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Covid-19 et déconfinement: L'avis d'une instance scientifique autonome doit être entériné
Publié dans Leaders le 16 - 04 - 2020

Habib Mellakh et Houcine Jaidi - La parole politique est populiste, très ambiguë et parfois mensongère. Elle prime sur la parole scientifique malgré les apparences. Nul ne conteste le fait que les conseils scientifiques, qui assistent les gouvernants pendant la pandémie du coronavirus, ne peuvent avoir qu'un rôle consultatif mais nombreux sont les Tunisiens soucieux d'avoir un haut conseil scientifique visible, transparent et indépendant présidé par une sommité qui exprime, non son propre point de vue mais la position collective du conseil scientifique comme cela se passe à l'heure actuelle par exemple en France. Le gouvernement ne s'abritera plus derrière les scientifiques pour prendre les décisions politiques qui font partie de ses prérogatives et chaque partie assumera ses responsabilités sans que les divergences portent préjudice à l'union sacrée exigée pendant cette grave crise.
Ailleurs et chez nous
Pour notre démocratie balbutiante, il s'agit de subtilités, voire d'un luxe qu'elle ne peut pas se permettre, habitués que nous sommes au clair-obscur et au flou artistique. La démocratie française est particulière comme le sont toutes les démocraties. Traduite en régime présidentiel par excellence, elle donne un pouvoir immense au Président de la République mais ce dernier se fait conseiller en ce moment par trois conseils scientifiques. Il s'agit d'abord du Haut Conseil scientifique consultatif, composé d'experts appartenant à des spécialités complémentaires et présidé par le Professeur Jean-François Delfraissy. Totalement indépendant, ses avis sont publics et disponibles en ligne par souci de transparence et dans le but d'éviter toute instrumentalisation par les décideurs.
Il peut délibérer au sujet de questions que le ministère de la Santé lui soumet mais il peut également s'auto-saisir de tout sujet en relation avec la pandémie et son évolution et s'appuyer sur des travaux de chercheurs étrangers. A côté de ce conseil au rôle capital, deux autres organes ont vu le jour. Le Comité Analyse, recherche et expertise (CARE), présidé par le Prix Nobel de médecine Françoise Barré-Sinoussi, s'occupe des protocoles cliniques, rôle dévolu en Tunisie à l'Instance nationale de l'évaluation et de l'accréditation en santé (INEAS) et a pour mission de réfléchir à l'organisation future de la recherche. Un troisième comité récemment créé travaille sur le déconfinement que le gouvernement français est en train de préparer et qui pourrait commencer à partir du 11 mai prochain si les indicateurs relatifs à l'évolution de la pandémie encouragent une sortie du confinement progressive. La consultation régulière des scientifiques par le président de la République française est une réalité palpable qui se meut dans la transparence. Le Professeur Delfraissy réclame même un quatrième conseil qui serait représentatif de la société civile !
Chez nous la commission, qui conseille le gouvernement n'a pas de visibilité. Elle ne publie pas ses avis et elle n'a été médiatisée qu'à partir du moment où 16 ONG et associations tunisiennes et des personnalités du monde médical ont lancé un appel pour la constitution d'un Haut conseil consultatif chargé de faire face à la propagation du Covid-19. On ne connaît pas ses propositions qui ne sont pas publiées et on ne sait pas si elles sont le résultat d'un consensus entre tous les experts qui la composent. D'un autre côté, l'idée d'un conseil scientifique indépendant semble tellement bizarre à nos journalistes qu'ils n'éprouvent pas le besoin de demander aux gouvernants de préciser la nature des relations qu'ils entretiennent avec la commission scientifique. Aussi personne ne sait dans quelle mesure la parole des scientifiques est entendue, si elle est une voix collective ou une agrégation des voix d'experts dont les points de vue sont divergents. Les plateaux de TV sont le reflet de ces divergences et ne se font jamais l'écho de positions collectives.
Nos politiciens doivent se muer en hommes d'État responsables
Dans ce contexte, les hommes politiques, qui font dans leur grande majorité de la politique politicienne, caressent le peuple dans le sens du poil et sont surtout soucieux de soigner, de plateau en plateau, leur image de marque en flirtant avec le peuple.
Ils espèrent que ce flirt sera bénéfique pour leur carrière politique au détriment de l'efficacité et de la pertinence de la stratégie adoptée alors que ces rencontres avec les médias sont censées faire partie d'une stratégie de communication nécessaire pendant la crise actuelle. Ces hommes politiques sont aussi soumis à la pression des organisations patronales qui ont peur de l'aggravation de la crise économique, dont on commence à voir les prémices. Mais on doit quand même reconnaître qu'ils font un travail de titan qu'ils ne capitalisent pas en raison de ces liaisons perverses et dangereuses dans le contexte de la grave crise sanitaire et économique actuelle.
Le gouvernement doit, dans le contexte actuel de la crise sanitaire qui sévit dans le pays, attribuer à la commission scientifique, qui l'assiste aujourd'hui dans sa lutte contre le Covid-19, les prérogatives d'un Haut conseil scientifique indépendant visible et qui publie ses propositions. L'installation d'un tel conseil ne doit pas déranger le gouvernement car elle évite la confusion des rôles et permet à chaque organe d'assumer ses responsabilités.
En l'absence d'un traitement spécifique du Covid-19, d'un protocole agréé par l'ensemble de la communauté scientifique et d'un vaccin contre la maladie, le déconfinement, envisagé comme possible à partir du 19 avril prochain, est considéré par la plupart des médecins qui interviennent sur les plateaux comme une décision qui risque de compromettre les acquis actuels ayant permis de limiter d'une manière spectaculaire la propagation de la maladie. Il ne peut être qu'une décision politique dictée par les contraintes socio-économiques. Le gouvernement est pris dans un dilemme cornélien entre des avis médicaux qui recommandent, pour la plupart, la reconduction du confinement général et la peur d'un naufrage économique craint par les patrons mais qu'une décision hâtive de déconfinement, voire de déconfinement sélectif pourrait précipiter. Dans ce contexte, le consensus issu d'une haute instance indépendante, transparente et visible ne pourrait qu'éclairer la lanterne des décideurs.
Habib Mellakh et Houcine Jaidi


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