Washington DC - De l'envoyé spécial de Leaders, Taoufik Habaieb. La cinquième revue du programme de réformes économiques de la Tunisie soutenu par le Mécanisme Elargi de Crédit, menée par le FMI s'achemine vers une conclusion positive. Le rapport de la mission dépêchée à Tunis (27 mars - 9 avril), et les discussions poursuivies tout au long de la semaine dernière au siège du Fonds dans la capitale fédérale américaine ont permis « d'éclairer les points techniques restés en suspens », confie à Leaders une source proche du dossier. Jusqu'à tard samedi soir, le gouverneur de la Banque centrale, Marouane El Abassi et le ministre des Finances, Ridha Chalghoum, conduisant une délégation de hauts fonctionnaires, ont dû répondre à toutes les questions, mettant en avant les avancées accomplies dans la consolidation des politiques budgétaires et monétaires et la maitrise des comptes extérieurs. Aucune nouvelle restriction n'a été mentionnée. Dernier round, décisif, la réunion tenue avec David Lipton, directeur général adjoint du FMI, connu pour son extrême rigueur, sans concession aucune sur ce qu'il considère comme essentiel et non-négociable. Des sources concordantes confirment à Leaders que cette rencontre a été « productive et positive ». Si la décision finale du FMI pour permettre à la Tunisie d'accéder à une cinquième tranche du crédit, pour un montant équivalent à 247 millions de dollars, n'est pas encore annoncée, tout semble y œuvrer. Décion, décaissement en mai Selon le processus en vigueur, la directrice générale du FMI, Christine Lagarde présentera son rapport au conseil d'administration du Fonds lors de sa prochaine réunion en mai prochain. Accord obtenu, le décaissement par la Tunisie sera immédiat. En plein ramadhan et à l'orée de l'été, une bouffée d'oxygène bien indispensable. Circonstances atténuantes Malgré une conjoncture économique très difficile, des retards enregistrés dans la mise en œuvre des réformes décidés, l'absence d'une forte ceinture politique autour de l'exécutif, la Tunisie est perçue comme une «fenêtre exceptionnelle » dans la région. « Vaillante nation, unique parmi ses paires, bâtir sa démocratie et préserver ses espaces de liberté, tout en gérant un pluralisme largement enrichi, elle est absolument fantastique, déclare à Leaders un spécialiste interrogé à Washington D.C. On comprend parfaitement que le contexte est bien délicat, surtout avec ce qui se passe dans le voisinage (Libye, Algérie, Europe...) et l'effervescence croissante des élections législatives et présidentielles. Sans se faire d'illusion, dans cet environnement particulier, il est bien difficile de s'attendre à de grandes performances économiques et financières, encore moins à l'accélération du train des réformes. » En espérant que les élections favorisent les meilleurs « L'essentiel pour la Tunisie est de tenir bon jusqu'aux élections, sans verser dans les dérapages de tous genres, ajoute un autre connaisseur de la Tunisie. Il va falloir attendre la nouvelle composition du Parlement, puis du gouvernement, avec l'espoir de voir le verdict des urnes envoyer les meilleurs à l'Assemblée. Mais aussi, favoriser la formation d'un gouvernement d'une qualité exceptionnelle. Un législatif jouant pleinement son rôle, et un gouvernement capable de faire face aux contingences et de s'attaquer au fondamental seront les garants d'une avancée significative de la Tunisie.» Croisons les doigts, mais retroussons les manches! Taoufik Habaieb
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