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Ces chiffres qui font peur
Abandon scolaire
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 09 - 2013

Cent mille élèves quittent, chaque année, les bancs de l'école. Ils ont moins de 16 ans quand ils troquent leurs cartables contre des petits métiers ou le baptême des petites incivilités. C'est à Kasserine, Kairouan et Sidi Bouzid que l'on recense les taux les plus élevés. Les garçons sont plus nombreux que les filles à laisser tomber leurs études secondaire, beaucoup plus qu'au primaire.
Le politique qui ne prend pas encore le problème à bras le corps, essaye par tous les moyens de minimiser — ou d'occulter — le phénomène. Il est grand temps de prendre en considération les résultats péjoratifs d'une « pédagogie noire » qui illustrent de façon éloquente l'échec dans l'établissement d'une relation parfaite entre les éducateurs et les enfants. Retour sur le sujet et plongée au cœur des chiffres qui donnent froid au dos.
Le danger du secondaire
L'abandon scolaire est-il devenu une fatalité chez nous? Il faut dire que les chiffres sont inquiétants et nous interpellent tous. Selon les statistiques publiées par le ministère de l'Education, au total, 99.647 jeunes ont quitté les bancs de l'école en 2010-2011 répartis selon les trois cycles comme suit :
Une simple lecture des données statistiques fait ressortir que c'est au niveau des premières années du cycle préparatoire et du cycle secondaire que l'on enregistre les plus forts taux de décrochage avec 12.7% en 7ème année de l'enseignement de base, soit 24.910 élèves, et 14.1% en première année secondaire, soit 20.575. Cela signifie tout simplement que les enfants vivent mal le passage d'un niveau à un autre. Les taux de redoublement confirment cette tendance et qui sont respectivement de 22.8% en 7ème année de base et de 19.0% en première année secondaire, alors que les taux moyens sont de 17.6% et de 15.5%. Observons le tableau suivant :
Pour savoir si les taux d'abandon ont tendance à baisser ou le contraire au cours des dernières années, on doit prendre deux années de référence, celle de 1989-1990 qui a vu l'introduction pour la première fois de l'enseignement de base et celle de 1994-1995 qui a coïncidé avec la première promotion du cycle primaire dans sa nouvelle formule. On constate que le taux d'abandon au niveau de l'enseignement primaire a sensiblement baissé, passant de 7.0% à 4.4%. Cette baisse s'est confirmée au cours des années suivantes, descendant pour la première fois sous la barre de 2.0% en 2004-2005, année qui a enregistré un taux de 1.7%, pour tomber à 1.0% au cours de 2010-2011.
Pour la création d'une structure supérieure indépendante
Quand des milliers de jeunes quittent chaque année l'école sans aucune qualification et que des milliers d'autres trébuchent au cours de leur scolarité, c'est qu'il y a problème. Un problème touchant au fond même du système éducatif et à toutes les composantes de la vie scolaire, à savoir les parents, les enseignants et l'administration. L'école est un tout qui gravite autour d'un élément central qui est l'élève. Le manque d'équipements, le peu d'encadrement, l'absence d'activités ludiques, la non-implication de la famille et de la société civile dans la vie scolaire ne favorisent pas un climat propice à la réussite. Toute défaillance se répercute inexorablement sur les résultats des élèves. En dépit des réflexions engagées depuis le début des années 1970 sur le phénomène de l'abandon scolaire et malgré la multitude des mesures prises pour en réduire les taux, les résultats sont là qui confirment les défaillances d'un système incapable d'apporter des remèdes aux maux de l'école. Que de consultations ont été réalisées et que de séminaires et ateliers ont été organisés et dont les recommandations sont restées sans aucun suivi. Un conseil supérieur de l'éducation a, même, été créé en 2000 (décret n° 2000-2260 du 10 octobre 2000) à l'effet de « donner son avis sur l'organisation de la politique nationale en matière d'éducation ainsi que sur les moyens susceptibles d'en assurer la réalisation », mais sans résultats concrets.
Certes, et il faut se rendre à l'évidence, il n'y a pas de solution miracle à l'abandon scolaire. Des pays mieux nantis que le nôtre n'ont pas réussi à juguler ce phénomène. Par contre, ils sont arrivés à trouver des solutions pour les décrocheurs, à travers la multiplication des filières de l'enseignement professionnel et sa valorisation. Ils ont mis en place des politiques portant de manière cohérente à la fois sur les différents types d'enseignement, le primaire, le secondaire, le professionnel et le supérieur, et engagé les fonds importants pour réduire au maximum, les taux d'échec et d'abandon scolaires et créer les structures d'accueil nécessaires pour éviter que les décrocheurs ne se volatilisent dans la nature. Des politiques qui, en s'attaquant aux causes du décrochage, ont pris en considération tous les aspects liés aux problèmes et aux préoccupations des jeunes, qu'ils soient de santé comme la consommation des stupéfiants et de l'alcool, ou des problèmes de violence et de délinquance ou encore la question pertinente du chômage.
Pour éviter que l'école ne devienne une fabrique de chômage et de criminalité
Les gouvernements successifs d'après le 14 janvier 2011, parce que provisoires, n'ont pas accordé une attention prioritaire aux problèmes de l'enseignement. Le droit à l'éducation ne figure même pas dans le préambule du projet de la Constitution. Aussi est-il impératif de penser à la création d'une structure supérieure indépendante chargée des questions de l'éducation et de l'enseignement, sous forme d'instance supérieure ou d'observatoire, au lieu et place du conseil supérieur précédemment mentionné, et de la doter de tous les moyens nécessaires pour mener à bien sa mission. Cette structure, qui comprendra dans ses rangs des représentants de toutes les composantes de la famille de l'éducation et de l'enseignement, des syndicats et de la société civile, aura pour principales missions d'engager une réflexion profonde sur le système éducatif, proposer une nouvelle réforme intégrant tous les cycles et types d'enseignement, une réforme non figée s'adaptant à toutes les transformations dans un monde en perpétuel changement. Elle se penchera, également, sur l'élaboration des politiques efficaces de lutte contre l'abandon scolaire en préconisant des mesures de prévention, d'intervention et de compensation, la faiblesse du rendement des institutions éducatives et de tous les maux qui affectent l'école comme la violence. Elle veillera à la mise en place de stratégies d'action globales en faveur des jeunes et assurera la coordination entre les différentes structures en charge du secteur.
« Faire passer l'école pour un lieu criminogène est, en soi, un crime insensé contre l'école », disait l'écrivain Daniel Pennac.


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