En fin de la semaine dernière, un cliché a fait le tour des réseaux sociaux ; portant le sigle officiel de la chaîne française France 24 et le slogan ‘urgent', ce cliché faisait état du décès du président de la République, Béji Caïd Essebsi. Repris par plusieurs internautes, la photo en question a fini par créer un mouvement de panique générale, tard la nuit du vendredi. Il a fallu attendre quelques minutes avant que le conseiller auprès du président de la République, Firas Guefrech, ne publie un démenti officiel et explicatif de l'incident ; Guefrech a en effet démontré que le cliché en question a été monté par des parties malveillantes qui cherchent à provoquer une crise dans le pays. De son côté, France 24 a annoncé, via son présentateur Taoufik Mjaïd, avoir l'intention de porter plainte contre ceux qui ont utilisé le sigle de la chaîne pour diffuser l'intox en question. Pour sa part, la porte-parole de la présidence de la République, Saïda Garrach, a fermement annoncé que les autorités sont décidées à poursuivre tous ceux qui sont impliqués dans cette affaire. Lors d'une déclaration médiatique, Saïda Garrach a affirmé que le chef de l'Etat est en très bonne santé et que cela est vérifiable sur la page officielle de la présidence où les activités régulières de Béji Caïd Essebsi sont tout le temps relayées. Questionnée sur les parties qui sont derrière la propagande de ces rumeurs, la porte-parole de la présidence de la République a déclaré que certaines parties politiques, trop impatientes pour prendre le pouvoir, n'hésitent pas à employer ces pratiques qui visent essentiellement à déstabiliser le pays. Saïd Garrach a affirmé que ces mêmes parties ne sont pas satisfaites de constater que la Tunisie réussit, malgré tout, à avancer grâce à un état politique stable et équilibré, et que, de ce fait, elles cherchent à instaurer un chaos général autrement. La porte-parole a rappelé que le 17 octobre 2016, la même rumeur avait été propagée avec la même intensité et en a donc conclu à une sorte de complot visant les hautes institutions de l'Etat. Il est vrai que ceci n'est pas la première fois où le sujet de l'état de santé de Caïd Essebsi fait défrayer la chronique ; il y a à peine quelques semaines, plusieurs médias avaient relayé une information selon laquelle le chef de l'Etat aurait été transféré, en urgence, à une clinique en France. Face à cette machine, la présidence de la République a toujours présenté ses activités officielles (toujours mises à jour) comme ultime preuve de la bonne santé du président. Aujourd'hui, le rythme et la propagande de ces rumeurs ont pris une tournure nouvelle et les auteurs deviennent de plus en plus persuasifs et efficaces ; déclencher une intox pareille tard le soir d'un vendredi en prenant bien soin de choisir le logo d'une chaîne d'informations internationale reconnue relève d'une tentative explicite de mener un mouvement de panique dans le pays. Que ces mêmes soient arrêtés et traduits devant la justice cela pourrait servir de leçons aux personnes malveillantes mais le mieux serait que, lorsque la présidence de la République évoque des parties politiques impliquées, nous soyons informés clairement de ces parties. Par ailleurs, ce genre d'incidents démontrent, au-delà de leur symbolique politique, un réel malaise dans un pays qui agonise à petits feux.