqués pour la santé et d'utiliser plutôt le sucre naturel complet (de couleur brune). Le «droô» et la «bsisa» aussi... Il est donc conseillé d'acheter les produits conditionnés toujours contrôlés. Si, pour le «drôo», c'est facile de s'en procurer dans les surfaces, ce n'est pas, comme on le sait, aussi facile pour la «bsisa» (souvent écoulée en vrac), le déjeuner ancestral (baptisé «Zommita») adoré et dont raffolent nos compatriotes de Djerba la douce : un grand ami originaire de l'île, lui aussi friand de la «Zommita», me souffle le bon tuyau et le moyen idoine ayant toujours mis les siens à l'abri de la nocivité du produit : il s'agit de bien flairer pour détecter l'humidité avant de l'acheter.