Le premier obstacle sur le chemin de Rio se révèle plus compliqué que prévu Un seul but inscrit en toute fin du match aller, samedi dernier, beaucoup de frayeurs endurées par le keeper Sabri Ben Hassen et sa défense, et, à l'arrivée, une entrée en matière plutôt ardue. A vrai dire, les Aiglons ont quelque part déçu devant des Faucons de Jediane courageux et entreprenants, sans plus. Partie hier pour Khartoum via le Caire, la sélection olympique est astreinte à un exercice de funambule, dimanche prochain à Ubayidh, à quarante minutes d'avion de la capitale soudanaise. Défendre une aussi maigre avance (1-0) ne sera pas, en effet, une mince affaire d'autant que les nôtres vont devoir se produire sur une surface en tartan dans la chaleur caniculaire du centre du Soudan et devant un public enthousiaste qui n'a rien à voir avec la totale désaffection entourant la première manche de Radès (à peine quelques dizaines de spectateurs présents, toujours la même histoire lorsqu'il s'agit de sélections des jeunes et parfois même de l'équipe «A»). Attitude suicidaire L'exercice de funambule consiste en l'attitude qu'adopteront les copains d'Ali Machani, assis entre deux chaises, comme on dit : leur faudra-t-il défendre à outrance le précieux but réalisé par le latéral gauche du CA Bizertin, Slimène Kchok, et ériger des barricades en alignant un troisième demi défensif aux côtés de Yassine Meriah et Ghaylène Chaâlali, quand bien même ce dernier ne soit pas au fond un simple pivot, mais plutôt un milieu polyvalent, une sorte de relayeur attiré par la surface adverse? Ou leur faudra-t-il abandonner un tel schéma frileux et renonciateur en cherchant avec toute la conviction nécessaire et en y mettant les moyens (et les hommes idoines, bien entendu) de marquer le fameux but à l'extérieur qui chambarde toutes les données et tue dans l'œuf toutes les intentions belliqueuses des poulains de Mohamed Eddiba? Le sélectionneur national a sa petite idée sur la stratégie pour Ubayidh : «Ce n'est pas notre jeu de se barricader derrière et de jouer le nul, prévenait-il après la manche aller. Nous ne savons pas d'ailleurs le faire, mon équipe n'a pas été construite dans cet esprit de jeu-là. Ce serait même suicidaire de renoncer à toutes nos chances». Rechercher l'équilibre, mener à fond les possibilités de contre et ne pas trop subir le jeu : sur le papier, les ingrédients paraissent clairs comme l'eau de roche, mais dans la pratique, on connaît sur quoi cela peut généralement déboucher sous la pression adverse. Meriah, plus utile à l'axe Déjà privée depuis le match aller de Haythem Jouini (EST) et Imed Louati (Gangzhou, Chine populaire), la ligne offensive a perdu en début de semaine son homme à tout faire, Adem Rjaïbi, blessé, et Driss M'hirssi, écarté de la liste de Khartoum (choix technique). L'arrivée de Borhane Lahkimi ne résoud que partiellement les grosses difficultés au rayon offensif en l'absence d'un finisseur habile et opportuniste. Ce qui reflète plus généralement l'affligeante indigence offensive du foot national, toutes sélections et clubs confondus. Le salut passe dans ces conditions par les demis qui savent venir de loin et s'engouffrer dans la zone de vérité soudanaise, genre Chaâlali, Saâd Beguir ou encore Elyès Jelassi. A la récupération, le Clubiste Nader Ghandri devrait être précieux par sa densité physique et son grand volume de jeu. Le mieux serait à notre avis d'aligner Yassine Meriah à l'axe défensif, associé à Ali Machani, d'autant que l'ancien pensionnaire de l'Etoile de Métlaoui a fini par intégrer les automatismes d'un arrière central. Il faudra également trouver le latéral idoine capable de relever côté droit Walid Hasni, transparent au match aller. Ça coïnce quelque part Chaque chose en son temps ! Dresser le bilan technique de la sélection U 23 et évaluer sa courbe de progression depuis sa prise en main par Nizar Khanfir, puis par Maher Kanzari associé à ce dernier, ne se font pas naturellement entre les matches aller et retour de ce tour éliminatoire, le premier que les Aiglons disputent (ils étaient jusque-là exemptés). Le bilan dépendra dans une large mesure de la qualification ou non au prochain tour prévu contre le Maroc. Mais on peut d'ores et déjà mesurer les grosses difficultés éprouvées par l'antichambre de la sélection «A» qui n'a pas su ni s'adapter aux contretemps de la préparation ni élever son niveau de jeu à des hauteurs que d'aucuns pensaient à sa portée. Rien qu'au niveau du rythme et de la fraîcheur physique, le team national a montré des lacunes inquiétantes dans la perspective du match de dimanche prochain. Sans parler du Maroc lequel sera à n'en point douter, en cas de qualification, un adversaire encore plus redoutable.