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Habib Essid à ses ministres : "Agissez vite et bien !", mais...
Publié dans Leaders le 30 - 01 - 2016

«Moins de déclarations et discours, plus et mieux d'action », sommait Habib Essid ses ministres vendredi soir. Il était près de 20 heures, lorsqu'après un marathon de 11 heures de débats interrompues juste par une courte pause-déjeuner, il devait faire la synthèse des discussions, répartir les missions et en fixer les échéances. Reclus au Regency Hôtel, en banlieue Nord entre Gammarth et Raoued, ministres et conseillers à la Kasbah était conviés à un exercice déterminant. C'est le deuxième du genre, en importance, après celui de l'Océana Hammamet, début juin dernier. A l'époque, il s'agissait finaliser la note d'orientation stratégique du plan et préparer le bilan des 100 premiers jours à présenter devant l'Assemblée des Représentants du Peuple. Ce vendredi, le contexte est beaucoup plus grave : le pays est en danger. Comment préserver la Tunisie contre autant de menaces ? Qui pourra sauver le gouvernement en place?

Au temps de l'écoute et de la concertation est venu celui des décisions. Le visage ferme, le ton affirmé, Habib Essid est en mode instructions :
* Chaque ministre doit se mettre immédiatement au travail et assumer ses responsabilités, tant à l'échelle nationale que régionale. C'est à lui de mettre en œuvre les mesures arrêtées et d'en assurer le suivi, jusqu'à sur le terrain.
* L'administration et les techniciens doivent suivre. C'est à eux de trouver les solutions pour concrétiser les décisions et non se murer derrière de fausses barrières pour entraver leur réalisation.
* Les 23 000 emplois immédiats à créer seront répartis à raison de 16 000 dans les services administratifs et 7000 dans les entreprises publiques.
* Tous les concours de recrutements sont à finaliser avant le 31 mars 2016.
* Le ministre de la Fonction publique, de la Gouvernance et de la lutte contre la Corruption, Kamel Ayadi, a une semaine pour tout mettre en place, en coordination avec ses collègues dans les départements concernés.
* Les mécanismes fragiles d'emploi, mécanisme 16 et autres sont à revoir sont à revoir définitivement.
« Les plans sont dressés, les mesures détaillées et les délais fixés », rapporte à Leaders, l'un des présents.
Reste l'inextricable question de lisibilité / crédibilité du discours du gouvernement. Le mur de vérité n'est autre que celui de la réalisation effective, dans les temps impartis et avec l'efficience escomptée. Comme ses prédécesseurs, le gouvernement Habib Essid est pénalisé par une communication flottante, qui n'arrive ni à s'exprimer, ni à se faire entendre, ni à se faire décrypter. Les couacs deviennent facteur d'aggravation du hiatus profond qui sépare les dirigeants de la population et, d'une manière encore plus générale, de la rupture entre la classe politique, toutes couleurs confondues avec les Tunisiens.
Retour sur une reprise
Il aura fallu deux semaines après le décès du jeune Yahyaoui à Kasserine, déclenchant une forte vague de contestation et de violence pour qu'Habib Essid et son gouvernement se ressaisissent. Parti à Davos puis en France, il avait agi à distance laissant le soin à une équipe rapprochée rivée à la Kasbah de gérer la crise, mais n'hésitant pas à rattraper la bourde des 5000 emplois de son nouveau porte-parole Khaled Chaouket fort exalté. De retour à Tunis après avoir écourté son séjour, Habib Essid entamera une phase d'écoute et de consultations.

Aux aurores, samedi matin, il se réunira à Dar Dhiafa à Carthage, avec les chefs militaires et sécuritaires avant de présider un conseil des ministres qui se poursuivra jusqu'à peu l'heure du couvre-feu, alors fixée à 20h. On l'attendait pour annoncer des mesures immédiates, il préfèrera ne pas agir sous la pression, comme le soulignent ses proches. «C'est son style, confie à Leaders, l'un deux. Point de réaction à vif, et puis la situation est tellement sérieuse que le cosmétique ne produira aucun effet. Tout a été essayé, cette fois, il va falloir aller en profondeur».

En plein conseil de sécurité nationale, lundi matin à Carthage, Mohamed Ennaceur, président de l'ARP et longtemps ministre des Affaires sociales lancera le pavé dans la mare. Il va falloir garantir un revenu à chaque famille quitte à pourvoir un emploi à un membre de chaque famille, comme il le déclarera à Leaders. Les experts, alertés, ressortent leurs plans et les financiers leurs calculettes. Etablissant ses quartiers à Dar Dhiafa, plus accessible et plus commode que l'étouffant palais de la Kasbah, Essid renoue le fil des consultations avec les partis politiques, les organisations nationales et des corps constitués. Chacun y va de son procès et de ses propositions. Mercredi, il se présentera devant les élus de la nation au Bardo. L'heure est grave, les débats incisifs.

Court intermède, jeudi matin, toujours aux aurores et toujours à Dar Dhiafa, il présidera la cérémonie furtive de signature des accords sociaux entre l'UTICA et l'UGTT, apaisant ainsi les tensions du front social. Sur la même lancée, un compromis est trouvé et un accord signé avec les syndicats des forces sécuritaires qui avaient bruyamment porté leurs revendications, lors d'une manifestation massive et jusque-là inhabituelle, aux portes du palais de Carthage finissant par être reçues (une délégation) par le président de la République

Jusqu'à jeudi soir, il essayera en pompier soucieux d'éteindre le feu, d'égrener les mesures urgentes et d'esquisser les réformes à amorcer. La situation sécuritaire s'est certes améliorée, avec l'instauration couvre-feu, allégé par la suite deux fois pour le maintenir entre minuit et 5 heures du matin, mais la partie n'est pas encore gagnée.
Qui peut sauver le soldat Essid ?
Les candidats à la succession d'Essid se bousculent, enflammant les rumeurs à la une des journaux, sur les réseaux sociaux et aux cafés de commerce. Ils sont nombreux à s'échauffer en jogging et se mettre dans les starting blocks prêts à se déclencher au premier signal. De Bahrein, où il était en visite officielle, le chef de l'Etat calmera leurs ardeurs en réitérant sa confiance au chef du gouvernement. Même position d'Ennahdha, qui monte lui aussi en appui à Habib Essid. Abdelhamid Jelassi déclarea ce samedi à notre confrère Ettounissia que son parti est contre un changement du chef du gouvernement et d'élections anticipées. Sans mettre fin pour autant aux spéculations, tant les ambitions des uns et des autres sont pressantes et les intérêts, grands.

Qui peut sauver le soldat Habib Essid ? Uniquement sa capacité à apporter des réponses immédiates et profondes aux grandes attentes urgentes des Tunisiens. Incontestablement !


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