Les analyses de l'Ocde montrent que les secteurs des services jouent un rôle fondamental dans les Chaînes de valeur mondiales performantes. Ils représentent, en effet, 80 % de l'emploi, 75 % du PIB et 50 % des exportations à valeur ajoutée dans les économies émergentes et avancées. Il y a un peu plus d'un an, l'Ocde et l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ont présenté une nouvelle base de données sur les échanges mesurés en valeur ajoutée (EVA). Les observations faites grâce à EVA révolutionnent notre connaissance des échanges, de l'investissement et de la production dans le monde. Prenons, par exemple, les chaînes de valeur mondiales (CVM), qui occupent maintenant une place prépondérante dans l'économie mondiale. Un article produit dans l'Union européenne et exporté vers les Etats-Unis peut englober des matières premières venues de Chine et de Malaisie, et des services fournis au Japon ou en Inde. Les biens et services ne sont plus produits par une entreprise dans un pays donné et vendus aux consommateurs d'un autre pays ; la production est fragmentée, les composants franchissent de multiples frontières, tandis que la valeur ajoutée du produit s'accroît à chaque étape. Tout d'abord, les procédures douanières peu efficaces entraînent des coûts inutiles, à chaque fois qu'un produit échangé traverse une frontière: l'Ocde estime qu'une réduction de 1 % de ces coûts se traduirait par des bénéfices de 40 milliards USD environ. L'Accord sur la facilitation des échanges (AFE), conclu par l'OMC à Bali, permet dès maintenant de limiter ces coûts inutiles. L'Ocde a estimé récemment que la mise en œuvre de l'AFE pourrait faire baisser le coût des échanges de 15 % dans certains pays. Chacun a donc intérêt à agir sans tarder . En outre, les intrants intermédiaires sont désormais majoritaires dans les échanges, puisqu'ils représentent plus de 50% des échanges de biens et près de 75 % de services. Les entreprises veulent accéder à des intrants de première qualité pour accroître leur productivité, améliorer leur compétitivité et exporter avec succès. Dans le monde actuel, interconnecté, il est non seulement important d'éviter de nouvelles formes de protectionnisme, mais aussi de renoncer aux mesures restrictives pour aider les entreprises à importer et à exporter. L'activité et la croissance économique seront ainsi renforcées. Par ailleurs, les analyses de l'Ocde montrent que les secteurs des services jouent un rôle fondamental dans les CVM performantes. Ils représentent, en effet, 80 % de l'emploi, 75% du PIB et 50 % des exportations à valeur ajoutée dans les économies émergentes et avancées. De la finance à la logistique, les services contribuent aussi de manière essentielle aux secteurs manufacturiers concurrentiels. Le nouvel Indice de restriction des échanges de services (IRES) permet aux grands fournisseurs de services d'évaluer leurs résultats par rapport aux meilleures pratiques mondiales et d'étudier les possibilités de progresser. Enfin, nous devons reconnaître que certains pays moins avancés et petites entreprises, absents des CVM, risquent de se trouver distancés. L'ouverture des échanges et de l'investissement doit s'accompagner de politiques efficaces, qui pourront varier selon le stade de développement et la dotation en ressources des pays, par exemple. Mais un élément au moins leur sera commun : l'investissement dans les personnes, dans l'éducation et les compétences, dans les politiques actives du marché du travail qui contribuent à l'adéquation entre l'offre et la demande de main-d'œuvre, et dans des filets de sécurité sociale adéquats pour ceux qui rencontrent des difficultés d'ajustement. L'ouverture des échanges offre des possibilités nouvelles, que des réformes plus larges des politiques structurelles peuvent contribuer à concrétiser. Les mesures de soutien à des secteurs particuliers, en revanche, qui visent souvent à «sélectionner les gagnants», ont tendance à fausser la concurrence internationale et ne donnent guère de résultats probants. Pour toutes ces raisons, l'Ocde soutient fermement les efforts du G20 pour mieux intégrer les échanges et l'investissement, et en faire les éléments essentiels d'un cadre solide, équilibré et durable pour une croissance inclusive, des emplois plus nombreux et de meilleure qualité, et un développement généralisé. Au-delà des réformes nationales des politiques structurelles et des travaux du G20, l'OMC joue un rôle central, en veillant au bon fonctionnement d'un système commercial, multilatéral fondé sur des règles, qui constitue clairement la solution optimale pour stimuler les échanges, la croissance et l'emploi. Cependant, avec l'arrêt des négociations à l'OMC, de nombreux pays se tournent en second choix vers des accords commerciaux régionaux (ACR) et plurilatéraux pour ouvrir les marchés. L'Ocde a constaté que beaucoup d'ACR allaient au-delà des règles multilatérales sur l'investissement, les mouvements de capitaux et de personnes, la concurrence et les entreprises publiques, le commerce électronique et la lutte contre la corruption. On observe une nette tendance à la hausse de ces engagements « OMC-plus » parmi les membres de l'OMC. Cette convergence croissante des intérêts est de bon augure, au moins sur le plan technique, car elle laisse pressentir des engagements similaires au niveau multilatéral. Des initiatives méga-régionales récentes, comme le Partenariat transpacifique, le Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement et le Partenariat économique régional entre les pays de l'Asean, permettent aussi de répondre aux questions essentielles de politique commerciale dans une zone géographique beaucoup plus étendue. Au niveau unilatéral, régional ou multilatéral, les efforts à accomplir pour que les politiques commerciales ou d'investissement et les mesures complémentaires donnent l'élan nécessaire à l'activité économique mondiale suscitent un vif intérêt. Il reste à traduire cet intérêt en actions.