Les équipes des services du FMI ont rendu publique mardi leur déclaration de fin de mission au titre de la première revue de l'accord conclu avec la Tunisie au titre du mécanisme élargi de crédit. Finalement l'institution de Bretton Woods a donné son accord pour le versement de la deuxième tranche du crédit élargi qui vient porter le total des décaissements au titre du MEDC à environ 627,5 millions de dollars, soit près de 1.5 milliard de dinars. Une bouffée d'oxygène pour le gouvernement Chahed? Les services du FMI ont mis le point sur les défis à court terme du gouvernement d'Union Nationale. « À court terme, les priorités consisteront à accroître les recettes fiscales de manière équitable, à mettre en œuvre la stratégie de réforme de la fonction publique afin de placer la masse salariale sur une trajectoire viable, à réduire les subventions énergétiques et à couvrir les déficits de liquidité immédiats du système de sécurité sociale. L'augmentation des dépenses sociales et un meilleur ciblage du dispositif de protection sociale permettront de protéger les populations les plus vulnérables et de préserver leur pouvoir d'achat en cette conjoncture difficile. Un durcissement de la politique monétaire permettrait de contrer les tensions inflationnistes, et une plus grande flexibilité du taux de change aiderait à réduire le considérable déficit commercial », souligne le communiqué de presse du FMI. Ainsi la BCT est sommée de durcir sa politique monétaire ou à accroître son taux directeur dont l'ultime but étant de maitriser les tensions inflationnistes. Il s'agit d'une politique de ciblage de l'inflation et ce au détriment d'une politique monétaire favorisant la relance via l'investissement. Une hausse du taux directeur de la BCT n'est pas favorable à une redynamisation de l'activité productive et donc de mettre sur les rails le cercle vertueux de croissance et de création d'emplois. Autre recommandation, les services du FMI sont pour une plus grande flexibilité du taux de change et donc pour une politique de dévaluation du dinar tunisien de manière à favoriser les exportations et de contenir ainsi le déficit commercial. Laisser glisser ou filer le dinar : est-ce la solution idoine ? Cela dit les défis qui restent à relever sont nombreux dont essentiellement la maîtrise du déficit public, la réduction de la masse salariale dans la fonction publique, la rationalisation des dépenses de subvention et la restructuration des caisses sociales. Des défis en concordance avec l'accord de Carthage. Mais la question est de savoir si cette nouvelle ligne de crédit ira à juste titre soutenir le financement de ce programme de relance comme le souhaite les services du FMI. « Les politiques appuyées par le MEDC contribuent à traduire le programme des autorités en mesures concrètes ». Des axes de réformes dites douloureuses et surtout indispensables pour faire sortir l'économie du gouffre mais particulièrement pour faire les yeux doux aux bailleurs de fonds internationaux.