Comme s'il n'a pas assez de problèmes comme ça, le club de Bab Jédid s'en invente quelques autres en chemin… Voyons voir : s'il est vrai que le Club Africain a perdu son premier match de la saison, il n'en est pas moins vrai que ses adversaires directs n'ont glané qu'un seul point. Match nul de l'Espérance à Radès face à un concurrent direct, l'Etoile, et un point à domicile du CSS. Sur ce plan bien précis, les compteurs sont donc pratiquement à zéro. Et ce n'est pas bien grave. Il n'y a pas le feu ! Le second volet concerne la défaite du CA en elle-même. Contre qui Nefzi et ses coéquipiers ont-ils perdu? Contre un CAB qui a réalisé une excellente saison 2009-2010 et qui ambitionne d'ultérieures performances lors de la saison en cours. Troisième volet sur lequel il est douloureux (pour les Clubistes cela s'entend) de revenir : tout ce qui s'est passé au club, bien avant la fin de la saison écoulée et au cours d'une interminable intersaison (pour toutes les raisons et les polémiques qu'on sait) avec les incontournables conséquences. Choix tardif d'un entraîneur, préparation reportée et perturbée, flou et tergiversations concernant recrutements, renouvellement de contrats et stratégie sportive. Le tout sur fond de fronde de quelques joueurs (Alexis et Ben Yahia), d'une très grande partie des supporters et même d'un groupe de «légalistes» qui s'apprête à contester Chérif Bellamine auprès du tribunal sportif. A bien y penser donc, c'est un petit miracle que le Club Africain se soit présenté à la reprise avec un président, un entraîneur et un effectif dont bon nombre d'éléments attendent encore partie de leurs émoluments de la saison… écoulée. François Bracci, lui, a opéré un grand saut dans l'inconnu et débarqué dans une ambiance très peu sereine mais qui n'a jamais renoncé à ses ambitions. Exercice d'équilibrisme fort périlleux dans la mesure où il faut bien sûr s'occuper du volet préparation et technique et, en parallèle, tenir compte des volets extra-sportifs qui sanctionnent depuis quelque temps. Lancer un signal fort L'ambiance générale du club. Dès lors, sur le plan technique pur, nous sommes étonnés du procès fait à Bracci au coup de sifflet final de CAB-CA. Tout comme nous sommes étonnés du fait qu'un comité directeur mis en place à la hâte sermonne — déjà — un entraîneur qui a travaillé jusque-là dans l'urgence. Franchement, tout cela a un nom : le masochisme ou si vous voulez l'art de se mettre — ultérieurement — en danger. Ceci pour dire que cette «autoflagellation» ne sert en aucun cas les intérêts immédiats d'un club qui a besoin d'un minimum de sérénité pour aller de l'avant. C'est un fait , des erreurs, et pas des moindres, ont été commis mais le Club Africain n'est pas à la rue. Alexis est parti et c'est l'unique lourde perte à notre humble avis alors que Ben Yahia, transparent lors de ces deux dernières saisons, a tort d'observer l'attitude qu'on sait. Essentiellement sur le plan sportif où il est le plus grand perdant. Pour le reste, l'équipe de Bab Jédid a toutes les cartes en règle pour réussir un bon exercice avec un renfort de plus et une meilleure connaissance de l'effectif par François Bracci. A ce propos, le rôle de Adel Sellimi pourrait s'avérer essentiel avec le premier entraîneur, l'ex-international aura pour tâche de protéger les joueurs, de les mettre en confiance et de travailler en bonne intelligence avec le comité directeur. En opérant ainsi, ils lanceraient un signal fort aux joueurs qui doivent à leur tour faire preuve de discipline et de rigueur. Sur le terrain et en dehors. Bref, rien n'est perdu pour le Club Africain mais, si on ne redresse pas la barre et qu'on continue à chercher un bouc-émissaire aux erreurs du passé, l'avenir sera bien sombre. Hervé Kambou passe au CA Le milieu de terrain ivoirien, Hervé Kambou, âgé de 24 ans, sera clubiste pour une durée de trois ans. Kambou a jusque-là milité au sein du club de Bastia.