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De nouveaux horizons pour l'exportation
Agroalimentaire
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 01 - 2000

Exploiter les nouvelles opportunités offertes sur le marché étranger en proposant de nouveaux produits à valeur ajoutée. Le rôle de la recherche est déterminant dans ce domaine
Le secteur de l'agroalimentaire connaît d'une année à l'autre une croissance significative due essentiellement aux résultats positifs enregistrés par la filière de l'huile d'olive dont les exportations ont ciblé plusieurs marchés en Europe, en Asie et en Amérique. Les résultats des autres filières relevant du secteur de l'agroalimentaire ne sont pas toujours positifs. Un effort devrait être déployé par toutes les parties prenantes en vue d'améliorer le volume des exportations des produits en conserve qui concernent, entre autres, les olives, les piments, la confiture et d'autres salaisons. La prospection des marchés dans tous les pays du monde permet de trouver des clients intéressés par les produits tunisiens en conserve. Le concentré de tomate et l'harissa peuvent également trouver des débouchés dans les pays arabes et africains.
L'huile d'olive extra vierge doit sa réputation notamment à la valeur ajoutée puisqu'il s'agit d'un produit du terroir fabriqué à partir des olives plantées dans les régions tunisiennes depuis des siècles. La Tunisie est connue pour ses oliveraies qui couvrent d'importantes superficies du pays. Le ministère de l'Agriculture avait mis en place, quelques années plus tôt, un programme relatif au rajeunissement des oliviers séniles. Le but est d'augmenter le rendement des oliveraies et d'avoir une production annuelle répondant à la demande intérieure et extérieure. Les conditions climatiques ont un impact sur la production. Ainsi, des quantités de pluie suffisantes et bien réparties permettent de produire des olives de bonne qualité et en grandes quantités.
La recherche scientifique
à la rescousse
Plusieurs huileries ont fait leur mise à niveau en introduisant de nouveaux équipements modernes qui sont en mesure de produire de l'huile d'olive extra vierge dans les normes. D'autres huileries utilisent encore des méthodes archaïques faute de moyens. La mise à niveau devrait concerner, à terme, toutes les huileries situées sur le territoire tunisien. Les olives provenant des agriculteurs sont traitées de nouveau dans les huileries en vue d'enlever toutes les impuretés et les feuilles qui tombent lors de la cueillette. La recherche scientifique s'est intéressée à ce secteur aux perspectives prometteuses. Les différentes variétés d'olives ont fait l'objet d'analyses et d'études dans des laboratoires spécialisés en vue de définir une qualité d'huile d'olive toujours plus raffinée et un rendement amélioré des oliveraies.
L'huile d'olive tunisienne a réussi à promouvoir son label à travers plusieurs pays du monde, y compris en Chine. La participation au salon spécialisé dans l'agroalimentaire dans ce pays a permis, en effet, de faire connaître à nombreux consommateurs la qualité et le goût de l'huile d'olive tunisienne qui a été appréciée par les visiteurs venus des différents pays du monde. Dans chaque salon, des séances de dégustation sont organisées pour donner l'occasion aux visiteurs de savourer cette huile d'olive au goût unique. D'ailleurs, la Tunisie est classée parmi les premiers pays dans le monde dans la production de ce produit. Plusieurs pays européens se sont mis, au cours des dernières années, à produire l'huile d'olive — en mobilisant tous les moyens techniques et scientifiques — compte tenu de ses multiples vertus sur la santé. La concurrence est donc des plus rudes sur le marché international, mais le produit tunisien réussit toujours à attirer l'attention des consommateurs. Les opérations de prospection et la participation aux salons devraient, cependant, se poursuivre au cours des années à venir pour que l'huile d'olive tunisienne préserve son positionnement sur le marché mondial et attire davantage de clients.
Le coût de production en question
Le double concentré de tomate est un autre produit qui peut s'imposer aussi sur le marché international à condition de résoudre les problèmes qui sont en suspens. Le coût de la production demeure un casse-tête pour plusieurs industriels qui n'arrivent pas à dégager un chiffre d'affaires conséquent, notamment sur le marché local qui demeure exigu. A la fin du printemps et au début de l'été, les agriculteurs commencent à récolter les tomates destinées à la transformation. Grâce au contrat de production, les agriculteurs planifient les quantités à produire en soignant la qualité des tomates. Parfois, devant les unités de transformation, l'on constate une file de camions chargés de tomates. Etant un produit périssable, la qualité de la tomate peut être altérée sous un soleil de plomb.
Les industriels doivent impérativement chercher de nouveaux marchés extérieurs pour écouler leurs produits car le marché local n'est pas en mesure d'absorber toute la production à des prix intéressants. Pour préserver le pouvoir d'achat des citoyens — notamment ceux appartenant aux catégories sociales moyennes et à faible revenu —, les prix du double concentré de tomate, qui constitue un produit de base, sont homologués. L'Etat ne peut compenser le prix que dans certaines limites. Or, le coût de production ne cesse d'évoluer d'une année à l'autre. L'agriculteur est tenu d'acheter les intrants dont les prix augmentent régulièrement. Même les transporteurs exigent une révision à la hausse de leur rémunération.
Des conflits sont parfois constatés entre l'agriculteur, l'industriel et le transporteur à cause de la révision des prix. Chaque intervenant campe sur ses positions et même l'augmentation approuvée par l'industriel n'est pas toujours acceptée par les deux autres parties (industriel et transporteur). Le coût de la production est toujours invoqué pour expliquer le malaise que vit ce secteur. Pourtant, les pays maghrébins et africains offrent des opportunités pour la commercialisation du double concentré de tomate fabriqué en Tunisie conformément aux normes nationales. Les opérations de prospection et la participation aux Salons de l'agroalimentaire sont des rendez-vous incontournables que les industriels tunisiens opérant dans cette filière ne doivent rater sous aucun prétexte. L'objectif est de convaincre les clients à acheter ce produit et de fidéliser ceux qui sont déjà inscrits sur la liste.


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