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Tunisie : Avons-nous besoin du FMI ?
Publié dans Leaders le 07 - 10 - 2021

Le quatrième trimestre 2021 est crucial pour les finances publiques. Comment combler les déficits et boucler l'année en cours et sur quelle base établir le budget de l'année prochaine, si imminente ? Tout était suspendu à la nomination du nouveau gouvernement, tant de décisions majeures sont à prendre. Maintenant que l'équipe Bouden est en place, le plus dur commence, dans un compte à rebours accéléré. Le très court terme est aussi important que le moyen terme. Pas un seul jour à perdre, tout doit se décider au plus vite, d'ici au 10 octobre au plus tard, si nous voulons saisir les institutions financières internationales. Les assemblées annuelles de l'automne du Fonds monétaire international (FMI) et du Groupe de la Banque mondiale qui drainent le gotha de la finance internationale se tiendront en effet à Washington DC, du 11 au 17 octobre, en mode hybride, présentiel et à distance.
Heureusement que pendant ces dernières semaines, les autorités tunisiennes ont avancé en temps masqué pour préparer une nouvelle plateforme de programme économique et des réformes. Fondée sur une vision pour les trois prochaines années, et tirant enseignements de diverses analyses, elle s'est approfondie dans l'actualisation des réformes indispensables, la précision de leurs objectifs et la projection de leur impact. Un arbitrage est nécessaire par le nouveau gouvernement, avant de l'engager dans un processus de concertation inclusive avec toutes les parties tunisiennes concernées et susciter l'adhésion en sa faveur.
Une déclaration solennelle du président Kaïs Saïed
Première grande question qui se pose : avons-nous besoin du FMI? Est-il incontournable ? Devrions-nous renouer contact avec le Fonds, reprendre les discussions et présenter notre demande de financement ? Dans l'affirmative, avec quelle approche ? Mais aussi et surtout, comment l'affirmer haut et fort. Il appartient en effet au président Kaïs Saïed de déclarer solennellement que la Tunisie est sur le point de finaliser l'élaboration de son programme économique et de réformes, qu'elle est déterminée à le mettre en œuvre et qu'elle tient à engager les discussions avec le FMI et d'autres institutions financières. Exprimée par le chef de l'Etat, cette déclaration politique traduira une volonté nationale et marquera une étape décisive.
Le choix est clair : entre la descente aux enfers et le redressement, seule la voie des réformes est salutaire. Les différentes projections confirmées par le FMI le démontrent.
''Espérer le meilleur, se préparer au pire''
Le recours au FMI est-il obligatoire pour la Tunisie ? Plutôt nécessairement, répondent des spécialistes interrogés par Leaders. Le danger, c'est que la bulle actuelle dans laquelle nous nous trouvons risque d'éclater à tout moment. Cela veut dire que nous devons restreindre l'importation des céréales, des hydrocarbures, des médicaments, des huiles végétales, et autres produits essentiels, retarder le paiement des salaires et les règlements des marchés publics… Toute une spirale périlleuse.
« Il faut espérer le meilleur, mais aussi se préparer au pire », comme l'a souligné un éminent analyste Jean-Michel Saliba, fin connaisseur de la Tunisie. D'où l'urgence de l'élaboration d'un véritable programme et la mobilisation de ressources indispensables. L'appui des pays du G7 est déterminant. En datant les prochaines échéances politiques en Tunisie, ce qui met fin au temps infini, en rassurant les places financières qui demandent une stabilisation de la situation dans le pays, et en présentant un scénario crédible, de bonnes chances seront réunies pour une sortie de crise sans tarder.
En décidant de renouer avec le FMI, la Tunisie doit espérer pouvoir tenir les premières discussions début novembre prochain. Pour rattraper tant de temps perdu, il va falloir sceller un staff level agreement et obtenir l'accord du conseil d'administration avant la fin de l'année.
En fait, le financement sollicité auprès du Fonds ne couvre que 10%, voire 15% ou 20% des montants à lever à l'étranger. Mais, l'accord du FMI vaut un label précieux. Il exprime le soutien de la communauté internationale, indique que le pays avance dans la bonne direction, confirme la soutenabilité de sa dette et envoie un signal fort au marché. Ce sont là des acquis précieux. La qualité et la pertinence du programme sont cruciales.
Un engagement collectif, une adhésion totale
Tout en couvrant le cadrage macroéconomique, la politique budgétaire, la politique monétaire et de change et les réformes structurelles, le programme exhaustif doit s'assurer de la pertinence de ses composantes. Il s'agit également de présenter les mesures qui seront prises, de détailler les étapes de leur mise en œuvre ainsi que la démarche qui sera suivie et les accords à conclure avec les parties prenantes internes. Une attention particulière est à porter aux résultats effectifs à atteindre tout au long du cheminement fixé.
Dans ses recommandations, le FMI a souhaité que tout programme proposé fasse l'objet d'une large concertation inclusive, associant les partenaires sociaux et les composantes de la société civile. Il doit être communiqué à la population et bénéficier d'une adhésion significative. En clair, il n'appartient pas au gouvernement d'élaborer seul son programme mais d'y impliquer toutes les parties prenantes et d'exposer à la population les enjeux, les réformes, les sacrifices nécessaires et les résultats escomptés, afin de s'assurer de son appui.
Sans préalables non négociables
Où en est actuellement la Tunisie ? De premiers « échanges techniques » ont été amorcés avec le FMI début mai dernier, une délégation s'étant rendue à Washington DC pour exposer le programme de réformes économiques. Aucune estimation précise des besoins de financement, ni demande formelle n'a été alors présentée. Réitérant sa disponibilité de principe, le Fonds s'est déclaré « prêt » à venir en aide à la Tunisie.
Le limogeage du gouvernement Mechichi et la suspension de l'ARP ont changé la donne. « Ce ne sont plus les mêmes discussions qu'on avait avant avec le Fonds », souligne un proche du dossier. L'esprit, comme la démarche sont à revoir, ajoute-t-il.
Sans un document clair, discuté et accepté par les différentes parties, particulièrement les partenaires sociaux, portant un engagement ferme sur des réformes intelligible et applicables, nous ne pouvons pas reprendre les discussions avec le FMI. L'élaboration de ce document repose sur un principe sur lequel nous devons tous nous mettre d'accord. On ne peut plus aborder le débat interne avec des préalables non négociables érigés en lignes rouges infranchissables. Cela n'a aucun sens et n'aboutira qu'à l'impasse. Une autre logique est à convenir : tout mettre sur la table, sans tabous et converger ensemble vers les solutions les plus appropriées pour le pays. C'est, forts de cet accord consensuel engageant toutes les parties prenantes tunisiennes que nous serons en meilleure position pour plaider notre programme auprès du FMI et des autres bailleurs de fonds à solliciter. »
La voie est tracée. Difficile, mais guère impossible.
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