Le règlement stipule que les tarifs sont libres, à condition de les porter à la connaissance des clients par un affichage explicite à l'extérieur ou à l'intérieur de l'établissement ou sur une carte sur laquelle sont indiqués les tarifs Les cafés abondent en Tunisie, mais tous n'ont pas le même statut. Il y a des cafés où la boisson est servie au comptoir. Pas de chaises pour s'attabler. Le client consomme rapidement sa boisson dont le prix est relativement moins cher qu'ailleurs. Il existe un autre type de cafés avec tables et chaises où le prix est plus élevé. Outre la boisson, des gâteaux sont aussi proposés au consommateur. Enfin, un troisième type de cafés où sont offerts en monnaie sonnante et trébuchante des sandwichs ou encore des glaces. Presque dans toutes ces catégories de cafés, les prix des consommations sont assez variables. Pourtant, le règlement stipule que les tarifs sont libres, à condition de les porter à la connaissance des clients par un affichage explicite à l'extérieur ou à l'intérieur de l'établissement ou sur une carte sur laquelle sont indiqués les tarifs. L'affichage ou la carte doit détailler la liste des boissons et produits les plus courants servis dans l'établissement, avec leur contenance et leur prix toutes taxes et services compris au comptoir, en salle ou sur la terrasse. Prix majorés Or, à la grande surprise des clients, certains cafés bien situés, particulièrement à l'avenue Bourguiba, commettent des abus. Ahmed et son copain sont assis depuis plus d'un quart d'heure sur la terrasse d'un café et attendent d'être servis. «Le serveur ne nous a pas apporté la carte des consommations. Il nous a abandonnés un moment pour prendre la note de la table voisine puis il est revenu vers nous pour nous demander ce que nous voulions boire. A notre grande surprise, il n'y avait pas de thé. Il nous a proposé des jus de fraise, un cocktail de fruits ou un chocolat chaud. Je n'ai pas osé lui demander le tarif de ces boissons. Nous avons payé plus de 10 dinars pour deux tasses de chocolat sans nous donner le ticket de caisse que j'ai pourtant demandé. Il a dit qu'il l'a égaré», ronchonne Ahmed. Si les prix sont majorés en terrasse, le cafetier est tenu d'en informer le client. A défaut, les prix pratiqués en salle doivent être appliqués. L'affichage est obligatoire car il permet au consommateur de connaître ses droits. Ahmed et son copain, qui ont commandé chacun une tasse de chocolat à un prix exorbitant, ne peuvent protester si le prix de la boisson est affiché dans les règles à l'intérieur du café. Il appartient au client de vérifier les prix avant de passer commande. Par ailleurs, avant d'accepter la boisson proposée en remplacement, il fallait demander au serveur si le tarif est identique à celui de la boisson demandée initialement. Manger ou pas Hinda et sa fille Meriem, installées sur une terrasse de café, demandent chacune un sandwich, le serveur refuse sous prétexte qu'une partie de la terrasse est réservée, à l'heure du déjeuner, aux personnes commandant des plats. Mais Hinda s'est montrée futée. Elle a demandé à jeter un coup d'œil sur la carte et s'est rendu compte que le sandwich existe bel et bien. Se rendant compte du piège, «il m'a signifié qu'il n'y a plus de sandwich», se désole Hinda, qui est partie à la recherche d'un autre café servant des sandwiches. Sur la terrasse d'un autre café, une dispute se déclenche entre un serveur et un couple qui ont sorti des gâteaux achetés ailleurs pour les manger, ce qui n'était pas pour plaire au serveur. «Pourtant, nous avons commandé des boissons». De son côté, le serveur rouspète : «Le patron interdit la consommation des denrées achetées ailleurs». Renouvellement des consommations Certains cafetiers imposent aux consommateurs le renouvellement des consommations. Les uns indiquent cela par des affiches « Consommation renouvelée après une heure », les autres le font savoir directement au client. Cette pratique peut se justifier en cas d'abus manifeste de la part du consommateur lorsque l'établissement est bondé. «Il y a des clients qui passent toute la matinée ou l'après-midi et ne consomment qu'un noir à 0,700 dinar, alors que d'autres clients ne trouvent pas de place. Cela me fait un manque à gagner, c'est pourquoi j'exige le renouvellement de la consommation toutes les heures», explique un cafetier. «J'ai demandé au serveur de m'apporter un verre d'eau, mais il me fait attendre. Normalement, le café est servi accompagné d'un verre d'eau. Les cafés ont supprimé cette pratique pour que le client achète une bouteille d'eau», proteste un client. Offrir un verre d'eau est un rituel qui peut souder les liens entre le client et le cafetier et instaurer un climat de confiance et de convivialité. C'est avec ces petits riens que la vie peut être quelquefois agréable.