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Zohaïr Ben Jemaa : Protéger l'Etat des intérêts privés
Publié dans Leaders le 08 - 06 - 2019

Les élections approchent, et déjà l'argent coule à flots. André Maurois comparaissait l'action politique à une sage femme qui aide une société à mettre au monde le meilleur avenir possible, il disait que son rôle est de sauver la mère et l'enfant ! Où en sommes-nous de cette philosophie ? Nous vivons un immobilisme politique qui vient tout droit de l'autorité des états-majors des partis. Des proches de ces partis se sont enrichis par une corruption endémique et une oligarchie de l'Etat, d'où le ras-le-bol profond qui règne au sein de l'opinion. Il est bien malheureux de reconnaître que le futur est plus sombre que le présent.
Dans le trouble ambiant, nous assistons au fleurissement d'une multitude d'associations, toutes caritatives, qui attaquent le marché juteux de la politique à coup de milliards, qui se payent des heures d'antennes de publicité cynique, et qui promettent aux Tunisiens de retrouver la dignité perdue ! La méthode utilisée n'a rien de digne et pue l'hypocrisie. Pour l'instant, ces associations à peine déguisées, lorgnent le palais de Carthage qui ne les engagera en rien quant à la gestion du quotidien économique, mais qui leur permettra de bénéficier de cette vue imprenable de la demeure. Ce serait génial de fouler au quotidien ce sol qu'Hannibal avait jadis occupé.
Quand au bon peuple, celui-là même qui donnerait ses voix à l'heureux élu, et bien il continue à céder à la culture de la plainte et du défaitisme. Les élites et les compétences eux, n'osent pas descendre sur le terrain, quand ils n'ont pas déjà quitté le pays pour aller s'exprimer sous d'autres cieux. Et pourquoi resteraient-ils quand l'Etat qui est sensé les protéger, les consulter et les faire participer au grand chantier de la reconstruction, quand cet Etat les a abandonnés entre les mains de certains syndicalistes qui détruisent, volent et agressent ceux qui osent avancer un seul doigt pour réparer ou pour assainir !
L'heure n'est plus à la citoyenneté et au patriotisme, mais plutôt au populisme qui insulte et menace, à la traîtrise, à l'opportunisme, à l'hypocrisie, et surtout à l'argent sale. Cet argent qui corrompt, qui achète, qui écrase, qui tue ! C'est à désespérer. Ces argentés qui sont des loups ou des vipères déguisés en agneaux ou en sirènes, vont garder la même veste, une fois élus, mais changeront juste de badges pour passer d'un parti à un autre, au gré de leurs intérêts. Ces intrus de la politique vont souiller l'étique de la manière la plus abjecte, mais démocratiquement, merci au meilleur Destour du monde !
Chateaubriand disait : « plus l'homme au pouvoir est petit, plus il convient aux petitesses ». Dans l'effervescence du moment, on applique la politique du pansement qui non seulement nous coûte cher, mais qui est également inefficace. On feint d'ignorer nos compétences pour tourner le dos à la vision à long terme. Depuis 2011, les plus dangereux des populistes ont eu pour objectif de métamorphoser la société, certains l'avaient même hurlé dans des discours populistes, et nous y voilà dans la peur que l'intrigue ait raison de l'espoir ! Le lobbysme le plus redoutable est celui qui naît de l'argent sale, et c'est celui-là qui est en train de dévorer la Tunisie et de faire fuir ses compétences. La réalité est pourtant criarde : les grands chantiers ont toutes les chances de rester en friche, faute de moyens, puisque nos misérables ressources serviront à faire face à nos dettes et à payer des fonctionnaires rentiers qui ne servent à rien. Nous sommes à des années lumières pour réanimer la culture du travail et créer de nouvelles ressources. Mais les coureurs vers le pouvoir jurent, la main sur le cœur, que sous leur règne, la Tunisie sera l'eldorado de la Méditerranée. Malheureusement, les promesses électorales n'engagent que ceux qui y croient, comme disait un certain vieux de la politique Ch. Pasqua.
Les populistes nous ont déjà plumé à travers plusieurs affaires sulfureuses, dont la plus célèbre avec le dossier BFT sous l'ex ministre incompétent et ripoux des domaines de l'Etat, ils nous ont déjà ruiné avec la mascarade de l'IVD qui a battu les records des malversations, et qui a plombé la réconciliation des Tunisiens entre eux, et la liste des dégâts est encore longue… Les citoyens sont assez dégoûtés de ces huit années de consensus hypocrite, et pour se faire vacciner des erreurs du passé, le peuple est dans le désarroi devant les alternatives qui lui sont proposées, et avec la multitude des candidatures en lisse qui y pensent tous les matins en faisant leur toilette. Un million et demi de votants sont venus s'ajouter sur les listes électorales, et le désarroi ne fait qu'augmenter quant au choix à faire dans la panique du dernier moment dans l'isoloir. D'aucuns assurent que les incompétents et les ripoux risquent fort de refaire surface grâce à la corruption et à la manipulation !
Et dire que c'est pourtant au seul peuple de dire le dernier mot, de décider, de sanctionner, d'écarter, de sélectionner, de donner mandat pour désigner ceux qui vont le représenter et porter ses aspirations ! Mais qui va expliquer à ce peuple qu'il est en grand danger, qu'il risque fort de découvrir, quand il sera trop tard, que l'agneau est en réalité un méchant loup, ou que la sirène n'est qu'une vipère au venin mortel ? Qui va insuffler à ce bon mais pauvre peuple une passion et une foi en une puissance qui peut nous mener à la rive de la paix et des lumières ? Qui va protéger ce magnifique peuple de l'arme fatale du moment qu'est le ridicule ? Qui va faire prendre conscience à ce bon vivant de peuple, que les politiques des huit dernières années ont passé la tendeuse, et qu'il ne reste plus assez d'herbe à brouter ?
Zouhair Ben Jemaa,


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