Le développement régional, la création d'emplois et surtout la lutte contre le terrorisme, à l'ordre du jour de la conférence des gouverneurs. Entretemps, le nouveau ministre de l'Intérieur a tôt fait de vaincre le dépaysement au sein de son département La conférence périodique des gouverneurs se tiendra demain dans l'immense salle de réunion de la caserne d'El Aouina. Ces assises revêtent une extrême importance, d'abord parce qu'elles seront un avant-goût de ce que sera l'ère du nouveau gouvernement Essid. Ensuite, parce qu'elles surviennent dans une conjoncture particulièrement difficile que traverse le pays : tensions sociales, déséquilibre régional, chômage, hausse des prix, détérioration du pouvoir d'achat des citoyens, baisse des investissements, sans oublier évidemment la persistance des menaces terroristes. Autant de défis cruciaux qui exigent sacrifices, abnégation et détermination. Le tout articulé autour d'une action commune qui touchera toutes les régions du pays,. D'où l'importance du rôle dévolu aux gouverneurs. Un rôle de cheval de bataille par excellence. Par ailleurs, l'accent sera mis, au cours de cette conférence, sur les lacunes, ô combien nombreuses, qui subsistent encore dans la plupart des gouvernorats et que traduit notamment un manque à gagner dans les domaines des investissements extérieurs et des projets de développement locaux. De surcroît, presque la totalité des régions, faut-il le souligner, ne sont pas encore vaccinées contre les virus venimeux du terrorisme qui y sévit toujours, par attentats et cellules dormantes interposés. Nouvelles nominations en vue De surcroît, le fait de voir le nouveau chef de gouvernement procéder au changement de deux gouverneurs traduit assurément une volonté tenace d'assainir toute région où l'insuffisance de rendement est avérée. L'hypothèse de voir d'autres gouverneurs démis de leurs fonctions n'est pas à écarter, chuchote-t-on dans les coulisses de la tutelle où l'on est fermement décidé à placer l'homme qu'il faut à la placce qu'il faut. Quitte à opérer des changements dans la douleur. Gharsalli annonce la couleur Entretemps, le nouveau ministre de l'Intérieur, Najem Gharsalli a, a-t-on constaté, tôt fait de vaincre ce qu'on appelle «le dépaysement de la boîte». Tranchant avec le calme olympien et le flegme british de son prédécesseur, le nouveau locataire de l'immense citadelle de l'avenue Bourguiba est, rapporte-t-on dans son entourage, en train d'imposer un style new-look fait d'activités débordantes et de verbe facile. Le tout doublé d'une étonnante capacité de communication où le sourire côtoie le...froncement de sourcils, selon l'humeur du moment. Voulant tout savoir sur son département, M. Gharsalli, tout en faisant la connaissance de son état-major, a «tenu» à recevoir, récemment, d'anciens poids lourds de la Sûreté nationale, et à leur tête l'ex-héros de «l'exploit de l'aéroport du 14 janvier 2011», en l'occurrence Samir Tarhouni, depuis curieusement mis au frigo ! Ce geste sera-t-il le prélude à la «réhabilitation» de la vieille garde de l'appareil sécuritaire du pays ?