Tant attendue, faisant la une de tous les journaux, annoncée dans les programmes sportifs télévisés, l'assemblée générale de la FTF n'aura pas tenu ses promesses. Comme l'indique si bien son appellation, elle fut ordinaire, plate et sans véritables innovations ni implication effective des clubs. Son déroulement prouve que les responsables des associations sportives ne sont pas à même de s'impliquer réellement dans les réglementations qui régissent le football. Pour preuve, aucun club n'a préalablement soumis des contre-propositions pouvant faire l'objet de discussions et enrichir le projet envoyé dans les délais, une fois n'est pas coutume, par l'instance fédérale. Pourtant, les clubs ont bel et bien marqué leur présence et le quorum fut atteint. 131 représentants d'associations sportives sur un ensemble de 216 ayant répondu à l'appel, dont 62 présidents. La densité de l'assistance laissait présager, à tort, que les débats allaient être des plus animés et les propositions fuser de toute part. Il n'en fut rien ! L'organisation laissait, elle-même, à désirer et la séance présidée par Tahar Sioud se distinguait par des interventions embrouillées sur fond de brouhaha dérangeant, témoignant qu'on ne s'écoutait pas vraiment. Tout cela orchestré par l'impatience latente et parfois agressive du président de la FTF.
Règlement intérieur : la forme aux dépens du fond La première décision de cette Assemblée fut de créer une commission de rédaction présidée par Moncef Foudhaïli. En effet, lors des discussions du règlement intérieur, plusieurs lacunes de syntaxe furent relevées par les différents intervenants. La forme de certains articles et leur formulation prêtaient à des interprétations pouvant induire en erreur. Les représentants de clubs s'y accrochèrent, donc, négligeant le fond et le contenu qui devaient être révisés, comme indiqué dans l'ordre du jour. Ainsi, les chapitres défilaient et les cartons verts, synonymes d'approbation, se levaient attestant d'une unanimité pas toujours confirmée par un décompte partial et certifié. Même quand une dizaine de cartons uniquement étaient brandis, on s'empressait d'adopter le chapitre sans hésiter. C'est à croire que les cartons rouges n'avaient pas été du tout distribués ! Le règlement intérieur ne sera pas modifié de sitôt ! Pourtant, certaines déclarations enflammées en plusieurs occasions, par le passé, laissaient deviner une insatisfaction évidente à l'encontre de certaines réglementations !
Les articles 74 et 75 maintenus Le carton rouge a par contre commencé à faire son apparition quand débutèrent les discussions sur le projet d'amendement des articles portant sur les règlements généraux. Moez Driss, le président de l'ESS, donnait le ton et sonnait la révolte en contestant énergiquement l'abrogation de l'ancien article 74 concernant le transfert des jeunes joueurs formés dans leurs clubs d'origine. Il défendit la thèse selon laquelle les clubs investissent des fonds importants pour former des joueurs susceptibles de renforcer leur effectif senior ou de leur rapporter de grosses sommes d'argent s'ils étaient transférés. Selon lui, il serait injuste de les céder pour une dérisoire indemnité de formation. Le point de vue du président étoilé trouva de chauds et fervents adeptes malgré quelques contestations des clubs amateurs. Mais Tahar Sioud se chargeait de calmer les esprits en incitant ces derniers à soumettre leur proposition au bureau fédéral qui en tiendrait compte. Petit moment fort de cette Assemblée, l'intervention de Mongi Bhar, président du CSHL, venant contrecarrer la remarque de Moncef Foudhaïli sur la présence des présidents sur le banc de touche. Pour défendre le maintien de cette mesure, le président de la « Hamhama » invoquait des raisons de sécurité vu les réactions quelque peu imprévisibles de certains supporters. Les règlements généraux connurent donc le même sort que les règlements intérieurs et leur adoption ne souffrit nullement de réels obstacles.
Règlements sportifs : les clubs amateurs s'imposent enfin Malgré son adoption, le projet de la nouvelle répartition des clubs amateurs fut l'objet de sérieuses divergences d'idées de la part des clubs concernés. Les responsables, surtout les anciens, s'accordent à dire que la nouvelle répartition risque d'affaiblir sérieusement le niveau de la compétition ce qui nuirait évidemment à l'intérêt du football en général. Les responsables des clubs amateurs ne s'en formalisent pas et pensent plutôt gagner sur le plan financier. Raisonnement logique et justifiable si on considère les difficultés énormes rencontrées par ces clubs dans la gestion quotidienne de leurs maigres deniers. Les règlements financiers, que Mahmoud Hammami se chargeait de présenter, n'ont pas semblé intéresser grand monde puisque la salle commençait à se vider et même la grande majorité des journalistes s'est éclipsée. Une remarque s'impose toutefois ! Les responsables de nos clubs tardent à acquérir une culture sportive générale qui leur permette de s'impliquer, autant que l'instance fédérale, dans les lois et règlements qui régissent leurs associations. Règlements qui sont décisifs pour la bonne gestion des affaires courantes des clubs, des litiges qui peuvent surgir entre eux et la FTF et, par conséquent, des résultats sportifs et des performances. Nous espérons que les clubs auront retenu la leçon et qu'ils s'attelleront à rectifier le tir et s'armer comme il se doit pour le second épisode de cette Assemblée ordinaire qui aura lieu en juillet prochain.