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Jusqu'où peut aller le gouvernement ?
Publié dans Le Temps le 09 - 07 - 2017

Il fallait oser, afin d'assainir le climat économique et financier dans le pays, et le chef du gouvernement Youssef Chahed n'a pas pris de gants pour frapper la tête de l'hydre malfaisante qui est la corruption et le pouvoir de l'argent sale.
Le premier à tomber dans les filets de la justice est une gibier et pas des moindres, puisque c'est l'homme d'affaires peu recommandable Chaifk Jarraya qui en a payé les frais, bien que sous d'autres chefs d'accusation ayant trait à la sécurité de l'Etat qui n'est qu'un autre visage de la corruption, en attendant les autres gros bonnets de la contrebande, des malversations et des magouilles qui saignent à blanc les caisses publiques.
Aujourd'hui, le mécanisme est enclenché et il serait difficile pour ceux qui ont mis la machine en marche de revenir en arrière sous peine de conduire le pays vers l'inconnu. Youssef Chahed a osé, et c'est en son honneur, s'attaquer à la pieuvre géante, sachant bien sûr qu'il n'est pas seul dans cette grande épopée, et qu'il a obtenu, certainement, le feu vert de la présidence de la République et qu'il bénéficie du soutien de la société civile et de toute la population qui n'en finissent pas de subir, au niveau de leur pouvoir d'achat, les retombées des méfaits qui remplissent les portefeuilles des hommes d'affaire véreux.
Personne ne croyait au sérieux de la campagne engagée pour la lutte contre la corruption, surtout que tout a commencé par l'arrestation d'une personne considérée comme intouchable. Mais, depuis, des têtes n'ont pas cessé de tomber, au grand bonheur d'une population qui avait perdu confiance en la justice et qui commence à désespérer de voir, un jour, ces personnes malfaisantes tomber sous le couperet de la loi.
Le chef du gouvernement a donné le ton, dans sa campagne « Mani Pulite », et il a affirmé dans une interview accordée au New York Times, au cours de ce mois et publiée dans un papier spécial lutte contre la corruption en Tunisie, dimanche 25 juin 2017, que, contre la corruption, « c'est une guerre et non une bataille ponctuelle. Nous allons la mener jusqu'au bout car le sujet est très important pour l'économie et pour la sécurité du territoire ».
« Le chef du gouvernement tunisien a entrepris une répression radicale contre le crime organisé qui a abouti à l'arrestation de plus d'une douzaine de chefs mafieux et des barons de la contrebande ces dernières semaines, dans le but d'éliminer ce qui est devenu une menace quasi-existentielle pour la jeune démocratie tunisienne », avec une liste qui ne cesse de s'allonger et qui donne la tremblote à plus d'un parmi ceux qui ont profité de la situation chaotique ayant régné dans le pays pour se remplir les poches en faisant fi de la loi et des règlementations en cours, afin de se remplir les poches aux détriments des citoyens qui ont vu leur pouvoir d'achat baisser de jour en jour.
Une campagne bien accueillie
Cette campagne a été saluée par la grande majorité de la population et par la société civile qui ont applaudi l'audace du chef du gouvernement, le seul depuis la révolution à avoir osé s'attaquer à ce fléau.
Les Tunisiens, frustrés par une corruption de plus en plus importante, une économie en perdition et un fossé toujours plus large entre les riches et les pauvres, ont vu dans cette campagne, bien qu'à son début, une action qui a fait tomber de gros bonnets, notamment Chafik jarraya qui clamait à ceux qui voulaient l'entendre qu'il est le maître dans ce pays et que ni les médias et la presse, ni la justice ne pouvaient l'atteindre.
La manœuvre a surpris presque tout le monde par sa vigueur, mais elle n'est pas sans risques, car les chefs de la mafia sont devenus si puissants que les analystes financiers et politiques disent qu'ils présentent une menace aussi dangereuse que le terrorisme selon le journal américain qui évoque les risques encourus par Youssef Chahed s'il n'arrive pas à abattre cette hydre aux multiples têtes qui affirme être « persuadés qu'il existe un lien entre la contrebande, le financement du terrorisme, les activités transfrontalières et la fuite des capitaux », promettant plus d'arrestations à venir, et soulignant que la politique anticorruption est engagée en commune harmonie avec le président Béji Caïd Essebsi.
« Nous ne ciblons pas les personnes, mais l'ensemble du système », a-t-il affirmé. « Notre objectif est de disséquer les systèmes de trafic, de briser les réseaux de contrebande et de révéler le financement et les sites de ce phénomène » a précisé le président du gouvernement au journaliste du NWT.
Un choc psychologique
Pour lui, les arrestations ont constitué un «choc psychologique pour l'opinion publique et il y en aura d'autres, et le recours à la loi sur l'état d'urgence a été une nécessité, parce qu'à situation exceptionnelle, il faut des mesures exceptionnelles. L'Etat se rebiffe et se défend », a-t-il déclaré.
Dans ce cadre, il explique que la « confiscation est intervenue légalement. La commission de confiscation épluche ces biens minutieusement pour en déterminer l'origine. Dans une seconde phase, nous tenterons d'éviter les avatars de la gestion des biens confisqués en 2011. Et puis, nous créerons, un Fonds où l'argent de ces confiscations ira vers le développement dans les régions.
La confiscation existe aussi dans les pays avancés ».
Youssef Chahed a réagi aux allégations de nombreux observateurs qui y ont vu une manœuvre politique et un règlement de comptes entre lobbyistes et barons de la contrebande. « J'entends certains le dire. Nullement. Il s'agit d'une campagne d'Etat, annoncée dès l'adoption du Pacte de Carthage [...] Je l'avais d'ailleurs invoquée lors de mon discours d'investiture devant le Parlement et j'avais dit que cela sera la priorité absolue de notre politique pénale. J'en avais parlé avec le ministre de la Justice qui s'est réuni avec les procureurs généraux et les magistrats du parquet pour faire en sorte que la lutte anticorruption soit une priorité ».
A lui seul et même avec le soutien du président de la République, Youssef Chahed ne pouvait pas mener cette campagne et il a expliqué que « l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) est une partie essentielle de la lutte » et que la lutte anticorruption est soutenue internationalement, avec beaucoup de dirigeants du monde entier qui ont téléphoné pour lui apporter leur soutien, comme c'est le cas de dirigeants d'instances internationales aussi. « La Tunisie est appuyée dans cette lutte autant que dans la lutte antiterroriste ».
Faouzi SNOUSSI
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