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Trump le cow-boy
Publié dans Le Temps le 08 - 04 - 2017

Les Etats-Unis ont procédé dans la nuit de jeudi à vendredi aux tirs d'une soixantaine de missiles contre une base aérienne syrienne près de la ville de Homs, un changement de stratégie des Américains motivé par l'attaque à l'arme chimique en début de semaine d'un village du nord-ouest de la Syrie.
Cette initiative, sur ordre de Donald Trump qui a expliqué avoir agi dans «l'intérêt de la sécurité nationale» américaine, a immédiatement accru les tensions avec la Russie, alliée indéfectible du régime de Bachar al Assad.
Deux navires de guerre américains, le USS Porter et le USS Ross croisant en Méditerranée orientale, ont procédé vers 00h40 GMT aux tirs de 59 missiles de croisière Tomahawk contre la base de Chayrat près de Homs.
Les Occidentaux estiment que l'armée syrienne a mené mardi une attaque à l'arme chimique contre le village de Khan Cheikhoune, dans la province d'Idlib, à partir de cette base abritant un terrain d'aviation, des avions de chasse et des stocks de carburant.
Cette attaque, qui a fait quelque 70 morts dont des enfants, a été vivement dénoncée par les Etats-Unis lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'Onu, l'ambassadrice américaine Nikki Haley montrant en séance des photos des victimes.
Cet engagement militaire constitue la mesure la plus radicale prise par le gouvernement américain depuis le début du conflit syrien il y a six ans.
Donald Trump, qui participe à un sommet avec son homologue chinois Xi Jinping dans sa résidence de Mar-a-Lago en Floride, voit se dessiner sa première grande crise diplomatique, notamment avec la Russie et avec l'Iran, les deux soutiens d'Assad, depuis sa prise de fonction.
Les réactions
Poutine dénonce une agression
Vladimir Poutine a fait part de son mécontentement par la voix de son porte-parole Dmitri Peskov qui a dénoncé «une agression contre une nation souveraine», la Syrie, en se servant d'un «prétexte fallacieux», celui d'une attaque présumée à l'arme chimique.
Moscou affirme que le régime syrien ne dispose pas de ce type d'arme et accuse les Etats-Unis de chercher à détourner l'attention de la communauté internationale des morts civiles provoquées par l'offensive en cours contre la ville de Mossoul dans le nord de l'Irak.
Le ministère russe des Affaires étrangères a estimé qu'il était évident que l'opération menée hier avait été préparée avant la présumée attaque contre Khan Cheikhoune.
Des responsables américains ont précisé avoir informé la Russie avant les tirs de missiles et avoir pris soin de ne pas viser la partie de la base de Chayrat sur laquelle se trouvaient des troupes russes.
Un responsable de la défense américaine a indiqué à Reuters que cette opération était «unique» et qu'il n'était pas dans l'intention des Etats-Unis de s'engager dans une escalade militaire. Le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson a précisé que la politique américaine en Syrie n'avait pas changé.
«Cela signifie que le président est déterminé à prendre des mesures décisives lorsque cela est nécessaire», a commenté Tillerson devant la presse, ajoutant qu'il n'y avait pas de modification de la politique et de la position américaine quant aux activités militaires en Syrie.
La visite de Tillerson la semaine prochaine à Moscou ne semble pas, malgré tout, être remise en cause par ce regain de tension entre Russes et Américains, a déclaré le président de la commission des Affaires étrangères de la Douma, la chambre basse du parlement russe.
La Russie souhaite une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'Onu pour discuter de cette initiative qualifiée de «mesure irréfléchie qui exacerbe les problèmes et menace la sécurité mondiale», a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
L'armée syrienne a indiqué que six personnes avaient été tuées dans cette attaque qui avait provoqué d'importants dégâts matériels.
Soutiens occidentaux
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a annoncé pour sa part que quatre soldats, dont un général, avaient péri sur la base qui avait été presque totalement détruite.
«Les premières informations sont que cette frappe a gravement endommagé et détruit l'aviation syrienne et les infrastructures et équipements de soutien sur la base de Chayrat, réduisant la capacité du gouvernement syrien à produire des armes chimiques», a dit le capitaine Jeff Davis, porte-parole du Pentagone.
La télévision syrienne a dénoncé une «agression américaine» mais le ministre de l'Information a estimé ne pas s'attendre à une «escalade militaire», jugeant que cette initiative des Etats-Unis était limitée dans le temps et dans l'espace.
L'Iran, qui soutient le régime de Bachar al Assad, a également condamné l'opération. «L'Iran condamne l'emploi d'armes chimiques mais estime également qu'il est dangereux, destructeur et contraire au droit international de s'en servir comme d'une excuse pour mener des actions unilatérales», a rapporté l'agence de presse ISNA.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a salué «le message fort et clair» adressé par Donald Trump au gouvernement syrien selon lequel «l'utilisation d'armes chimiques ne pouvait pas être tolérée».
Les réactions à Paris, Londres, Berlin mais également en Turquie et en Arabie saoudite étaient favorables à l'initiative américaine. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a déclaré qu'il s'agissait d'un «avertissement» et d'une forme de «condamnation» du «régime criminel» de Bachar al Assad.
France : Division des prétendants à l'Elysée
Les cinq principaux candidats à l'élection présidentielle française ont exprimé des avis contrastés sur la frappe américaine menée dans la nuit de jeudi à vendredi en Syrie en réponse aux soupçons d'attaque chimique perpétrée par le régime.
Emmanuel Macron et Benoît Hamon ont confirmé la ligne dure face au régime du président Bachar al Assad qu'ils prônent depuis le début de la campagne, François Fillon, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon exprimant pour leur part des doutes ou des réserves.
Cette fracture reflète les désaccords exprimés ces dernières semaines entre ces mêmes candidats sur l'attitude à avoir vis-à-vis de la Russie, alliée du régime syrien.
«Je suis un peu étonnée, parce que (le président américain) Trump avait indiqué à plusieurs reprises qu'il n'entendait plus faire des Etats-Unis le gendarme du monde et c'est exactement ce qu'il a fait hier», a dit Marine Le Pen, déplorant sur France 2 que la frappe ait eu lieu avant que la responsabilité du régime syrien ait été établie par l'Onu.
«Ce que je voudrais, c'est qu'on ne retrouve pas le même scénario qu'on a pu voir en Irak, en Libye, qui en réalité sont des processus qui ont entraîné le chaos, qui ont fini par conforter le fondamentalisme islamiste et les structures terroristes qui, du coup, ont profité de ce renforcement pour venir nous frapper sur notre sol», a ajouté la candidate du Front national.
Une inquiétude partagée par François Fillon, qui se présente en champion d'une lutte contre le «totalitarisme islamique».
«Cette riposte américaine, que l'on peut comprendre au vu de l'horreur des attaques chimiques, ne doit pas conduire à une confrontation directe des forces occidentales avec celles de la Russie et de l'Iran», a déclaré le candidat de la droite et du centre dans un communiqué. «Ce serait un terrible danger pour la paix.»
La France doit «exiger que le conseil de sécurité des Nations Unies mette tout en oeuvre pour trouver les voies d'un accord qui évite les risques d'un embrasement dangereux pour la paix mondiale», poursuit l'ancien Premier ministre.
«Diplomatie de cow-boy»
Alors que le président français et la chancelière allemande ont jugé que Bachar al Assad portait la responsabilité de la frappe américaine (), Jean-Luc Mélenchon a déclaré sur Twitter que «Hollande et Merkel portent l'entière responsabilité de donner à Trump le pouvoir solitaire de frapper qui il veut quand il veut».
Le porte-parole du candidat de La France insoumise s'était auparavant élevé contre «une diplomatie de cow-boy».
«Cette violence ne fait qu'entretenir la violence, avec en dessous un peuple qui prend des bombes sur le visage», avait ajouté Alexis Corbière sur Radio Classique. «Ça ne règle rien», avait-il ajouté, en appelant à remettre l'Onu «dans le jeu».
Les négociations intersyriennes menées sous l'égide de l'Onu à Genève ont jusqu'à présent achoppé sur les questions de l'avenir de Bachar al Assad et de la mise en place de la transition démocratique.
Emmanuel Macron a répété la position qu'il avait exprimée quelques heures avant que la frappe américaine soit connue.
«Mon souhait, c'est qu'il y ait une action coordonnée sur le plan international en représailles au régime de Bachar al Assad et aux crimes qui ont été commis», a dit le candidat d'En Marche ! lors d'un déplacement en Corse.
«Ma volonté pour la Syrie est double, c'est d'éradiquer tous les mouvements terroristes qui se sont attaqués à notre pays» et «construire la feuille de route diplomatique et politique qui permettra la sortie de crise», a-t-il ajouté.
«Nous avons un ennemi : Daech et l'ensemble des mouvements terroristes. Le peuple syrien a un ennemi : Bachar al Assad», a-t-il encore déclaré.
Le candidat socialiste Benoît Hamon a repris à son compte les mots de François Hollande et d'Angela Merkel, jugeant que Bachar al Assad était responsable de la frappe américaine.
«Il est maintenant temps que la Russie de M. Poutine qui protège Bachar al Assad comprenne que la solution politique c'est (...) sans Bachar al Assad. Il n'y a pas de solution avec un criminel», a-t-il ajouté d'un déplacement dans la Nièvre.
«J'espère que ça amènera celles et ceux qui trouvent toutes les excuses à M. Poutine à réviser leur jugement quand aujourd'hui sa seule réaction, à M. Poutine, c'est de condamner la mise en cause de l'intégrité territoriale de la Syrie.»


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