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Edito: Un triangle corrosif
Publié dans Leaders le 01 - 04 - 2025

Trois risques majeurs pour la Tunisie étaient à l'ordre du jour du Conseil de sécurité nationale. Réuni le 20 mars, date anniversaire de l'indépendance, sous la présidence du chef de l'Etat, il devait examiner notamment les questions relatives à l'immigration irrégulière, la toxicomanie, ainsi que la spéculation et la contrebande. Sans verser dans l'alarmisme, l'ampleur du danger que représente chacun de ces fléaux à lui seul et conjugués interpelle les pouvoirs publics au sommet de l'Etat. Elle exige une prise en charge appropriée.
Ce que ces trois risques majeurs ont en commun, c'est d'abord l'existence d'organisations criminelles qui les entretiennent et en tirent bénéfice. Des cartels font profit de grands enjeux financiers et développent à cette fin des systèmes mafieux. Ils sont corruptifs et corrosifs. Avec des moyens extrêmement puissants, ils portent directement atteinte à l'Etat, à la population et à l'économie.
Ni un pays de transit, ni un pays d'installation : la position de la Tunisie à l'égard de l'immigration irrégulière est irrévocable. Elle n'a guère varié. Subissant de plein fouet des flux massifs de ressortissants subsahariens, transitant par des pays voisins, dans l'espoir de rejoindre l'Europe, elle n'a cessé d'œuvrer pour leur retour dans leurs pays d'origine. Des dizaines de milliers de migrants se trouvent depuis parfois des années en Tunisie. Nombreux ont constitué des familles et fait des enfants, ne présentant aucun document d'identité. Ils posent de vrais problèmes, et les perspectives d'un retour se réduisent.
Les résultats enregistrés le confirment. Le programme d'aide au retour volontaire et à la réintégration, en collaboration avec l'Organisation internationale de la migration, n'a convaincu que 7250 migrants durant l'année 2024. Les trois premiers mois de cette année ont enregistré 1 544 retours seulement. «Ces effectifs auraient pu être plus nombreux, a déploré le chef de l'Etat, avec des efforts accrus, pour mettre fin à un phénomène inacceptable humainement et juridiquement. »
La situation des migrants est préoccupante. Pour les autorités, comme pour la population. Si une plus grande assistance sociale et sanitaire en leur faveur est nécessaire, en mobilisant des ressources financières, une meilleure gestion des modalités de leur séjour est indispensable afin d'éviter tout abus vis-à-vis de la population, et tout climat de xénophobie que certains tenteraient de créer.
Deuxième souci majeur : la toxicomanie. La prévalence de l'usage de substances psychoactives est en croissance dans tous les milieux, en particulier chez les jeunes, des deux genres. Détruire la santé, détruire les carrières et éprouver des familles : les narcotrafiquants n'ont aucun scrupule pour faire fortune. Tout un marché, tout un monde et beaucoup de dégâts. La réponse est certes préventive, éducative, médicale, mais aussi à la racine du mal, dans la traque des cartels de la drogue liés aux réseaux mafieux.
La spéculation et la contrebande sévissent elles aussi. Des produits illicitement introduits dans le pays, sans le moindre contrôle sanitaire et technique, se vendent dans des circuits parallèles, entre orchestration de pénuries et flambée des prix. La puissance des contrebandiers et des lobbies est redoutable. Combien de fois les forces armées et la douane ont-elles dû affronter des bandes armées qui n'hésitent pas à leur tirer dessus ?
Ce triangle infernal ne saurait mettre la Tunisie sous de lourdes menaces et s'attaquer à sa sécurité nationale. Signe positif, le suivi de ces fléaux et la stratégie pour les affronter sont assurés par les plus hautes instances. Des traitements spécifiques sont effectués par les corps et les services concernés. Une approche transversale et inclusive serait bénéfique. De multiples pistes peuvent être explorées: mise en place de mécanismes de coordination et de commandement, élaboration de tableaux de bord détaillés, conduite d'études approfondies, déploiement d'une communication publique mobilisatrice et responsabilisante et d'organisation de programmes éducatifs…
Les Tunisiens ne peuvent pas laisser l'Etat faire face seul à ce triangle du mal. Ils doivent s'impliquer et apporter leur concours. Il s'agit d'une cause nationale. S'y dérober, c'est manquer à son devoir. La Tunisie est chère pour nous tous.
En ces jours de fête, souhaitons que la solidarité prime, et que ce triangle corrosif soit brisé.
Aïd Mabrouk à toutes et à tous.


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