D'imminents coups de filet sont, promet-on, attendus dans les rangs des terroristes. Acceptons-en l'augure Non, les héros ne sont pas fatigués. Les héros, ce sont évidemment les vaillants gaillards de la désormais célèbre troupe des unités spéciales de la Garde nationale (Usgn). Celle-là même qui, depuis qu'on l'a lancée sur le front avancé de la lutte contre le terrorisme en Tunisie, ne cesse de collectionner exploits et performances, «obsédée» qu'elle est par cette conviction inébranlable qui dit qu'une victoire en appelle une autre. Tenez, son dernier retentissant coup de filet de Sidi Yaïch (Gafsa) en dépit de sa dimension internationale, de son timing et de son superbe bilan (9 tués dont Lokman Abou Sakhr) a été vite oublié. Quelques heures d'euphorie, une petite réception pour arroser «l'événement» et honorer les héros et, hop, ça repart de plus belle. Comme si de rien n'était ! «Tant qu'on n'a pas tout fait, on n'a rien fait», se plaît à répéter l'homme fort de l'Usgn, Ammar El Faleh, qui estime que «le chemin de la victoire finale est encore long et jalonné d'embûches et de peaux de banane, s'agissant d'un ennemi féroce, solidement structuré et capable de tous les malheurs.» C'est pourquoi, a-t-on constaté, les séances d'interrogatoire auxquelles sont soumis les jihadistes capturés sont quotidiennes et interminables dans le QG de la brigade à la caserne d'El Aouina. Là où les détenus, en dépit de leur triste rang de «danger public», sont bien traités. «Dans notre stratégie de gestion du dossier du tourisme, on était toujours persuadé qu'il est déconseillé, voire utile, de recourir à la méthode forte, «soutient un enquêteur qui se vante d'avoir pu, de la sorte, arracher des aveux précieux aux accusés. «Des aveux, précise-t-il, qui nous ont permis de remonter plusieurs pistes, de démanteler des cellules dormantes et d'arrêter un bon nombre de terroristes activement recherchés». Au suivant... Cette stratégie, qui a fait donc ses preuves, est d'ailleurs jalousement préservée. Au point que de nouvelles retraites des terroristes ont été identifiées, quelques heures seulement après «l'exploit de Sidi Yaïch». Ces retraites, fruit de longues investigations, sont désormais assiégées. Leur localisation est évidemment tue pour le moment, pour obligation de réserve et par nécessité de discrétion exigées par les préparatifs de l'assaut». «D'imminents coups de filet, non moins fulgurants que celui qui avait éliminé Lokman Abou Sakhr et ses huit hommes, sont attendus», promet-on dans les coulisses de ladite brigade». Sans plus de détails. Entre-temps, le suivi est également de tous les instants aux ministères de l'Intérieur, de la Défense et de la Justice. Ici et là, on joue le rôle des «supporters» qui font tout pour pousser les leurs vers de nouvelles victoires. Le commandant de la Garde nationale, Mounir Ksiksi, lui, homme de terrain, est, depuis mercredi, et pour trois jours, en visite d'inspection dans les gouvernorats de Gabès et Gafsa, pour soutenir les centaines de gardes nationaux mobilisés dans ces régions, dans le cadre des opérations de traque non-stop des terroristes. Bon vent.