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Ahmed Friaa: L'entreprise face aux défis de l'intelligence électronique (*)
Publié dans Leaders le 14 - 12 - 2024

L'histoire nous apprend que, de tout temps, il a toujours existé un lien étroit entre type dominant d'entreprises à une époque donnée et l'état des savoirs et des techniques à l'époque considérée. Par savoir, on entend ici aussi bien le savoir empirique, consistant en l'accumulation des expériences vécues par les générations successives que le savoir scientifique, où les lois de la nature sont progressivement établies, selon une démarche logique, conduisant à une modélisation mathématique des phénomènes physiques.
Ceci étant, on constate également que l'évolution du type dominant d'entreprises au fil du temps est passé d'un type rudimentaire, sous forme d'entreprises familiales ou communautaires, évoluant dans un espace géographique limité, et où les échanges sont basés essentiellement sur le troc, à des types plus évolués, notamment lorsque des progrès dans l'exploitation ingénieuse des énergies disponibles, particulièrement celle du vent, ont permis des expéditions maritimes dans des régions lointaines. Se développèrent alors de nouveaux types d'entreprises évoluant dans des espaces géographiques beaucoup plus vastes, faisant appel à des moyens d'échanges nouveaux de par l'apparition d'abord de la monnaie en pièces, en métaux précieux, et plus tard, de la monnaie en papier.
Néanmoins, jusque-là, les évolutions furent lentes et limitées par l'ignorance des véritables lois de la nature. Cette ignorance fut aggravée par des idées erronées postulées par d'éminents savants à l'instar du grand philosophe grec Aristote.
Celui-ci est en effet à l'origine de deux idées fausses, qui ont bloqué la science durant de nombreux siècles, en raison de la notoriété de leur auteur. Il stipula d'abord que tout mouvement est tributaire de la présence d'un moteur susceptible de pérenniser ce mouvement, autrement dit : il existe un lien entre force (moteur) et vitesse (mouvement), ce qui n'a été remis en cause que beaucoup plus tard, en particulier par Avicenne, mais celui-ci commit également une erreur, et surtout par Galilée qui énonça le fameux principe de l'inertie et inventa la fameuse loi de la dynamique, liant la force plutôt à l'accélération. La deuxième erreur d'Aristote concerne la chaleur. Il dit que la chaleur est une substance indestructible qu'il appela le calorique et stipula la conservation du calorique. Ce qui est contraire au premier principe de la thermodynamique, qui ne fut découvert qu'au 19ème siècle après J-C et qui stipule plutôt la conservation de l'énergie et non de la chaleur.
Ce n'est qu'à partir du 19ème siècle qu'apparurent les entreprises véritablement industrielles avec des changements de grande ampleur dans les modes de production, dans l'organisation du travail et dans la gouvernance entrepreneuriale. C'est également à partir de ce moment qu'apparurent les lois et réglementations régissant le monde du travail et de l'entreprise.
Ce progrès substantiel a pu être accompli grâce à une meilleure connaissance des lois de la nature. C'est en effet ce qui a permis à la technique de progresser rapidement donnant lieu à l'avènement de la révolution industrielle et l'apparition de nouvelles industries comme la sidérurgie, le textile industriel, le chemin de fer, l'électromécanique, les télécommunications dans les années 1870 etc. Le monde est alors rentré dans une nouvelle ère où l'urbanisation n'a cessé de croitre et où des qualifications nouvelles sont désormais requises pour contrer la concurrence, devenue de plus en plus rude.
Cette évolution s'est accélérée au 20ème siècle avec de nouveaux acquis scientifiques, la découverte de nouvelles sources d'énergie (pétrole, gaz naturel, énergie nucléaire), l'invention du transistor et l'apparition de nouvelles activités favorisant l'émergence de nouveaux types d'entreprises.
Le monde va vivre ensuite une nouvelle révolution, la révolution numérique à compter de la fin des années 80 et du début des années 90 du siècle dernier. Cette novelle ère a pu advenir en raison de la concomitance de deux évènements majeurs, d'abord la fin de la guerre froide qui a marqué la majeure partie du 20ème siècle, au moins sous sa forme classique, ce qui a permis le passage en des délais beaucoup plus courts, de certaines technologies couvertes par le secret défense, d'une utilisation fortement protégée à une utilisation ouverte à tous.
Parallèlement, les grands progrès réalisés dans différents domaines du savoir ont permis la transformation de tout signal, indépendamment de sa nature, qu'il soit vocal, écrit ou image, en une suite de chiffres 0 ou 1, qui constituent précisément le langage des équipements électroniques.
On assista alors à la convergence de trois secteurs qui évoluaient jusque-là d'une manière autonome, à savoir les télécommunications, l'informatique et l'audiovisuel. Les deux technologies emblématiques de cette révolution furent particulièrement l'Internet, les technologies satellitaires et la microélectronique.
L'impact de cette révolution fut considérable. L'économie de marché s'est globalisée, les échanges se sont mondialisés et le virtuel n'a cessé d'empiéter sur le réel.
Néanmoins les fondamentaux dans la gestion des entreprises et dans le monde de l'emploi n'ont connu que des changements peu notables. La plupart des entreprises ont continué à évoluer dans le même secteur d'activité, selon une hiérarchie verticale, recrutant des employés qualifiés dans ce secteur, selon leurs besoins, et ceux-ci sont appelés à y demeurer jusqu'à leur retraite ou, au mieux, changer d'entreprise relevant du même secteur d'activité. Ce faisant, tout le système éducatif est demeuré régi par des pratiques en rapport avec cette typologie.
Mais voilà qu'une nouvelle révolution, celle que nous vivons et qui est caractérisée notamment par l'omniprésence de l'intelligence électronique va tout remettre en cause, à une époque où le monde est confronté, hélas, à des défis majeurs : Défis climatiques et géostratégiques notamment, avec la persistance ou l'apparition de nombreux foyers de tension dans différentes régions du globe et une réelle volonté de certains pays de poursuivre et consolider leur domination.
Il importe alors à toute entreprise qui vise la pérennité de ses activités de se convaincre de l'indispensable adaptation à cet environnement nouveau et se convaincre qu'il va falloir changer de paradigmes, et ne plus se contenter d'une amélioration de l'existant.
Tout est entrain de changer avec une notable accélération du temps. Le facteur de compétitivité le plus important est désormais l'aptitude à l'innovation, d'où la nécessité d'une ouverture sur le monde de la recherche, la résilience, ce qui suppose une flexibilité dans la gouvernance, une utilisation judicieuse des possibilités offertes par l'intelligence électronique et une politique de communication compatible avec les nouvelles exigences du marché.
Il faut également bien noter que le monde de l'emploi connait des transformations, jamais connues auparavant. L'employé de demain (et c'est déjà le cas dans des pays avancés) sera appelé à servir plusieurs entreprises à la fois, à acquérir tout le long de sa vie active des qualifications nouvelles et par suite à s'imposer une formation permanente. De nombreux emplois seront assurés par des robots intelligents, mais la gestion de ces robots nécessite également l'appel à de nouvelles qualifications.
En outre, de redoutables défis sont désormais posés en matière de sécurisation des données. Ces défis sont devenus davantage préoccupants en raison des progrès enregistrés en technologies quantiques, rendant obsolètes les modes de sécurisation actuels. Ce qui nécessite la mise en place d'une cellule de veille technologique et d'une stratégie efficiente de sécurisation des systèmes d'information.
Pour résumer, la révolution de l'intelligence électronique pose certes de grands défis, dont la relève nécessite une approche pluridimensionnelle, mais offre également de réelles perspectives à toute entreprise capable de bien les exploiter et d'en faire un levier pour davantage de croissance et de rayonnement. Elles présentent également une voie permettant un raccourci historique, à un pays comme le nôtre, qui dispose d'une jeunesse capable de véritables prouesses, en mesure d'affronter avec assurance la compétition des intelligences qui caractérise notre monde contemporain, à condition qu'un environnement propice lui soit offert.
Pour finir, je dirai à ceux qui se plaignent et s'inquiètent, à juste titre, des effets pervers que provoquent ces nouvelles technologies tels que l'addiction des jeunes aux zapping, les fakes news, les contenus malveillants etc., La solution n'est pas dans l'inculpation de ces technologies ou leur abandon, mais plutôt dans la mise en place de toute une politique culturelle et éducative permettant de contrecarrer leurs effets néfastes.
L'histoire, qui mérite à mon humble avis, une place plus importante dans notre système éducatif, nous apprend qu'il est illusoire de se mettre au travers d'une évolution technologique. Tout ceux qui ont adopté cette posture se sont retrouvés marginalisés et exclus de tout progrès. En revanche une adaptation de toute avancée technologique au contexte socioculturel local est non seulement utile, mais nécessaire pour une efficiente exploitation de celle-ci.
Et que Dieu préserve notre chère patrie.
(*) Le vocable «Electronique» me parait plus approprié que le vocable classique d'«Artificielle». En effet, il existe deux types d'intelligence: l'intelligence humaine, basée sur un réseau de neurones biologiques et l'intelligence «électronique», basée sur un réseau de neurones du même nom.


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