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Jamel Madani Libre et affranchi
L'Entretien du lundi
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 01 - 2000

Comédien de talent, Madani passe dans la vie sans faire trop de fioriture. Nous l'avons rencontré alors qu'il se prépare à jouer dans la nouvelle pièce de Jamel Sassi, Bourgua.
Bourgua fait l'actualité et vous en êtes l'acteur principal...
Effectivement, il s'agit d'une adaptation et d'une mise en scène de Jamel Sassi de la pièce «Huis clos» de Jean-Paul Sartre. C'est, bien entendu, une pièce existentialiste des années 40 et qui a eu un grand impact sur la vie culturelle et intellectuelle...Elle a d'ailleurs fait couler beaucoup d'encre. C'est une pièce qui n'a jamais été adaptée ou mise en scène auparavant en Tunisie, ne serait-ce que à cause de son thème qui était tabou chez nous. En fait, Sartre donnait sa propre vision de l'enfer et on connaît sa fameuse citation «l'enfer, c'est les Autres».
Parlez-nous de votre rôle dans la pièce...
Je joue le rôle de Ghassen, un journaliste qui a refusé de participer à la guerre parce qu'il était un pacifiste. Il a fui sa cause et il est mort de lâcheté. Après sa mort, il se retrouve face à deux femmes. Les trois personnages sont en enfer et vont se disputer pendant l'éternité.
C'est un rôle qui vient s'ajouter aux autres rôles du répertoire classique que vous avez interprétés...
Pour un comédien qui respecte son métier, il n'y a pas un rôle plus difficile qu'un autre. Il doit prendre en charge tous les rôles avec le même professionnalisme. C'est vrai que la formation de départ est très importante car elle nous donne une sorte de tronc commun qui peut s'ouvrir sur tous les genres. C'est comme un boxeur classique, il est plus avantagé quand il se retrouve avec les autres sports de combat, parce qu'il a l'endurance et la force mentale et physique qui lui permettent de ne pas perdre les pédales. Mais toute l'aventure est là ! Ce genre de théâtre est nouveau pour moi en tant qu'acteur et ça me donne du tonus et me permet de découvrir d'autres aspects de mon jeu. Le théâtre est comme le sport, il faut toujours pratiquer et introduire de nouveaux exercices. Je pense que j'ai pu gérer ce nouveau genre de rôles.
Vous êtes tout de même un comédien éclectique qui ne s'est pas limité à une seule «école» théâtrale... Pourquoi cet éclectisme et ce changement d'adresse ?
J'ai trouvé que l'expérience de l'adresse théâtrale unique étouffe l'artiste, c'est pour cela que je change toujours... Au début, j'ai travaillé avec Fadhel Jaïbi dans «Comedia» et ensuite je suis entré au Théâtre national et j'ai ressenti de l'étouffement lorsque j'ai joué dans quatre pièces avec Mohamed Driss... et pourtant, Driss est un grand maître de théâtre et il nous a beaucoup appris sur cet art. Mais j'ai remarqué que notre espace de liberté se réduisait lorsqu'on travaille toujours avec la même école ou le même groupe.
Durant votre longue et prolifique carrière, quel constat faites-vous de la relation comédien-metteur en scène ?
Franchement, en Tunisie, on souffre encore de la dictature du réalisateur ou de l'auteur... Nous sommes le pays du patron unique... En football, c'est l'entraîneur; en politique, c'est le président et au théâtre ou au cinéma, c'est le réalisateur... Avant, on parlait de l'acteur par exemple. Résultat des courses : cela a donné au metteur en scène ou au réalisateur une autorité de dictateur. A mon avis, on ne peut pas faire carrière avec quelqu'un qui ne respecte pas notre pensée et notre opinion et qui nous regarde comme un être inférieur. Le problème, c'est qu'en Tunisie le rôle du réalisateur s'est confondu avec celui du professeur qui vous apprend le théâtre et cela tue la relation horizontale nécessaire à tout artiste qui a une opinion à exprimer.
Peut-on dire que Jamel Madani est un comédien libre et affranchi ?
Tout à fait. Je tiens beaucoup à ma liberté de pensée et c'est ce qui m'a poussé à changer tout le temps d'école. Je suis toujours nourri du désir de varier les expériences parce que nous faisons un art de partage. J'éprouve aussi le désir de travailler avec les jeunes réalisateurs et metteurs en scène pour ne pas végéter dans la même catégorie et attraper une sorte de sclérose. J'ai envie de travailler avec la jeune génération pour ne pas me retrouver hors champ. Aujourd'hui je travaille avec Jamel Sassi qui est de ma génération. Mais je suis aussi sur un autre projet avec le jeune Mohamed Amine Saâd, qui pourrait être mon fils et, avec lui, je découvre de nouvelles choses que je ne connaissais pas avant. Il m'apporte quelque chose de nouveau.
Ce changement continu vous donne un nouveau souffle ?
Bien entendu, cela me permet d'élargir mon réseau de connaissances et de diversifier mon expérience. Ça a créé aussi des conflits, mais je ne les considère pas comme des expériences négatives, car cela nous révèle à nous-mêmes. Le seul inconvénient dans cette instabilité est d'ordre financier, mais je ne suis pas venu dans ce milieu avec des motivations matérielles. Je ne veux pas être un fonctionnaire du théâtre.
On vous reproche souvent de faire de la télévision...
Je sais, je suis conscient que la télé ne demande pas de grandes performances et ne nous impose pas de faire dans la grande création. Et c'est la règle du jeu... c'est le concept même de la télé, elle est là pour divertir essentiellement. C'est de la consommation quotidienne. Personnellement, je pense qu'il faut faire de la télé parce qu'en Tunisie on ne peut pas survivre avec le théâtre...
Côté cinéma, il y a du nouveau après Winou Baba de Jilani Saâdi ?
Oui, il y a Dictashot de Mokhtar Ladjimi et Aziz rouhou de Sonia Chemkhi.
Entretien conduit


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