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Les défis qui attendent la Tunisie
ARP – Première audition du chef du gouvernement
Publié dans La Presse de Tunisie le 04 - 04 - 2015

Mohamed Ennaceur a adressé un signal rassurant aux Tunisiens, leur certifiant que le pays est entre de bonnes mains, a rendu hommage au dévouement des hommes des institutions sécuritaire et militaire, et remercié avec insistance les hôtes de marque de la Tunisie qui lui ont exprimé leur solidarité
La séance d'audition du chef du gouvernement s'est tenue hier au siège du parlement. Celle-ci a revêtu une signification particulière. C'est la première plénière après l'attaque du Bardo, à avoir réuni les représentants des deux pouvoirs législatif et exécutif. C'est aussi la première audition de Habib Essid, chef du gouvernement, et de son équipe, après sa prise de fonction, le 5 février 2015.
L'hémicycle était presque au complet. Pas moins de 180 députés étaient présents d'entre 217. Les ministres et secrétaires d'Etat étaient installés dans les travées tout à fait à gauche de la salle mi-circulaire, par ordre de préséance.
Du haut du perchoir, le président de l'Assemblée des représentants du peuple a déclaré la séance ouverte à 10h30. Dans un speech de circonstance, Mohamed Ennaceur a tenu à adresser un signal rassurant aux Tunisiens, leur certifiant que le pays est entre de bonnes mains. Il a rendu hommage au dévouement des hommes des institutions sécuritaire et militaire, et remercié avec insistance les hôtes de marque de la Tunisie qui lui ont exprimé leur solidarité lors de la marche contre le terrorisme, tenue dimanche 29 mars.
Le président de l'ARP a invité l'assistance à réciter la « Fatiha » à la mémoire de Lassasd Ben Osman, un des pionniers de la première République, grand ministre, décédé le 20 mars dernier, avant de donner la parole au chef du gouvernement pour un discours, nuance-t-il, « pas un bilan, ce sera fait au terme des 100 jours, le gouvernement n'en est qu'à 58, mais pour donner un aperçu sur ce qui a été fait jusque-là et sur les prochaines perspectives».
L'union sacrée
En prenant la parole, Habib Essid paraissait cette fois-ci avoir endossé le costume de chef de l'exécutif. La communication maîtrisée, à travers une allocution de 35 minutes environ, précis et concis, il s'est concentré sur les points essentiels qui préoccupent les Tunisiens, gouvernants et gouvernés. Ses phrases étaient courtes, le ton ferme, la diction nette. L'impression générale qu'il a laissée est celle d'un homme droit, d'un dirigeant déterminé qui a accepté « cette lourde responsabilité pour honorer un engagement pris vis-à-vis de la patrie ».
Il annonce avoir identifié d'emblée les problèmes nationaux dès la prise de pouvoir. A ce niveau, il n'y avait pas de grandes révélations : le terrorisme, le chômage des jeunes diplômés, le niveau d'endettement, la disparité entre les régions, la baisse tendancielle de l'investissement national et étranger, la dégradation du pouvoir d'achat.
Là où Habib Essid a tenté d'innover, c'est au moment où il a estimé que l'élan national dont les Tunisiens ont fait preuve pour dire non au terrorisme devra s'étendre à tous les autres domaines. La situation générale du pays étant grave, elle risque d'empirer sinon. Cette union sacrée, martèle le chef du gouvernement, devra impliquer toutes les forces vives, partis politiques, organisations nationales, société civile, décideurs, citoyens. Il n'a pas manqué au passage de faire remarquer ce que tout le monde sait déjà, que les contestations sociales et les grèves ont pris une ampleur telle qu'elles causent tous les jours d'énormes pertes à l'Etat et à la communauté nationale. Il a invité tout le monde à redonner du sens à la valeur travail et a défini les priorités à court terme, comme récupérer les mosquées et contrôler le discours religieux, à moyen et long termes, et réformer le modèle de développement national, l'actuel ayant atteint ses limites.
Sur le plan sécuritaire, précisément, le chef du gouvernement a affirmé que son cabinet redoublera d'efforts en matière de lutte antiterroriste à travers la mobilisation de tous les moyens disponibles. Il s'agit essentiellement de reprendre le contrôle des mosquées qui continuent à diffuser un discours takfiriste incitant à la haine et de régulariser, dans les délais, celles construites sans autorisation et de façon anarchique ou de les fermer. Habib Essid s'est engagé à protéger les frontières et développer les législations y afférentes. La prochaine période sera marquée par le parachèvement de la première phase du plan de renforcement du dispositif de défense entre Ras Jedir et Dhehiba. Objectif, améliorer les capacités opérationnelles des unités de l'Armée nationale. Le gouvernement a, également, décidé de renforcer la protection des zones touristiques, des établissements publics, les régions sensibles ainsi que les points d'entrée et sortie des villes. Des réunions périodiques au niveau central et régional entre les institutions sécuritaire et militaire ont été, également, décidées par le gouvernement. Abordant le volet législatif, Habib Essid a rappelé l'approbation récente par le gouvernement du projet de loi relatif à la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d'argent avant de le soumettre au parlement pour adoption. Il a annoncé que le gouvernement présentera dans les jours qui viennent un projet de loi relatif à la répression des agressions contre les forces de sécurité intérieure et les militaires.
Parler coûte que coûte
Suite au discours du chef du gouvernement, le président de l'Assemblée a invité les premiers députés inscrits sur la liste à intervenir. A ce moment-là, deux adeptes des points organisationnels, à savoir Iyad Dahmani et Fayçal Tebbini, demandent la parole, pour dire la même chose, à savoir que selon le règlement intérieur, chaque question d'un représentant du peuple requiert une réponse du ministre concerné.
Or, 135 députés ont demandé la parole ! A-t-on calculé combien de temps faudra-t-il, peut-être des jours, pour venir à bout de cette longue liste, selon la méthode préconisée par les deux bruyants contestataires. « D'accord », répète, patien,t le président, «nous allons nous organiser, mais j'invite le premier député à s'exprimer ». « Non », crie une partie de l'Assemblée à cheval sur les procédures, « il faut lire tous les noms des demandeurs de parole ». Et M. Ennaceur d'acquiescer. 135 noms d'entre 180 présents, que le président a dû réciter un par un. Il aurait peut-être fallu, pour faire plus rapide, donner les noms de ceux qui ont choisi de se taire. Après tout, ils ne sont que 45 parlementaires relevant de cette catégorie.
135 députés, la plupart faisant partie des mêmes groupes parlementaires, des mêmes partis politiques, qui vont parler au micro et sous l'œil des caméras, pour exprimer les mêmes propositions, la même vision de leur groupe de référence, et quelques réclamations des électeurs respectifs de leurs circonscriptions.
Mbarka Aouinia Brahmi, Sahbi Atig et Hayet Kebair ont été les premiers à prendre la parole, pour faire valoir, heureusement, des points de vue différents. Mbarka Brahmi, députée très en vue du Front populaire, après avoir remercié l'Etat pour avoir renoué les relations diplomatiques avec la Syrie, bifurque sur les problèmes endémiques du système éducatif et demande des réformes aussi bien de l'infrastructure que des contenus des programmes scolaires.
Sahbi Atig du parti Ennahdha a invité, pour sa part, tout le monde à soustraire la question du terrorisme de la surenchère et des tiraillements partisans. Il n'a pas manqué de relever des incohérences récurrentes, relève-t-il, au niveau de la politique étrangère du pays, entre le président de la République et le ministre des Affaires étrangères. Il a appelé à plus de coordination, et à entretenir les meilleures relations qui soient avec tous les pays.
Hayet Kbair, députée de Nida Tounès, a défendu la voix éteinte des martyrs des institutions sécuritaire et militaire, pour appeler à lever des fonds et ouvrir une caisse pour perpétuer les salaires des héros de la nation. Il n'est pas normal ni admissible, alerte-t-elle, de pénaliser davantage des familles endeuillées en les privant des rétributions de leurs proches morts sur le champ d'honneur.
Hella Lahbib


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