Les enseignants observent une grève les 21 et 22 et prévoient un autre arrêt les 17 et 18 février prochain. Motif : une série de revendications non satisfaites et l'intention de l'administration de renvoyer les négociations après la formation du nouveau gouvernement Néjib Sallami, membre du Syndicat général des professeurs de l'enseignement secondaire, a indiqué hier que «le gouvernement ne veut plus négocier les revendications des professeurs». Joint au téléphone par l'agence TAP, il a souligné que la partie gouvernementale a «reconnu comprendre», lors des dernières négociations du 10 janvier, l'ensemble des revendications mais qu'elle ne peut pas trancher, demandant à cet effet de soumettre ces revendications au prochain gouvernement. Il a considéré que la grève «semi-administrative» consistant à boycotter les conseils de classe «a été un succès», la qualifiant d'acte symbolique destiné à adresser un message au gouvernement et aux parents pour leur signifier «le mécontentement du secteur de l'enseignement secondaire». Les professeurs ont, par ailleurs, décidé de réunir cette semaine et la semaine suivante les parents pour dialoguer avec eux sur la scolarité de leurs enfants. Le responsable syndical a également reproché au gouvernement de tarder à payer les primes des professeurs, «lui qui est si prompt» à mettre à exécution le prélèvement des journées de grève sur les salaires. Atermoiements Les enseignants observent une grève contre l'«atermoiement» des ministères de l'Education et de la Jeunesse et des Sports et aussi de la présidence du gouvernement et leur peu d'empressement à donner suite à leurs revendications. De son côté, le chargé des relations avec les parties syndicales au ministère de l'Education, Zouhair Aidoudi, a souligné que la partie gouvernementale s'est engagée à mettre en application tous les accords signés avec la partie syndicale, reconnaissant que le versement des primes a accusé du retard. Il a indiqué que la commission administrative du syndicat «a pris de court le ministère» par de nouvelles revendications dont celles relatives aux éléments de rémunération qui pourraient toucher les autres corps, ce qui nécessite une concertation au sein du gouvernement. Il a rappelé qu'une partie des primes spécifiques des professeurs de l'enseignement secondaire a été révisée et qu'une révision d'une autre partie de ces primes pourrait être faite. Il a fait savoir que certaines revendications sont liées à des questions d'organisation et que la commission des négociations entre le gouvernement et l'Ugtt (7+7) est sur le point de finaliser tous les accords conclus. «Le prélèvement des salaires n'a pas été fait et ne sera fait qu'après les négociations en cours», a-t-il dit. Notons, par ailleurs, que le taux de réussite de la grève des enseignants a atteint 98%, selon le secrétaire général du syndicat général de l'enseignement secondaire, Lasaâd Yaâcoubi. Grève administrative Lors d'un rassemblement des enseignants des collèges et lycées, Place Mohamed-Ali à Tunis, Yaâcoubi a souligné l'attachement du syndicat à poursuivre les mouvements de protestation. Une deuxième grève est prévue les 17 et 18 février prochain, de même qu'une grève administrative à la fin du deuxième trimestre et dont la forme sera définie par la commission administrative qui se réunira avant la date des examens du deuxième trimestre, a-t-il expliqué. Pour le syndicaliste, ces mouvements interviennent suite à l'atermoiement des ministères de l'Education et de la Jeunesse ainsi que de la présidence du gouvernement à satisfaire les revendications des enseignants. Il a insisté sur la légitimité des revendications des enseignants, à savoir l'amélioration de leur situation matérielle et l'application, sans plus tarder, de tous les points contenus dans les accords signés entre le syndicat et les départements ministériels compétents (éducation et jeunesse). Il convient de rappeler que le syndicat de l'enseignement secondaire relevant de l'Union générale tunisienne du travail a annoncé depuis lundi 15 décembre une grève pour les 21 et 22 janvier 2015.