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Pour une politique globale et cohérente
Tribune - Education, formation professionnelle, université
Publié dans La Presse de Tunisie le 07 - 01 - 2015

Par Mohamed Naceur AMMAR1, Tahar BEN LAKHDAR2 et Mohamed JAOUA3
En dépit de l'effort considérable — en termes de dépenses publiques — que lui a consacré sans discontinuer la nation depuis l'indépendance (7% du PIB, soit près de 28% du budget Titre 1 de l'Etat en 2015), le secteur éducatif souffre de défaillances dont la médiocrité a été particulièrement mise en évidence par la révolution. Notamment en pointant le taux de chômage des diplômés de l'université qui frise les 33%, alors qu'il n'est «que» de 16% au plan national.
Une dérive et un bilan de crise
La généralisation de l'enseignement entamée dès l'indépendance compte pourtant de véritables réussites, au nombre desquelles l'éradication de l'analphabétisme, la qualité atteinte par nos formations scientifiques et techniques, et plus récemment le développement prometteur de notre recherche scientifique. Toutes ces choses ont d'ailleurs rendu possible la révolution de nos jeunes sous cette forme civilisée qui a forcé l'admiration du monde.
Cette partie émergée de l'iceberg, faite d'une excellence qui nous est souvent enviée, a longtemps occulté la réalité moins glorieuse de la grande masse des formations marginalisées, dégradées, maintenues sans autre objet que de fixer la jeunesse dans un statut d'étudiant le plus longtemps possible afin de retarder son irruption dans un marché du travail incapable de l'accueillir. Systématisée à partir du milieu des années 90, cette instrumentalisation du secteur éducatif à des fins politiques à courte vue a conduit à une perte drastique de qualification pour la plus grande masse des diplômés.
Il en résulte que le stock actuel de 250.000 diplômés chômeurs s'accroît annuellement de plus de 50% des quelque 80.000 nouveaux sortants de l'université, pauvres en compétences en rapport avec les besoins des entreprises, défaillants pour ce qui est de la maîtrise des langues et des techniques de communication, et déficients en matière de culture générale et de culture de l'entreprise. Certes, le modèle de développement économique jusque-là adopté n'est pas en mesure de générer une croissance suffisante et de créer par conséquent des emplois en nombre et en qualité requis pour les nouveaux diplômés. Il n'en demeure pas moins que, dans l'attente d'un nouveau modèle misant sur d'autres leviers pour booster la croissance, de nombreuses opportunités d'emploi restent insatisfaites du fait de cette insuffisance de professionnalisation des filières et de la faiblesse de l'interaction entre les universités et le tissu productif.
Notre système scolaire occupe pour sa part un rang pitoyable dans le classement Ocde des systèmes éducatifs du monde, classement basé sur les compétences acquises par les élèves pour résoudre des problèmes de la vie courante : 59e sur 65 (source Ocde Pisa 2013), loin derrière des pays comme la Tchéquie, la Slovaquie, la Turquie ou les Emirats ! Dans notre système scolaire, et depuis l'école de base, la déconnexion est en effet totale entre l'acquisition des savoirs et leur utilisation dans la résolution des problèmes courants.
La faute à une « pédagogie » dominée par la scolastique, favorisant l'ingurgitation brute des connaissances au détriment de leur appréhension critique. Et à un système d'évaluation qui, en accord avec cette orientation, préfère la répétition au raisonnement créatif, encourageant le bachotage et le dopage par les cours particuliers, et creusant ainsi les écarts entre les régions et les catégories sociales.
L'explosion du nombre des bacheliers, qui atteint environ 70.000 par an, a été obtenue au prix d'une politique populiste faisant des diplômes un instrument au service de la paix sociale, comme en témoigne le taux de 40% de bacheliers rachetés avec une moyenne comprise entre 6 et 10/20. Ces bacheliers sont en outre en majorité cantonnés dans des sections générales, n'ouvrant que peu de perspectives de parcours universitaires professionnalisants. Dans le même temps, le développement de la formation professionnelle, rattachée à un département totalement déconnecté de l'éducation, n'obéit à aucun souci de cohérence avec lui. En dépit des ressources importantes qui ont pu lui être consacrées, elle reste le parent pauvre du système éducatif : 40.000 jeunes à peine, soit dix fois moins que le nombre d'étudiants à l'université.
La nécessité d'une politique globale et cohérente
La situation ne peut rester en l'état, dans un pays aussi pauvre en ressources naturelles que la Tunisie. Un pays dont les progrès ne peuvent provenir que du renforcement de son capital humain et de sa maîtrise des savoirs, des sciences et des technologies en particulier. Et ce à travers un système juste et cohérent de l'éducation, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Un système qui devrait en outre consacrer le droit d'accès à la formation tout au long de la vie car, du fait de la rapidité des évolutions technologiques, la compétence est devenue une denrée éminemment périssable.
De son côté, la recherche scientifique avec sa double mission — universelle pour ce qui est de la production de connaissances, et spécifique pour ce qui est des priorités nationales liées au développement — devrait occuper une place centrale appuyée par la mobilisation et la rationalisation de toutes les ressources, publiques et privées.
Partant de ces principes, la nouvelle politique éducative devrait être conçue comme un tout dynamique, obéissant à une stratégie globale, et non plus comme un empilement de secteurs étanches les uns aux autres, et gouvernés par autant de politiques souvent incohérentes, sinon contradictoires. Il conviendra à cet égard de s'atteler à deux tâches complémentaires, aussi importantes l'une que l'autre. La première est de gérer l'urgence, en résorbant autant que faire se peut le stock inacceptable de diplômés chômeurs. La seconde est de définir et de commencer à mettre en œuvre un modèle de développement de notre système de formation ayant pour principal souci la complémentarité et la cohérence de ses éléments constitutifs.
Réduire le chômage des jeunes diplômés
Le chômage massif des diplômés a pour raison majeure, pour ne pas dire unique, le cruel déficit de compétences auquel conduisent nos formations universitaires. La tâche de fond consistera donc à réformer celles-ci pour corriger cet état de fait. Mais cette tâche de longue haleine devra s'accompagner d'une autre qui, tout en revêtant un caractère d'urgence, sera probablement appelée à s'installer durablement. C'est la mise en place d'un «sas d'intégration dans la vie professionnelle», pour laquelle le regretté Mokhtar Latiri avait longtemps milité, destiné à compléter les formations universitaires par les compétences opérationnelles que celles-ci s'avèrent durablement inaptes à conférer. Après plusieurs expériences peu concluantes, celle du programme 21-21 notamment, un modèle vertueux a pu être défini 2011, et une expérience pilote — celle de Tact Academy — conduite avec succès. Tact-Academy repose sur un PPP «partenariat public-privé» réunissant toutes les parties prenantes, le ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi, les entreprises membres de l'association TACT (Tunisian Association for Communication and Technology) et un acteur dans la formation, en l'occurrence Esprit. Ce PPP puise son caractère vertueux dans l'engagement de toutes les parties sur les résultats *. Répliquer ce modèle dans tous les secteurs d'activité en mal de compétences est donc aujourd'hui une entreprise promise au succès, à condition d'en respecter les fondamentaux. A savoir définir les cahiers des charges en étroite concertation avec les professionnels, et de n'en rémunérer les opérateurs – publics comme privés – qu'au prorata des objectifs d'emploi atteints. De cette manière, les fonds publics — et il en faut ! — seront utilisés à bon escient, et ils créeront une saine émulation vers davantage d'efficience, plutôt que d'engraisser des officines de formation à l'efficacité douteuse. Car l'efficience n'est pas une option, elle seule peut redonner de l'air à notre économie et contribuer à rétablir nos équilibres sociaux, grâce à la création d'emplois basés sur les compétences et au recul des frustrations que celle-ci générera.
Restructurer le système de formation dans sa totalité.
Quant à la tâche de fond, qui est de réformer le système éducatif dans son ensemble, elle exigera du temps et du souffle. Ayant expérimenté toutes les mauvaises solutions, au moins ne nous sera-t-il pas utile d'en repasser par elles.
Il nous faudra d'abord admettre que dans une économie mondialisée, il ne nous appartient plus de définir nos propres standards de qualité, mais de nous conformer à ceux qui sont partagés par les pays développés. De la même façon que nos entreprises se soumettent aux normes ISO, nos universités devront se soumettre aux normes internationales. Aux autorités publiques de mettre en place des organismes d'accréditation indépendants d'elles, car leur rôle de principal opérateur de formation leur interdit d'en être également les juges. Nous l'avons fait pour les élections avec l'Isie et pour l'audiovisuel avec la Haica, pourquoi serait-ce impossible pour les formations scolaires et universitaires ? Il en va non seulement de la crédibilité de notre université vis-à-vis des entreprises, mais aussi du rôle qu'elle est appelée à jouer à l'international. Car aujourd'hui que la transition démocratique et les instabilités qui l'ont marquée sont pour l'essentiel derrière nous, la Tunisie peut enfin devenir la destination privilégiée pour des milliers d'étudiants des pays en développement — africains et arabes notamment — à la recherche de formations universitaires obéissant aux standards internationaux, tout en étant offertes à des coûts accessibles. Il ne s'agit pas seulement d'un marché d'exportation en soi, quoique cela en constitue un, et de taille gigantesque ! Un marché auquel les capacités d'accueil et de formation de nos universités publiques comme privées ne seront pas de trop pour faire face, et auxquelles elles ne pourront faire face qu'en se soumettant au même regard extérieur impartial. Mais au-delà de ce marché, il s'agit surtout de construire la présence sur les marchés africains et arabes de nos entreprises. Et quel meilleur moyen pour le faire que de former les futurs cadres et décideurs de ces pays.
La seconde leçon à retenir, c'est que les ressorts de l'université de masse sont radicalement différents de ceux de l'université d'élite des années 70. L'objectif n'est plus seulement l'acquisition du savoir mais aussi celle du savoir-faire et du savoir-être, et in fine d'une compétence professionnelle. Il faut pour cela abattre d'urgence les murs qui séparent l'école et l'université de la formation professionnelle, et les carcans qui les congestionnent et les empêchent de grandir, pour les inscrire toutes deux dans un continuum de formation aux multiples parcours et aux nombreuses passerelles. Ce qui passe par la valorisation des parcours professionnels, que seule la suppression des interdits, impasses et autres plafonds de verre pourra permettre. Tous les parcours doivent devenir possibles. Et les futurs « Bac pro» qui devraient peu à peu se substituer à l'actuelle indigence du système de formation professionnelle pourront alors devenir soit des points de départ de parcours professionnels, soit des étapes dans des parcours de formation. Ces derniers devraient devenir accessibles tout au long de la vie, car l'évolution technologique et celle des durées de vie professionnelle aidant, il est essentiel que des moments de formation et de remise à niveau émaillent toute carrière.
Quant à l'école de base, elle doit revenir à sa fonction première, qui n'est certainement pas d'être une machine de sélection de ses élèves en vue de leur accès à l'université, quitte à en broyer le plus grand nombre. Mais bien plutôt le lieu d'acquisition du socle commun de compétences indispensables à tous les citoyens en devenir que sont nos enfants : comprendre, raisonner, compter, communiquer, être et agir dans la société. Il ne s'agit pas à cet égard de réinventer la roue, les standards sont universels, et PISA n'en est qu'un révélateur ... parmi d'autres. Il s'agit bien plutôt de nous focaliser sur l'essentiel, et cet essentiel réunit non seulement les savoirs, mais aussi la manière de les transmettre. La scolastique ne forme — notre histoire récente nous le rappelle douloureusement — que des têtes bien pleines, éventuellement meurtrières. Pour les têtes bien faites, il faudra s'y prendre autrement, en faisant de l'apprenant un acteur et non un sujet passif de son processus d'apprentissage. PISA ne nous instruit pas seulement des « performances » des uns et des autres, mais aussi des corrélations entre celles-ci et leurs méthodes d'apprentissage.
C'est un vaste chantier qui s'ouvre devant le pays. Un chantier dont la mise en route n'est pas une option, tant il est vrai que la révolution témoigne en premier lieu de l'échec de notre système scolaire. Et il n'y aura pas avant longtemps de moment plus opportun pour le faire que celui-là : un gouvernement et un président démocratiquement élus, cinq années de travail devant eux, et un quasi-consensus dans la société sur ces sujets. Osons donc faire de la législature qui s'ouvre celle des réformes de fond dont notre pays a besoin, pour que plus jamais ne meure un jeune Tunisien parce qu'il n'a pas trouvé d'emploi. Ce n'est qu'ainsi que nous aurons mérité de la révolution.
1 Professeur d'université, directeur scientifique d'Esprit
2 Professeur d'Université, président-fondateur d'Esprit
3 Professeur à l'Université Nice Sophia Antipolis, vice-président de l'Université Française d'Egypte
* Il s'agissait de donner à de jeunes diplômés des compétences obéissant à un cahier des charges élaboré par un secteur d'activité déterminé (en l'occurrence, celui de l'offshoring numérique en mal de développeurs), moyennant un engagement d'emploi à la clef sous réserve d'acquisition de ces compétences. Sur les 170 jeunes formés, près de 140 avaient été embauchés à l'issue d'une période de formation de 6 mois, l'opérateur de la formation n'étant rémunéré qu'au prorata des recrutés.
Mohamed Naceur Ammar
– Ancien élève de l'Ecole Polytechnique et ingénieur civil des Mines Paris-Tech
– Docteur en génie des procédés, professeur
– Directeur-fondateur de l'Ecole supérieure des communications de Tunis
– Ancien ministre des Technologies de la communication
– Directeur scientifique et membre fondateur d'Esprit
Tahar Ben Lakhdar
– Docteur ès-sciences physiques, professeur
– Directeur-fondateur de l'Institut préparatoire aux études d'ingénieurs de Nabeul, de l'Institut supérieur des techniciens de Nabeul, de l'Ecole supérieure des postes et des télécommunications de Tunis, de la mission universitaire à Paris
– Responsable de la mise en place du réseau des Iset
– Ancien PDG de l'Agence tunisienne de la formation professionnelle
– Président-fondateur d'Esprit
Mohamed Jaoua
– Docteur ès-sciences mathématiques, professeur
– Directeur-fondateur de l'Ipest et de l'Ecole polytechnique de Tunisie
– Directeur-fondateur du Laboratoire de modélisation mathématique et numérique dans les sciences de l'ingénieur (Enit-Lamsin)
– Membre fondateur de Polytech'Nice-Sophia (Université de Nice-Sophia Antipolis)
– Vice-président de l'Université française d'Egypte
– Membre fondateur d'Esprit


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