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H. Kazdaghli et H. Mellakh : Pour un haut comité scientifique consultatif dans la lutte contre le Covid-19
Publié dans Leaders le 05 - 04 - 2020

Par Habib Kazdaghli et Habib Mellakh. Une valeur ajoutée considérable dans la lutte contre le Covid-19 : apporter un regard indépendant, critique et constructif. Notre pays vit, depuis l'installation de l'épidémie du coronavirus, une atmosphère de crise sanitaire sans précédent depuis au moins un siècle et demi. Pour face à cette crise, qui sévit dans le pays et qui s'annonce longue, le gouvernement tunisien et plus particulièrement, le ministère de la santé publique ont mobilisé toutes les institutions concernées par la pandémie, dont l'Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes, et déploient des efforts inlassables que les citoyens tunisiens et la société civile saluent presqu'à l'unanimité.
Toutefois des voix s'élèvent pour déplorer l'absence d'un éclairage indépendant, visible et transparent, fondé sur des données probantes et prenant en considération la crise sanitaire dans toutes ses dimensions. Elles craignent que cette lacune ne porte préjudice à l'efficacité des actions louables entreprises par l'Etat pour limiter la propagation du virus. Seize associations et organisations non gouvernementales tunisiennes appellent, pour y remédier, le gouvernement tunisien à constituer un Haut Conseil scientifique consultatif, chargé de donner régulièrement un avis sur l'évolution de l'épidémie et de proposer les mesures adéquates inspirées des acquis les plus récents en matière de lutte contre la pandémie, compte tenu de l'évolution de la situation sanitaire et des moyens du pays.
Dans le même esprit, le Professeur Slaheddine Sellami, ancien ministre de la Santé publique, appelle, dans un article publié sur Leaders, sous le titre de "Les mesures à prendre pour sauver des vies", à la mise en valeur du point de vue des scientifiques, qui doivent être « indépendants des politiques » et qui doivent bénéficier de la liberté totale sur certains aspects de la crise. Il appelle à la mise en place en urgence « d'un conseil scientifique composé de nos plus grands épidémiologistes, virologues, réanimateurs, infectiologues, spécialistes dans les politiques de santé publique, et ce en dehors de la cellule de crise ». Il confère à ce conseil « la charge de constituer une cellule de veille scientifique, d'analyser tous les articles qui paraissent, de conseiller les pouvoirs publics et d'anticiper les complications ».
Pourquoi un haut comité scientifique consultatif ?
L'idée d'un haut comité consultatif est bonne à prendre. Elle permet d'avoir des avis non biaisés par l'implication directe dans la gestion de la crise. Mais la composition d'un tel comité doit tenir compte de la complexité de ce genre de crise. Il ne doit surtout pas être conçu comme une addition de micro- spécialistes biologiques ou cliniques. Ces derniers ont été impliqués dans le processus d'élaboration des référentiels pour la prévention du Covid-19 et la prise en charge des patients. Il semble y avoir un quasi consensus scientifique sur le référentiel, continuellement actualisé sous l'égide de l'Instance nationale dévaluation et d'accréditation en santé (INEAS), au sujet du triage, du dépistage des cas et des parcours de soins. Le plus grand problème semble résider dans la gestion technique, opérationnelle et surtout politique de la crise. Les groupes d'experts, qui ont élaboré ces référentiels, ont fait leur devoir. Il s'agit de passer de façon créative à leur mise en œuvre de sorte que l'ensemble du système de santé et des institutions concernées de l'Etat soient bien préparés et puissent activer les approches destinées à contrôler, voire à endiguer l'épidémie.
Pour relever le défi, nous avons besoin d'un haut comité formé de sommités associant une expertise reconnue à une grande expérience, non seulement dans des domaines qui doivent couvrir l'ensemble des grandes spécialités à l'œuvre dans la lutte contre le coronavirus mais aussi dans des domaines souvent oubliés et dont l'apport est crucial pour bien apprécier la faisabilité et l'acceptabilité des mesures envisagées. Il est, par conséquent, recommandé de faire appel, à titre indicatif, pour constituer ce comité, à un virologue, à un pneumologue, à un réanimateur, à un médecin généraliste issu du secteur public et à un autre exerçant dans le secteur privé, à un ancien ou actuel directeur régional de la santé ayant une grande expérience du terrain, à un épidémiologiste, à un ou deux experts de santé publique aux profils complémentaires, à un socio-anthropologue ayant l'expérience de la santé, à un économiste, à un profane éclairé soucieux de l'intérêt général et à un profane relayant les attentes du citoyen. L'absence de conflits d'intérêt est une condition essentielle pour l'appartenance à ce comité.
Apporter un regard critique et constructif
Un tel comité ne devrait pas être une addition d'egos aux compétences pointues mais une association d'experts très compétents et reconnus, qualifiés pour résoudre les problèmes posés, capables de porter un regard à la fois critique et constructif sur le développement et la mise en œuvre d'une stratégie nécessairement dynamique eu égard à la nouveauté du défi. Son rôle est de prodiguer des conseils à l'équipe chargée du pilotage de la crise et d'assister les décideurs en faisant des recommandations stratégiques et politiques. Il peut solliciter toutes les compétences pointues, dont l'avis est jugé nécessaire, pour mener à bien sa mission consultative.
L'installation de ce haut comité consultatif indépendant ne peut en aucun cas porter préjudice à l'union sacrée autour de l'Etat, appelée de tous leurs vœux par le président du gouvernement et le ministre de la santé, à l'occasion du débat initié à l'ARP au sujet du projet de loi permettant au parlement de déléguer, pour un mois, au chef de l'exécutif la prérogative de promulguer des décrets lois. La nouvelle instance ne peut que renforcer, en ces moments ardus, nos aspirations à l'unité et à la solidarité car elle ne peut apporter qu'une valeur ajoutée considérable dans la lutte contre le Covid-19. La France, qui a créé une instance similaire depuis le début de l'épidémie et qui envisage d'installer un organe analogue pour le déconfinement, l'a bien vu.
NB. Les auteurs remercient le docteur Abdelwahed El Abassi, l'un des pionniers des soins de santé de base dans notre pays et ancien fonctionnaire international de l'UNICEF et de l'OMS, pour les conseils prodigués et les clarifications apportées dans le cadre de l'élaboration de cet article.


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