Les belles paroles et les bonnes intentions doivent être suivies d'effet, pour le bien du club Avant le démarrage de la saison, nous avons été témoin de deux répliques émanant du Dr Fateh Alouini, président de la JSK et de Habib Mejri, nouvel entraîneur de l'équipe aghlabide : le premier a solennellement déclaré, à l'occasion de l'assemblée générale annuelle, que cette saison serait placée sous le signe de «la main dans la main pour la JSK de demain» ; le second a répété avec insistance, lors de son point de presse, qu'il n'y aura pas de favoritisme ou de préjugés au niveau du onze rentrant et qu'une place de titulaire s'arrache à la sueur du front. Voilà de belles paroles, fort éloquentes, et qui préludent de grands desseins même si certains sceptiques— et ils sont nombreux— doutent de leur portée réelle et n'apprécient pas ces figures de style un peu trop rabâchées et tendancieuses, à leur goût. Sans avoir l'intention de polémiquer ou de faire œuvre de pédagogie, nous sommes amenés à appeler à plus de transparence, de réalisme et de suite dans les idées. En effet, quand le président du club appelait à l'union sacrée de tous, dirigeants, membres influents, bailleurs de fonds et supporters compris, c'était dans l'intention de calmer, par anticipation, les mécontents et les esprits surchauffés qui contestaient la rupture consommée entre le président du club et son premier vice- président, M. Youssef Sériati, tous deux élus (faut- il le rappeler) et réclamaient sans répit le rajeunissement progressif de l'effectif et l'incessibilité des jeunes du cru. A la bonne heure et dans l'euphorie des assises de l'assemblée général, le président du club lança que les jeunes du cru sont intransférables et pourront être injectés dans l'effectif au fil de la compétition. Voilà qui est réconfortant, à plus d'un titre, pour les bonnes relations au sein de l'équipe dirigeante et pour le projet de restructuration de l'équipe- fanion. Or, en réalité, il n'en est rien. Quelques jours après, M. Youssef Sériati nous a révélé que « le coup de froid » entre lui et le président du club n'a pas été dissipé en ce qui concerne le recrutement des joueurs, les négociations et la collecte des dons et subventions. Quant aux jeunes soi- disant « incessibles », nous venons d'apprendre de la part de M. Hamadi Maaloul, président des jeunes catégories, que le junior Amir Yacoubi a rallié l'ESS et que d'autres jeunes, à l'instar de Ghedira, Labidi, Layouni… sont tentés par une expérience similaire, dans un grand club. Pour plus de clarté dans les comportements et les positions et dans l'intérêt du club aghlabide, le président du club se doit de convoquer une réunion en tête- à- tête avec son premier vice- président, voire programmer un rendez- vous hebdomadaire avec lui, pour restructurer la stratégie du club, s'occuper de sa gestion courante et décider ensemble de son avenir. Pour plus d'équité et de bon sens En ce qui concerne le second cas de figure, il y a lieu de signaler que le coach Habib Mejri nous a clairement signifié que seuls les joueurs les plus méritants, les plus motivés et les plus frais physiquement seront titularisés ou incorporés en cours de jeu, abstraction faite de leur réputation et de leur expérience. Ce n'était pas le cas, hélas, lors de la journée inaugurale. En effet, obnubilé par leur ancienne renommée et leur appartenance à de grands clubs, Habib Mejri a aligné Echickh, Yousfi et même Kasdaoui, fraîchement débarqué à Kairouan, ainsi que Dardouri qu'il savait en petite forme, au vu de sa prestation, lors des cinq matches amicaux auxquels il avait pris part; alors que le jeune attaquant Jhinaoui, auteur du but kairouanais lors du match amical CA- JSK (2-1), et l'international junior Layouni ont suivi le match ESHS- JSK à partir des gradins, et que le latéral droit de métier Trabelsi et le jeune virevoltant Troudi sont restés sur le banc des remplaçants. Certes, une défaite amère et imprévisible reste toujours en travers de la gorge (que dire du public qui a bravé la canicule et a fait le déplacement) et suscite toujours des réflexions et des interrogations. Certes, pour un début de saison, la situation n'inspire aucune inquiétude et ne peut aucunement altérer le moral de la troupe. Mais, il est toujours bon pour un entraîneur soucieux de réussir un bon départ, de prendre un peu de recul au moindre faux pas pour évaluer, réguler et se remettre en selle pendant qu'il est temps.