Cette pièce est une véritable comédie qui se passe dans un café chantant du quartier de Bab Souika dans les années 67-68 . Elle se déroule sous une forme d'altercations entre ces divers points de vues. Réalisé dans un décor simple, les deux réalisateurs Habib Belhedi et Lassad Ben Abdallah, nous plongent dans un univers où diverses émotions s'entremêlent, la vie, l'amour, la haine, la souffrance, le rire. Des personnages s'exaltent à corps perdus, les sens.Les sept comédiens sont des professionnels de la scène, interprètent leur rôle avec talent et conviction. Ils se nomment Meriem Essayeh, Guissela Nafti, Jamel Madani, Fethi M'sselmani, Farhat Jedid, le musicien accordéoniste Hatem Ellejmi, et le nouveau visage Wejdi El Borji . « Au suivant » est une commedia de ll'arte, un genre théâtral populaire italien, qui se nourrit de fantaisie, d'improvisation et de performances. Chaque acteur adopte et conserve un personnage en rapport avec ses aptitudes. mêlant comédie, chant et généralement danse. Elle est animée par Mehrez (Fethi M'sselmani) un militant destourien de base confronté à une crise financière aiguë qu'il subit suite au départ précipité de son épouse et de sa belle famille, de confession juive, après les événements de la guerre des six jours en 1967. Bien qu'il n'ait pas payé ses musiciens la saison passée, Mehrez réussit à réunir sa troupe pour répéter le nouveau programme de ramadan 67/68. « C'est un voyage dans le temps, un flash-back d'un demi-siècle, souligne Jamel Madani au cours d'un point de presse. Le lieu: Bab Souika Un espace légendaire où les plus illustres vedettes et les pionniers de la chanson et de la danse populaire se sont défoulés en entraînant le public de la fin des années 50vers l'extase. Le café-chantant de Bab Souika, ou «Cafichanta», comme on s'amuse à l'appeler, constitue un univers très spécial, à dominante euphorique. Le spectacle y est explosif et séduit le public même le plus désintéressé ». Revisiter l'art populaire, les cafés chantants d'antan et tous cette ambiance folle de Bab Souika .Ce spectacle d'une heure trente a permis au public de faire ressusciter l'ambiance des cafés chantants d'antan..Rire, danse et chansons se sont conjugués afin que la fête soit totale pour ressembler dans l'esprit à ces variétés plurielles que les cafés chantants de naguère proposaient au public. Quiproquos, rebondissements et répliques implicites, l'énergie de ce texte séduit. Dans toute la splendeur de la comédie, le spectateur reste captivé par cette course folle qui ne faiblit jamais. Le spectacle mêle la danse, la vidéo et le chant.Un écran projette le public de la pièce dans celui, en noir et blanc, des cafés chantants. Sur ce même écran, on projette des images d'archives des évènements et de certaines personnalités militantes et politiques comme Farhat Hached, Habib Bourguiba . »En sorte c'est documentaire, avoue Jamel Madani qui relate les événements des années 68 qui servira à relativiser ce que nous vivons aujourd'hui.La musique qui nous plongera, entre autres, dans le répertoire de Salah Khémissi (1912-1958), un des pionniers de la chanson humoristique tunisienne, est signée Sami Ben Said, arrangeur compositeur . « Habbouni wetdallalt » et « Qotlet wedlilek mlak » sont encore repris par les mélomanes. Cerise sur le gâteau, cette soirée a servi aussi de banc d'essai à des artistes débutants qui viendront affûter leurs premières armes devant le public. Le musicien accordéoniste Hatem Ellejmi,a excellé. Tout comme Wejdi El Borji qui a pu conquérir le public La scène avec ses jeux sophistiqués de lumière ainsi que ses équipements de sonorisation a permis une acoustique parfaite. Fethi Mselmani a excellé dans l'utilisation de subtiles expressions et de savoureuses locutions populaires. Ainsi le public présent a pu apprécier et aussi admirer l'art de diriger son café chantant . Cet art est à la fois captivant et fascinant, captivant, car la société tunisienne se retrouve dans ses histoires, fascinant parce cet artiste sait retenir intensément l'attention. Bref, Lassad Ben Abdallah, a une fois de plus réussi à monter une excellente pièce, s'appuyant sur une talentueuse brochette de comédiens qui incarnent sept personnages très colorés. Cette comédie inaugurera la saison culturelle au Rio sur un cycle de deux mois. Le metteur en scène Lassad Ben Abdallah au –Temps- «Un vrai vaudeville qui nous replonge dans les délices du Tunis de jadis et d'aujourd'hui» Tout d'abord, pour quoi ce café chantant ? C'est un vaudeville et une comédie noire , fondée sur un comique de situations. Se référant à la belle époque de Bab Souika, nous avons réuni des artistes de diverses vocations afin que la fête soit totale et nous replonge dans les délices du Tunis de jadis et d'aujourd'hui. Est-ce que vous avez trouvé des difficultés pour monter votre pièce sur la scène d'Hammamet ? Cette scène est magnifique mais elle est compliquée. Nous avons pu nous adapter malgré les contraintes .La machinerie du spectacle était particulièrement bien huilée Quels sont les ingrédients de votre succès ? La recette est à la fois simple et complexe: proximité avec les gens et scanner social. La qualité essentielle d'un artiste, c'est d'observer le quotidien des gens. La société tunisienne donne l'impression d'une scène de théâtre, à chaque coin de rue. Une fois qu'on a la matière, il suffit de forcer le trait pour aboutir à la caricature. Trouver la faille et la passer sous le miroir grossissant de l'humour... ‘'Cafichanta" s'impose comme le spectacle de variétés du moment et pourrait conquérir le public de manière durable. C'est la continuité d'''El Mensi''où on évoqueLa veille de ramadan 1968. Mehrez se retrouve confronté à de nouvelles difficultés, syndrome d'un pays en plein changement. Notre but est de revisiter l'art populaire, les cafés chantants d'antan et tous ces artistes tel Salah Khémissi, un des pionniers de la chanson humoristique tunisienne, qui fut interdit de chanter en public à un certain moment et se voit donc obligé de faire le convoyeur d'un camion de charbon Quel style d'humour prisez-vous ? J'ai essayé de produire du rire intelligent, c'est-à-dire solliciter les méninges et pousser les gens à se remettre en question avec au menu chant, danse et cirque. Que pensez-vous de la prestation des jeunes talents lancés dans cette comédie Meriem Essayeh, Guissela Nafti, Hatem Ellejmi et Wejdi El Borji ? C'est un gros challenge. Nous avons réussi notre pari Ce sont de bons comédiens et danseurs. Ils sont captivants