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L'exception tunisienne
Publié dans Leaders le 17 - 11 - 2014

Belles élections législatives que celles que nous venons de vivre ce 23 octobre 2014. Contrairement aux élections de 2011 durant lesquelles nous étions encore sous l'effet de choc du 14 Janvier, cette fois-ci nous nous sommes dirigés vers les urnes en pleine connaissance de cause et en toute conscience de nos actes. Nous avons élu un parlement pour une durée de cinq ans.
Aujourd'hui, après la proclamation des résultats, les uns sont heureux, les autres sont déçus et d'autres encore qui n'ont pas voté, et qui sont malheureusement les plus nombreux, sont dans le rejet, l'observation, l'inconscience, ou le déni. Nous le saurons un jour.
Et malgré ce démarrage au bas de l'échelle démocratique, quatre constats très importants démontrent «l'exception tunisienne».
* En premier lieu, le gouvernement de technocrates issu du Dialogue Nationale qui avait pour mission de faire aboutir les élections dans l'ordre, la sécurité et la transparence, a pleinement réussi cette mission.
* En deuxième lieu, les Tunisiens dans leur totalité ont accepté les résultats des urnes. Ce qui prouve que nous avons intégré la donne démocratique et que nous avons atteint en un laps de temps relativement court, un haut degré de maturité politique.
* En troisième lieu, je constate que pour un coup d'essai, nous avons réussi un coup de maître. Contrairement à la première élection, nous sommes arrivés à faire sortir des urnes deux forces politiques presque aussi représentative l'une que l'autre. Entre Nidaa et Ennahdha, nous avons créé un rapport de force équilibré.
* Enfin, et c'est le meilleur, Nidaa et Ennahdha réunis ne représentent ensemble, par rapport à la totalité de la population votante, que 31% des électeurs. Nous savons donc aujourd'hui et avec précision ce que pèsent en terme de voix l'un et l'autre des deux partis. Tout comme nous savons qu'il reste deux tiers de votants qui ont gardé entre les mains le reste du pouvoir. Ils finiront fatalement par le mettre en action pour créer de nouvelles alternatives dans lesquelles ils se reconnaitront mieux que dans ces deux partis et dans lesquelles ils arriveront à engager une bonne partie des abstentionnistes.
En effet, la crainte qu'Ennahdha ou Nidaa, n'obtienne l'un ou l'autre un nombre de sièges qui les positionne loin devant tous les autres était une crainte légitime car un tel résultat aurait été porteur d'un potentiel hégémonique. Mais les Tunisiens ont bien dosé. C'est là toute l'exception tunisienne. Nous sommes définitivement engagés dans un processus démocratique authentique dans lequel chaque parti doit bon gré mal gré tenir compte des autres. Reste maintenant à ancrer ce processus de manière irréversible.
Ni Ennahdha ni Nidaa n'en seront les maitres d'œuvre, car les réflexes autoritaires semblent bien ancrés dans leur mode de raisonnement et de fonctionnement. Au nom de l'intérêt suprême, arriveront-ils à un consensus, une alliance ou une cohabitation, ou bien, se feront-ils une guerre impitoyable? Nul ne saurait le dire pour le moment. Cependant, tout laisse croire que les cinq années à venir seront difficiles, ce qui permet d'envisager les pires scénarios.
De là apparait toute l'importance de l'élection présidentielle et du futur Président de la République, au vu des prérogatives qui sont les siennes.
Nous pouvons imaginer un homme à poigne concentrant tous les pouvoirs, ou un bon médiateur entre les différentes forces en compétition, ou alors, une marionnette sans légitimité réelle, manipulée par une force politique, ou encore, un candidat qui se paierait la Présidence. Le positionnement de l'UPL, tant au sein du parlement que dans les sondages pour la présidentielle, donne à réfléchir quant à la Tunisie que nous voulons construire et à l'échelle de valeurs que nous voulons réinstaurer.
Il ne fait aucun doute qu'un homme à poigne, dominant à la fois la présidence et l'assemblée, ne peut être que très dangereux pour l'avenir de la démocratie. Un candidat manipulé et propulsé par un parti, ou un candidat qui se paye la Présidence, sera tout aussi dangereux et rendra le système encore plus corrompu qu'il ne l'est déjà.
Un Président de la République doit avoir une échelle de valeur honorable, une présence et maîtriser l'art oratoire. Il doit également avoir le savoir et les compétences nécessaires pour être à la hauteur des responsabilités qui lui sont confiées par la Constitution. Il doit surtout répondre à deux autres critères, cruciaux dans ce contexte particulier que nous traversons, à savoir:
* Etre totalement indépendant à égale distance de tous les partis et de tous les Tunisiens.
* Avoir la capacité d'assumer le rôle de l'arbitre et du médiateur entre les différentes forces en action.
De tous les candidats, le seul qui me semble répondre à tous ces critères est Noureddine Hached.
Par son indépendance il sera le garant de l'unité nationale. La diversité qui est source de richesse ne doit en aucun cas devenir une source de division pour des raisons partisanes. L'indépendance du futur Président est vitale pour maintenir l'unité et l'harmonie.
Par son riche parcours professionnel, il sera le médiateur naturel et le plus proche des prérogatives de la fonction présidentielle. Sa qualité de tribun sera son meilleur atout de communication pour apaiser les esprits et éclaircir la vision des Tunisiens sur le long terme.
Sa formation d'historien lui offre une vue d'ensemble de notre parcours. Elle lui permet d'imaginer l'avenir en fonction des ancrages historiques qui le porteront et lui donneront la pleine adhésion du peuple. Le dialogue national en est un exemple vivant puisqu'à l'origine UGTT et UTICA ont eu le même fondateur qui se trouve être son propre père.
Enfin, par son héritage, il aura non seulement l'écoute des travailleurs mais aussi celle de tous ceux qui veulent fermement ancrer la démocratie dans notre pays, de tous ceux qui ont voté utile pour les législatives mais qui voient que l'utilité aujourd'hui est d'avoir un Président non partisan, indépendant et qui saura préserver les intérêts des citoyens avant tout. Un Président démocrate qui a été formé dans la seule école démocratique de notre pays, en l'occurrence l'UGTT.
La légitimité du futur Président et sa crédibilité doivent directement être issues des électeurs tunisiens qu'il ne faut pas trahir par des négociations secrètes.
Les deux partis au pouvoir ne bénéficiant que d'une petite légitimité, le Président lui, doit absolument bénéficier d'une pleine légitimité populaire afin actionner fermement la démocratie et de l'ancrer irréversiblement. Ce n'est que de cette manière que l'essor économique pourra durablement prendre racine.
Neila Charchour Hachicha


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