Comment Ennahdha perçoit-il la composition du nouveau gouvernement, plus particulièrement le choix de son président et les conditions qu'il doit remplir ? Les nahdhaouis sont-ils disposés à faire partie du gouvernement au cas où Nida Tounès les y inviterait ? Quelle évaluation font-ils des chances des noms qui circulent actuellement pour occuper le palais de La Kasbah ? La Presse a posé ces trois questions à Ajmi Lourimi, membre du bureau exécutif d'Ennahdha et député à l'Assemblée des représentants du peuple. Oui pour un partenariat politique D'emblée, Ajmi Lourimi estime que «le président de la République est obligé de travailler avec un chef de gouvernement avec lequel il s'entend même s'il est choisi en dehors de Nida Tounès. Quant à Ennahdha, il est disposé à faire partie du prochain gouvernement dans le cadre de ce que nous appelons le partenariat et le consensus. Il est également dans l'intérêt de Nida Tounès de travailler avec tout le monde. Et s'il existe une orientation dominante pour le moment, c'est bien celle de la recherche du consensus le plus large possible. Le président de la République a déjà déclaré que notre parti sera consulté sur les grands dossiers même si on ne prendra pas part au prochain gouvernement. En tout état de cause, aussi bien Nida Tounès que les partis de l'opposition sont tenus d'envoyer des messages rassurants au cours des 100 premiers jours du prochain gouvernement. Sinon, on reviendra à la confusion et aux tiraillements qui ne nous feront pas avancer». A chacun ses atouts Pour ce qui est des atouts dont disposent les nominés au palais de La Kabah et aussi les inconvénients qui pourraient les en écarter, Ajmi Lourimi pense que «Taieb Baccouche ne fait pas, malgré ses compétences et son patriotisme avérés, l'unamité ni au sein de Nida Tounès ni en dehors des Berges du lac. Habib Essid a l'avantage d'avoir déjà travaillé avec Béji Caïd Essebsi en tant que ministre de l'Intérieur et avec Hamadi Jebali et Ali Laârayedh en tant que conseiller aux affaires sécuritaires. Un autre atout plaide pour lui : son appartenance à la région du Sahel. Idem pour Abdelkrim Zbidi au cas où le futur gouvernement accorderait la priorité absolue au dossier sécuritaire. Ghazi Jeribi, actuel ministre de la Défense, a aussi de réels atouts pour briguer La Kasbah, surtout qu'il est considéré comme une personnalité neutre et qu'il a réussi de belles actions en matière de lutte contre le terrorisme. Reste Radhi Meddeb, un économiste disposant d'un CV très séduisant, mais il n'a pas d'expérience pratique. Saïd Aïdi est handicapé par son appartenance à la direction de Nida Tounès et par son statut de député. Quant à Fadhel Khelil, personne ne peut nier sa grande compétence, outre le fait qu'il ne s'est pas compromis lorsqu'il faisait partie du gouvernement à l'époque de Ben Ali. Enfin, Hédi Larbi, le ministre actuel de l'Equipement. Il n'est pas très connu sur le plan médiatique».