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L'image pitoyable du paysage partisan
Publié dans Le Temps le 13 - 04 - 2017

Au moment où le pays fait face à l'une des plus graves crises socio-économiques de son histoire avec de sérieuses menaces sur la pérennité même de l'Etat, les partis politiques semblent déconnectés de cette tragédie «grecque» et poursuivent leur bonhomme de chemin sur la voie des tiraillements et des polémiques qui ne font qu'envenimer l'atmosphère générale et faire monter la tension de plusieurs crans. Sur fond d'une pré campagne électorale municipale qui ne dit pas son nom.
En effet, le paysage partisan se fait et se défait périodiquement et régulièrement de façon telle que le commun des citoyens ne reconnaît plus la carte géopolitique issue des dernières élections législatives de fin 2014, et ce aussi bien à travers la composition des blocs parlementaires à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) qu'à travers les débats devenus le pain quotidien des plateaux radiotélévisés.
Et aussi paradoxal que cela puisse paraître, c'est le parti vainqueur desdites élections qui pâtit le plus des chamboulements enregistrés. Nidaa Tounes, puisqu'il s'agit de lui, s'est vu amputé de plus d'une vingtaine de députés partis constituer un nouveau bloc, celui d'Al Horra, qui a servi de noyau dur pour la formation du parti Machrou3 Tounes sous la férule de Mohsen Marzouk, ancien homme fort de Nidaa.
Et depuis, le Mouvement n'a cessé de connaître des déboires et des crises que les observateurs sont unanimes à imputer à Hafedh Caïd Essebsi, fils du président de la République. Les dissensions se sont, effectivement, multipliées, notamment, avec la constitution du groupe conduit par Ridha Belhaj et qui a signé, dernièrement, la déclaration annonçant la naissance du Front de salut et du progrès, comprenant plusieurs autres partis dont le plus important est celui de l'Union patriotique libre (UPL) dirigé par Slim Riahi.
Pour pallier à ces défaillances et ces désertions, le clan de Hafedh Caïd Essebsi semble avoir trouvé la solution en prônant la politique des recrutements. Et après l'enrôlement de Borhane Bsaïes, il y a eu Férid El Béji, Mounir Ben Salha, Wissem Saïdi, Khaled Chouket et bien d'autres dont le dernier en date est Samir Laâbidi, ancien ministre sous le régime de Ben Ali et grand ami de Mondher Zenaïdi, qui sera bientôt en charge de la haute instance des compétences au sein du mouvement.
La réaction du groupe de Ridha Belhaja été vive. Dans un communiqué rendu public, hier, et signé par dix membres se qualifiant de « légitimes » représentants du comité fondateur, du bureau exécutif et du bureau politique élu, ces derniers ont déclaré « refuser les nouveaux recrutements au sein du parti et ont proclamé leur engagement à la résistance pour «sauver le parti».
Pour eux, il s'agit d'une opération de démolition méthodique à travers le recrutement « d'éléments qui ont vendu leur honneur au parti pour de l'argent sale » et « des repaires douteux atteignant le stade de la fanfaronnade publique et scandaleuse»
Les signataires, à savoir, Lazhar Akremi, Abdelaziz Kotti, Ridha Belhadj, Abdessattar Messaoudi, Abdelaziz Mzoughi, Mondher Belhadj Ali, Faouzi Maâouia, Boujemâa Remili, Mounir Ben Miled et Tahar Ben Hassine, affirment en substance que « certaines nouvelles recrues ont reconnu publiquement que lesdits ralliements ont eu lieu grâce à la planification et la préparation d'un homme d'affaires qu'on veut investir, carrément, en tant que trésorier de Nidaa Tounes ».
Et de conclure qu'il s'agit « d'une action choquante, injustifiée et inacceptable sous aucun prétexte surtout que les personnes concernées ont une histoire noire contre la liberté et dans la recherche de profits personnels ».
D'ailleurs, c'est dans cet ordre d'idées que des cadres du parti, et même en dehors du mouvement, voient d'un mauvais œil le déplacement d'une délégation parlementaire composée par les députés de Nidaa Tounes, Mongi Harbaoui et Ibtissem Jebali, en Libye avec l'homme d'affaires, Chafik Jarraya, depuis dimanche dernier.
Selon plusieurs sources les membres de la délégation, qui semblent parler officiellement au nom de la Tunisie, font des démarches pour obtenir le rapatriement des enfants tunisiens ( fils de terroristes) détenus dans les prisons libyennes.
La question que se posent alors les analystes est de savoir pourquoi ces dirigeants de Nidaa continuent-ils à rester au parti qu'ils jugent unanimement fini ? Car tant qu'ils y restent, l'aile de Caïd Essebsi junior continuera à agir comme si le parti demeure fort, alors que si les mécontents partaient, il ne resterait plus rien ou presque d'un mouvement, jadis, grand. Mais pour cela il faut avoir du courage et de l'audace pour franchir le pas et couper le cordon ombilical avec la formation politique mère.
Les opportunistes en action
Pour le reste du paysage partisan, si Ennahdha poursuit curieusement –logiquement pour certains – à adopter un profil bas pour éviter les erreurs et les attaques frontales, on remarque que le Front populaire se fait discret, ces derniers temps, mis à part les habituelles critiques et certaines déclarations enflammées.
Pour leur part, Attayar et Harak al-Irada ou plutôt, les anciens CPRistes, se complaisent dans une attitude consistant à tirer sur tout ce qui bouge pour s'attirer les sympathies des citoyens mécontents, surtout en cette phase de multiplications des mouvements de protestations, notamment à l'intérieur du pays et, plus précisément encore, dans le Sud tunisien.
Quant à l'UPL, il semble empêtré dans les filets de la nouvelle orientation prise par Slim Riahi qui a choisi la confrontation avec le pouvoir, avec Ennahdha et le CPR, avec tous les risques qu'il encourt, sachant que le nombre d'élus dans son bloc parlementaire s'est réduit comme une peau de chagrin.
Finalement, seuls Afek et Machrou3, avec Ennahdha bien entendu, semblent connaître, hormis quelques troubles ordinaires, un calme et une homogénéité à toute épreuve. D'ailleurs, certains observateurs estiment que le parti de Mohsen Marzouk pourrait devenir le chef de file d'un front groupant des formations politiques pour s'opposer au parti islamiste lors des prochaines échéances électorales.
On voit mal, en effet, des dizaines de hauts cadres et de députés de Nidaa rester dans ce parti s'il optait pour des listes communes ou des listes « amies » avec le parti islamiste. Mais on n'en est pas encore là.
En tout état de cause, le paysage partisan et politique est tellement mobile qu'on devrait s'attendre, à des mouvements d'importance et, probablement, à une modification de la configuration actuelle surtout avec un Nidaa aussi fantasque...


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