UGTT : Taboubi ne perçoit pas 30 000 dinars, mais 250 dinars par mois    Une rumeur fiscale paralyse le marché immobilier chez les Tunisiens de l'étranger, assure Jalel Meziou    Sfax : poursuites judiciaires engagées contre le patient ayant agressé un médecin    Sousse : refus de libération provisoire pour l'agresseur d'un chien    Législatives partielles à Degache-Hammat El Jérid-Tamaghza : Hamza Bedhiafi et Sofiène Charfeddine vainqueurs du premier tour    Pollution plastique en Tunisie : des chiffres alarmants sur les plages Tunisiennes selon le WWF    Audience fixée au 5 septembre pour le juge Mourad Messaoudi    L'Etat préfère broyer un génie plutôt que de reconnaître ses propres fautes    Humanoïde enceinte : infox ou futur scientifique ?    Maintien de la grève de l'Office des céréales    Huawei nommé leader dans le Magic Quadrant de Gartner® pour la gestion des conteneurs    Tourisme 2025 : la Tunisie, nouvelle rivale du Maroc selon la presse française    Olfa Hamdi s'autoproclame “autorité” et prétend avoir reçu des lettres de Trump et Von der Leyen    La balance commerciale alimentaire excédentaire de 823,4 MD à fin juillet 2025    Les Défis du Chott de retour pour une 28e édition : le Sud tunisien prend la tête de course    Sarra Zaâfrani Zanzri représente la Tunisie à la 9e édition de la Ticad au Japon    Tunisie–Libye : visite de Mohamed Younes El-Menfi    Quand Mabrouka devient un hymne de courage et rappelle le numéro vital 1899    Etats-Unis : trois morts dans une fusillade dans un bar de New York    Tunisie : 93 000 jeunes poursuivis pour désertion du service national    Afrobasket 2025 : la Tunisie affronte le Cap-Vert en barrage pour une place en quarts de finale    Ellouhoum annonce la distribution de viandes rouges à partir de 28,8 dinars le kilo    Protéger ses données personnelles en utilisant les moteurs de recherche basés sur l'IA : recommandations de l'ANCS    Pas de Crimée, pas d'Otan pour l'Ukraine : Trump fixe les limites    Etats-Unis : manifestation au Texas contre la guerre à Gaza    Turquie : Nouvel incendie dans la province touristique de Çanakkale    Nabeul : une ouvrière tuée et 20 blessées dans un accident de bus    Météo en Tunisie : ciel nuageux, cellules orageuses l'après-midi    Météo - Tunisie : forte chaleur attendue avec un pic prévu mercredi    Hommage à Fadhel Jaziri : une soirée de mémoire au Festival de Carthage    Afrobasket : la Tunisie s'offre sa première victoire    Trump évoque de « grands progrès » avec la Russie    Mercato : Rodrigo quitte l'Espérance de Tunis, Kouceila Boualia arrive    Carthage à l'heure du tarab : May Farouk rend hommage à Oum Kalthoum    Trump veut un plan de paix en Ukraine après un cessez-le-feu manqué, les Européens prudents    Après cinq ans d'interruption, le Festival d'El-Kossour renaît grâce au mécénat de SOSTEM SFBT    Kaïs Saïed affirme que le peuple tunisien reste la seule voix légitime face aux défis historiques    "Visa" de Karim Gharbi au Festival international de Nabeul : un spectacle à guichets fermés qui séduit    D'ex-capitaine des Fennecs à boss de l'EST : qui est Yazid Mansouri ?    Hommage à Fadhel Jaziri au festival Carthage 2025 à la place du concert de Ky-Mani Marley    B7L9 Art Station abrite GrassrEUts : à la découverte de la nouvelle vague musicale made in Tunisia    Message de l'Ambassadrice de l'Inde à Tunis Dr Devyani Khobragade à l'occasion de 79e jour de l'Indépendance de l'Inde 15 août 2025    Taekwondo Astana 2025 : sept médailles dont cinq en or pour les champions tunisiens    Kaïs Saïed à Sejnane : la cause est nationale, il faut libérer la Tunisie !    Yasser Jradi : un an après sa disparition, Tunis et Gabès lui rendent hommage    Illuminez Chaque Moment : OPPO Dévoile le Tout Nouveau Reno14 F 5G avec Photographie Flash IA et Design Sirène Irisé    Rania Toukebri : « Les missions lunaires font partie de ma vie »    Le champion du monde tunisien Ahmed Jaouadi rejoint l'Université de Floride pour préparer les JO 2028 à Los Angeles    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Une saga tunisienne
Publié dans Leaders le 17 - 05 - 2016

L'auteur de Un Prénom pour exister, qui vient d'être publié par L'Harmattan, est une figure bien connue en Tunisie. En effet, il s'agit de Chédli Laroussi,né en 1942, élu en 1975maire de sa ville natale, Médenine. Il fut ensuite ambassadeur, secrétaire d'Etat et ministre de la République tunisienne.
Comme l'indique son nom, Sidi, le personnage central de ce long romaninspiré d'une histoire vraie,est né à Médenine au début du siècle dernier. Convaincu de « l'existence d'un lien étroit entre le prénom d'une personne et son caractère »(p.23), ils'est donné une semaine de réflexion pour chercher un prénom à son premier enfant, né en septembre 1942.
Tout au long de cette semaine de répit, accompagné de son frère aîné, Ammi, et de son voisin, Jarou, Sidi parcourut alors la Tunisie de long en large, espérant trouver ainsi le prénom idéal.Presque tous les hauts lieux de l'histoire tunisienne furent donc visités et Sidi d'évoquer alors les événements les plus saillants,et les hauts faits des hommes illustres du pays,consignant au passage, ses réflexions et autres impressions dans son journal intime.Ainsi, sa promenade dans la grande palmeraie de Tozeur, « aux deux cents sources » lui inspira-t-elle cette réflexion :
« Une fois en voiture, Sidi n'avait de pensées que pour Ibn Chabbat el Touzri. Il venait d'avoir la confirmation sur le terrain de ce que lui avait appris son professeur au collège Sadiki sur le génie de cet hydraulicien qui avait su, par une gestion minutieuse des ressources en eau du Djérid, vaincre l'aridité du Sahara et transformer ses dunes de sable incultes en un immense verger verdoyant. Pour Sidi, il n'y avait pas de doute, les calculs complexes à la base de l'établissement du cadastre de l'eau par Ibn Chabbat el Touzri, il y avait de cela sept siècles, étaient la preuve que le Djérid avait donné à l'humanité le premier ingénieur hydraulicien des temps modernes ». (p.63)
A l'issue du 7e jour, comme prévu, Sidi décréta que son fils portera le prénom de Larouch, une combinaison de lettres provenant de trois noms :Magon, Hannibal et Ibn Chabbat el Touzri, que la jeune maman tira au hasard à partir de 7 feuillets.
La deuxième partie, intitulée ‘Dans la tourmente',est consacrée à la biographie de Sidi et à son engagement politique. Elle comprend trois sections : ‘La résistance', ‘La bataille de Médenine', ‘Le premier choc' et ‘L'éveil'. Déjà, dans la première partie, le lecteur a appris que Sidi est « plus déterminé que jamais à poursuivre sa lutte dans les rangs de la Résistance. » (p.47)
Effectivement Sidi correspondait régulièrement avec le Dr Habib Thameur, surnommé ‘le rétameur de Sadiki', un de ses anciens camarades du collège Sadiki. A la suite des événements du 9 avril 1938, Sidi fut emprisonné pendant trois jours et son magasin fermépar les autorités coloniales, puis boycotté par ses clients habituels qui craignaient la délation et les représailles. En janvier 1943, le Dr Habib Thameur lui rendit visiteà Médenine pour l'informer du désir de Bourguiba de commencer par Médenine sa rencontre avec les militants mais « comme le Sud en tant que région militaire, lui était interdit d'accès, il l'avait chargé de venir à sa place pour exposer la position officielle du parti. » (p.122)
Un mois plus tard, le 20 février 1943, Médenine se trouva soudain prise en étau entre les forces de Rommel, basées à Mareth, et celles de Montgomery,qui s'est installé à Benguerdane.Fuyant les bombardements, Sidi se réfugiaalors avec sa famille dans ‘un logis de fortune', une grotte dans la campagne environnante, qui devint « le lieu de ses réunions secrètes avec ses compagnons de la Résistance. (p.130)
La 2e Guerre Mondiale prit fin avec la bataille de Médenine. De retour dans sa ville natale, Sidi retrouva sa maison mais non son magasin qui fut totalement ravagé par les bombes. Malgré une situation matérielle de plus en plus précaire, Sidi put poursuivre néanmoins sa lutte pour l'indépendance et assurer en même temps à son fils Larouch l'éducation dont il rêvait, ainsi qu'on le devine dès le début de la 3e partie du roman qui s'intitule ‘Sur le chemin du savoir'.
De cette longue saga nous n'en dirons pas plus.Evidemment, nous laissons au lecteur le soin de la découvrir. Précisons toutefois que ce livre est dédié à « toutes celles et à tous ceux dont le présage du prénom n'a pas démenti la destinée. » et c'est tout dire. Ajoutons également que tout au long de cette remontée dans le temps, le lecteur trouvera une profusion de détails peu connus, mais enrichissants,sur l'histoire de la Tunisie, balisant la trajectoire non seulement de Sidi, constamment absorbépar son devoir de père et son engagement politique, mais aussi celle de son fils, Larouch. Il y découvrira également un poids de ‘vérité humaine', une amitié sans faille, un réveil du printemps, qui pèsent lourd, dans cette saga, car le narrateur ne se situe pas en arrière des personnages. Comme acteur et conteur omniscient et omniprésent, mais aussi lien entre le passé et le présent de la Tunisie, il relate avec minutie des événements historiques, des souvenirs d'adolescence, des expériences à vif,des joies et des frustrations, tissant avec patience les observations et les méditations, mettant à nu les états d'âme et les ressorts du comportement humain.
Dans la mesure où la projection autobiographique produit souvent un effet sécurisant, qu'elle se nourrit de souvenirs longtemps enfouis, et qu'elle se confond tout naturellement avec la vie, le lecteur appréciera à juste titre non seulement cette belle chronique sur notre pays mais surtout l'abnégation et la forte implication du personnage central à la fois dans l'éducation de son fils et dans sa lutte pour l'indépendance.
Chadli Laroussi, Un prénom pour exister, Préface de Moncef Laroussi, L'Harmattan, Paris, 2016, 392 pages.
A lire absolument.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.