Le technicien portugais a une recette toute simple : dire du bien de ses joueurs en toute circonstance L'Espérance a aligné avant-hier la passe de deux sous la houlette de De Moraïs. Un signe révélateur que le fameux choc psychologique a eu lieu. José De Moraïs s'en est donc bien sorti. Certes, il a remporté ses deux premiers matches du championnat par le plus petit écart, mais le résultat est là. Il est bon de rappeler que le technicien portugais n'a eu que quatre jours pour préparer la première rencontre et seulement trois pour la seconde. Le hasard du calendrier a voulu que le nouvel entraîneur «sang et or» négocie trois rencontres en l'espace de huit jours. Demain, l'Espérance donnera la réplique au CS Menzel-Bouzelfa pour le compte des 1/16es de finale de la Coupe de Tunisie. La rencontre aura lieu sur la pelouse du stade Chedly-Zouiten, ce qui épargnera aux Espérantistes un périlleux déplacement. Disputer le match au Zouiten est la seule bonne nouvelle de la semaine pour De Moraïs. C'est qu'à ce jour, l'entraîneur espérantiste n'a pu disposer de la totalité de son effectif : Darragi est en phase de remise en forme, Akaïchi n'a repris les entraînements qu'hier et Afful est attendu à la fin de la semaine. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, le Brésilien Magno Cruz a été victime mercredi, le jour du match, d'une indigestion. Le joueur observe trois jours de repos et sa participation au match de la Coupe de Tunisie est dans le doute. En quête d'efficacité Malgré tous ces contretemps, on a senti une métamorphose totale du comportement des joueurs sur le terrain. Beaucoup d'engagement, une générosité dans l'effort et de la rage de vaincre : telles sont les qualités affichées lors des deux dernières rencontres. C'est que contrairement à son prédécesseur, des fois cassant, voire blessant, De Moraïs sait choisir ses paroles quand il parle de ses joueurs. Quand on l'interroge sur la modeste prestation de Samti, il emploie des termes nuancés : «Samti est un jeune joueur au talent certain. Je crois en lui. C'est un joueur d'avenir. On ne peut pas lui en vouloir car il s'est dépensé sans compter sur le terrain. Il ne faisait pas partie du onze de départ. Comme Cruz a été victime d'une indigestion le jour du match, Samti a été rappelé à la rescousse. J'estime qu'il a bien rempli sa mission avec une bonne marge de progression devant lui», déclare De Moraïs avec le sourire. Le coaching mental est important dans le monde du football. La recette est simple : parler beaucoup avec les joueurs et défendre leur cause auprès de la presse et du public. L'ancien assistant de Mourinho semble avoir bien compris cela. José De Moraïs emploie également la nuance quand on l'interroge sur les ratages à la pelle de ses attaquants : «Le match a été dans un sens unique. Mes joueurs avaient les idées claires. Ils étaient bien organisés sur le terrain et se sont créé beaucoup d'occasions. Nous avons eu en face un adversaire bien organisé sur le plan défensif et qui sait garder la balle», estime De Moraïs, avant d'ajouter : «En deuxième mi-temps, nous avons effectué quelques rectifications en matière de placement sur le terrain afin de mieux presser l'adversaire. Nous avons accéléré la cadence, même si l'adversaire a cherché à casser le rythme. Nous avons fini par obtenir gain de cause, même si nous aurions pu marquer un ou deux autres buts», reconnaît l'entraîneur «sang et or». Avec des joueurs à l'envie intacte, De Moraïs a déjà gagné un premier pari : redonner le plaisir de jouer à ses poulains. En attendant que la mayonnaise prenne, le résultat y est. A confirmer demain en match de coupe contre l'équipe de Menzel-Bouzelfa.