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Un sommet de la Francophonie en Tunisie, pour quoi faire?
Publié dans Leaders le 17 - 09 - 2021

Par Ferid Memmich - La Tunisie accueillera les 20 et 21 novembre prochain à l'île de Djerba le 18e sommet de la Francophonie qui aura pour thème : « La connectivité dans la diversité : le numérique, vecteur de développement et de solidarité dans l'espace francophone ». Cette conférence des chefs d'Etat et de gouvernement ayant le français en partage sera précédée de la tenue, le 19 novembre 2021, de la 38e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie (CMF). De nombreux autres évènements sont prévus en marge du sommet, notamment le Village de la Francophonie ainsi que le Forum économique francophone. Analyse.
Au 16e Sommet de la Francophonie de 2016, organisé à 2016 à Antananarivo (Madagascar), la Tunisie a arraché de haute lutte le privilège d'organiser, sur son sol, celui de 2020 correspondant au cinquantième anniversaire de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF). L'ensemble de la communauté concernée projetait d'en faire un événement marquant, festif, essentiel pour tous les participants et important parce que l'occasion de faire une évaluation des acquis, des perspectives, des potentialités à découvrir.
La Tunisie au premier plan
Le choix du sol tunisien a aussi une valeur symbolique, parce que la Tunisie a été l'un des quatre géniteurs de cette institution, à travers la personne de feu le Président Bourguiba. Faut-il rappeler que cette organisation est née par la volonté de leaders africains et asiatique, héros de l'indépendance de leurs pays respectifs : Léopold Sédar Senghor pour le Sénégal, Hamani Diori pour le Niger, Habib Bourguiba pour la Tunisie et le Prince Norodom Sihanouk pour le Cambodge ? Faut-il rappeler aussi aux nostalgiques des théories colonialistes et néocolonialistes qu'il n'y avait au départ du projet aucun élément autre qu'africain ou asiatique. Ni français, ni européen !
L'idée de départ était bien de créer un espace de rapprochement, d'échanges et de collaboration entre pays et sociétés utilisant partiellement ou totalement le français.
D'ailleurs, l'acte de naissance de la première formule a été signé en 1970 à Niamey, au Niger, dans la foulée du souffle des indépendances et de la recherche de modalités de dialogue, de solidarité et d'entente entre anciens colonisés, auxquels se sont joints, ensuite, les francophones d'autres pays.
Aujourd'hui, l'OIF se compose de 88 Etats (plus de la moitié des pays de l'ONU) et gouvernements dont plusieurs pays arabes, comme le Liban, l'Egypte, le Qatar, le Maroc, sans compter d'autres qui auraient aimé en faire partie, comme les Emirats ou l'Arabie Saoudite.
Une fois stabilisée par les élections de 2014, la jeune démocratie tunisienne, notre pays, se devait d'exploiter toutes ses possibilités, rétablir son rayonnement international et réactiver sa présence dans cet espace hautement prometteur. Ce qui fut fait.
Une présence active
Outre l'organisation du Sommet du cinquantenaire, la Tunisie a obtenu d'abriter le siège de l'OIF pour l'Afrique du Nord (et provisoirement pour le Moyen-Orient, en attendant que cela revienne au Liban). Tout au long de ces années, notre pays a réactivé sa présence, son rayonnement au sein de cette organisation, non pas seulement pour le prestige, mais aussi parce que la Tunisie démocratique d'après la Révolution de 2011 a les mêmes valeurs fondamentales que l'OIF inscrites dans ses statuts et à la base de son fonctionnement:
• Défense des droits de l'Homme
• Fonctionnement démocratique des institutions et alternance pacifique au pouvoir
• Egalité homme/ femme et lutte contre la violence faite aux femmes
• Protection de la femme et de l'enfant
• Promotion de la jeunesse par l'emploi et le développement des activités sportives
• Mise en place d'investissements et de projets, dans l'esprit de ces valeurs
• Favoriser l'élévation du niveau culturel autant pour ce qui est francophone que pour ce qui est relatif aux langues propres des pays concernés
• Promouvoir d'une manière intensive les échanges économiques, à l'évidence facilités par l'usage d'une langue commune.
La marche pour le sommet
Il y a lieu de signaler à ce sujet que s'est tenu à Paris, les 22, 23 et 24 août dernier, un important forum économique francophone organisé par le Medef (patronat français) et l'OIF, où la délégation tunisienne de l'Utica présidée par M. Samir Majoul a rencontré un succès remarquable et prometteur, dans le cadre de la préparation du forum économique qui se tiendra parallèlement au Sommet de Djerba, en novembre. La présence de cette forte délégation a été appréciée et ne manquera pas d'avoir des retombées bénéfiques pour l'ensemble de notre économie.
Ainsi, autant sur le plan des valeurs qui sont aujourd'hui les nôtres que celui de nos intérêts économiques les plus pressants, notre présence active et efficace au sein de l'espace francophone est une opportunité que nous devons savoir exploiter avec une volonté politique clairement exprimée, sans tabou ni complexe! C'est la condition du succès.
Ce sommet est une occasion rare pour le rayonnement de notre pays, pour notre Président, pour notre patrimoine et pour le développement de notre potentiel économique et culturel.
Un atout à notre portée
Parler français aussi, parler français en plus, ne doit pas être perçu comme la soumission à une quelconque hégémonie étrangère. C'est un héritage de l'Histoire.
que nous devons assumer, métaboliser, d'autant qu'il est porteur d'ouverture, de rayonnement et de développement. A notre époque, tout repli sur soi, toute tentation autarcique seraient vecteurs de régression, d'assèchement et d'extinction.
Notre langue nationale est l'arabe. Nous appartenons à l'aire de la civilisation arabo- musulmane et nous en sommes légitimement fiers.
Mais, nous avons eu le français en héritage. Autant exploiter cette situation historique qui nous rend plus riches, plus ouverts, plus forts pour affronter toutes sortes d'adversité.
Si l'on dispose de deux jambes, pourquoi s'amputer et ne marcher que sur une ! C'est pourquoi nous ne devons avoir ni tabou, ni complexe!
Craindre qu'utiliser le français parallèlement à notre langue nationale permette à la France d'exercer sur notre pays une forme d'hégémonie coloniale signifierait que plus de 60 années d'indépendance n'ont pas suffi à nous rendre indépendants et souverains. Or, les Tunisiens d'aujourd'hui sont mûrs et parfaitement indépendants « dans la tête » : sinon nous ne serions pas ce que tous les étrangers estiment et disent que nous sommes !
Pour conclure et confirmer notre intérêt immédiat à réussir ce Sommet par la confirmation d'une volonté politique, par un rayonnement digne d'un cinquantième anniversaire, il faut souligner que la Tunisie a choisi pour thème de cette manifestation «le numérique», intérêt et préoccupation du 21e siècle, condition de tout développement, mais source de perturbation dans le fonctionnement de toutes les sociétés, dans tous les pays, grands et moins grands. Ce thème a été choisi pour son actualité à l'échelle universelle. Notre propos ? Inviter les chefs d'Etat francophones, dans leur diversité, à tenter de trouver des réponses au dysfonctionnement des réseaux, des parades aux attaques, aux aspects actuellement incontrôlables qui nuisent gravement à la démocratie, mettent en danger les libertés individuelles et collectives par les rumeurs, le complotisme, les infamies et autres manipulations perverses dont tout le monde a conscience au quotidien. Si les chefs d'Etat francophones pouvaient prendre clairement la mesure de ces problèmes et tenter de leur opposer des «garde-fous», nous aurions fait œuvre utile pour l'avenir.
C'est aussi une ambition tunisienne: profiter de cette occasion pour mettre en lumière nos capacités et nos réalisations en matière de numérique, échanger nos expériences, valoriser notre savoir-faire et rentabiliser notre matière grise.
Et pourquoi la Tunisie ne deviendrait-elle pas un pôle d'excellence et un référent pour tous ces pays, voire d'autres, en matière de numérique?.
Ferid Memmich
Ancien Représentant personnel du président de la République
auprès de l'Organisation internationale de la Francophonie


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