Il avait tout prévu, sauf de tomber amoureux, bien après la soixantaine. Le "diplomate" avait en effet perdu sa femme, quelque deux ans après sa retraite. Il avait fait une belle carrière d'interprète au sein d'une ambassade, ce qui lui valut le sobriquet par lequel la plupart de ses amis, aimaient l'appeler. De son vrai nom Slouma, il était mondain et était toujours tiré à quatre épingles. Ses deux filles mariées, ils s'est trouvé brusquement plongé dans une terrible solitude. Pourtant il pouvait se permettre de vivre à son aise ayant hérité de son père de deux immeubles dans l'une des villes de la banlieue nord. Ayant assez d'une routine qui le rendait apathique, répétant quotidiennement les mêmes gestes il s'aperçut qu'il agissait comme un automate. Le matin il se réveillait tôt pour aller au café se trouvant en face de son domicile, pour lire le journal, toujours le même, sans rater les mots croisés qu'il s'habitua à terminer avant de vider sa tasse de déca. Puis il allait faire un petit tour en ville. A midi, il se pointait au "restaurant des trois fourchettes" et choisissait toujours le plat du jour. Il ne manquait jamais de faire la sieste et l'après-midi il allait de temps en temps au cinéma, ou au club de golf pour regarder jouer quelques vieilles connaissances. Le jour où il décida de casser la routine, il commença par aller prendre un week-end dans un hôtel cinq étoiles. Et ce fut à cette occasion qu'il eut le coup de foudre, ayant remarqué une belle dame d'un certain âge avec laquelle il passa une belle soirée au dancing de l'hôtel. Elle était accompagnée de sa famille, et se contenta pour cette raison de prendre ses coordonnées pour l'appeler plus tard. Deux jours après, il la contacta et la convia à boire un verre avec lui et elle accepta son invitation avec plaisir. Il s'avéra qu'elle était veuve, ayant perdu son mari deux ans auparavant. Elle avait quarante cinq ans et n'avait pas d'enfants son défunt mari, richissime bijoutier était malheureusement stérile. Le diplomate n'hésita pas à lui faire part de son amour ardent pour elle, ainsi que de son désir de se marier avec elle. N'ayant pas opposé de refus, ils fixèrent la date à laquelle ils devaient convoler en juste noces. Aussi prit-elle l'habitude de le visiter chez lui pour finir par s'y installer définitivement. Son frère qui avait l'intention de la marier à un ami qu'il connaissait depuis longtemps, n'était pas tout à fait d'accord pour ce mariage. "Il est beaucoup plus âgé que toi, et Slim mon ami que tu connais déjà te sied beaucoup mieux", lui dit-il sur un ton assez emporté. "je sais ce que je fais ; et d'ailleurs qui te dit que je vais vraiment me marier avec lui" répondit-elle... "C'est encore plus grave ! tu le fais marcher ; tu veux profiter de son argent ? Ce n'est pas bien ce que tu fais !" riposta-t-elle, tout irritée. Le ton monta et la jeune dame quitta son frère, évitant de la sorte, d'en arriver au pire. Cependant son frère lui lança alors qu'elle s'éloignait : "En tout cas soit tu le quittes soit tu oublies Slim ! D'ailleurs c'est moi qui ferai de sorte que ce soit ainsi !" Une semaine avant la date du oui fatidique, le frère décida d'aller en parler au diplomate. Il le rencontra au restaurant des trois fourchettes et lui parlant sur un ton assez sec il lui dit. "Tu crois que ma sœur t'aime ? Tu te trompes ! elle ne fait que profiter de ton argent, car en réalité elle aime quelqu'un d'autre. Slim l'homme d'affaires bien connu". Le diplomate reçut ces paroles comme un coup sur la tête qui l'a abasourdi. Mais il ne dit pas mot, se contentant de quitter la table du restaurant où il était avec son interlocuteur. Il alla directement voir sa fiancée pour lui demander tout simplement de se préparer pour sortir ensemble le week-end dans une ville touristique de la banlieue Sud. Et elle ne vit aucun inconvénient. Le lendemain alors qu'ils se dirigeaient en voiture vers l'endroit où ils allaient passer le week-end, Slim fut découvert tué par balles dans le salon de sa somptueuse villa. A l'autopsie, il s'avéra que la victime a été abattue depuis vingt quatre heures. Sa villa était sens dessus-dessous et quelques objets d'art manquaient. Mais le mobile du crime, n'était certainement pas le vol. Ayant appris la nouvelle la jeune dame soupçonna son futur époux et alla le dénoncer à la police, cependant le diplomate fut acquitté au bénéficie du doute. Etait-il vraiment l'assassin, ou ce crime avait pour but uniquement le vol ? Aucun ne put jamais apporter une réponse convaincante et de manière tangible à cette question.