La mobilisation s'accélère au niveau des partis « pressés » de marquer leurs territoires et les troupes sur lesquelles, ils peuvent compter, car le premier rendez-vous électoral municipal annoncé pour le 17 décembre prochain, pointe à l'horizon et il comptera certainement pour test majeur avant la fin de l'année 2019, celle de la vraie course aux obstacles... et quels obstacles ! Les partis dit « centristes » qui prolifèrent à vue d'œil, parce que tout le monde commence, enfin, à piger que la Tunisie a horreur des extrêmes, doivent convaincre et prouver qu'ils proposent autre chose de plus consistant que le Nida de Hafedh Caïed Essebsi, ou Ennahdha de l'aile « soft » de l'ancienne centrale des « frères musulmans » de Tunisie, représentée fondamentalement par Rached Ghannouchi, Lotfi Zitoune, Zied Laâdhari et un autre ministre qui monte dans la nouvelle hiérarchie nahdhaouie, Imed Hammami. Or, jusque-là, c'est le même personnel politique dissident du Nida avec l'apport d'un Slim Riahi, chef de l'ULP, jadis ultralibéral et aujourd'hui prêt à goûter à la sauce populiste comme tout le monde et pourquoi pas socialiste, et enfin, quelques partis qui n'existent que par leur acte de naissance légale et le récépissé du Ministère compétent en la matière qui annoncent le lancement du « Front du salut et du progrès» et personne ne peut à ce jour mesurer le poids réel de cette nouvelle instance qui se veut méga-parti capable de renvoyer aux oubliettes, et le Nida et Ennahdha, de plus en plus appelés à consolider leur alliance de fait. M.Mohsen Marzouk en bon opportuniste cherche à récupérer la mécanique Béji Caïed Essebsi qui a carburé au départ, au diesel anti-Ennahdha, du temps où celle-ci avait pour objectif le contrôle totalitariste de l'identité musulmane modelée « islamique » et à travers elle l'Etat et la société tout entière. Reste à savoir si le créneau est encore porteur dans la mesure où Ennahdha a mis en sourdine l'ambition de soumettre ce pays et ce peuple à une certaine lecture de l'Islam et de la Chariaâ, pour revendiquer de plus en plus son intégration parfaite aux modules de la Démocratie civile, en séparant la prédication daâwique de l'organisation politique et partisane. Le Front de M. Marzouk peut tout de même jouer encore le refrain de l'hégémonisme islamique, type frères musulmans auquel s'accroche une bonne partie des états-majors de la centrale islamiste Ennahdha, à l'image de M. B'hiri et surtout M. Abdellatif El Mekki, très attachés à l'ancien moule du mouvement islamique tunisien (M.I.T), des années de braise et de la clandestinité . Mais, il faudra, désormais, beaucoup plus pour laisser sur le carreau le tandem Nida Tounès et Ennahdha. En effet, les exigences se sont déplacées vers l'économique, le développement régional et surtout le monde des affaires et de l'investissement. L'épine dorsale du tandem Nida Tounès-Ennahdha est d'essence libérale au niveau de l'investissement et sociale au niveau de la promotion des petits métiers, de la petite et moyenne entreprise et de l'action du relèvement social qui commence à prendre forme avec le gouvernement Youssef Chahed et son approche « middle class » tous azimuts. Ce serait malvenu pour le nouveau Front de crier à « l'affairisme » et même au « banditisme » comme l'a fait de manière très indélicate M. Mehdi Jomaâ, un autre « centriste libéral » arrivant et prétendant à Carthage ! Là, les « affairistes » sont peut être la chose la mieux partagée, en ce moment, par toutes les formations politiques sans exception ! C'est pour cela qu'il faut attendre, et plus sérieusement, les programmes des uns et des autres et surtout les moyens réels et potentiels de les mettre en œuvre. Un deuxième semestre qui s'annoncent chaud, pour les sondages qui, j'en suis sûr, auront les boulons détraqués à l'approche de ce fameux et tant attendu 17 Décembre 2017 ! Mais, rassurez-vous... il n'y aura pas d'autres Bouazizi... du moins, espérons-le, pour notre jeunesse et pour la Tunisie en quête d'apaisement ! K.G