«Concernant l'appel d'offres lancé le 23 mai 2018 relatif à la construction des centrales de 1000 MW (500 éoliens et 500 photovoltaiques), les résultats de pré-qualification seront annoncés vers le mois de septembre 2018 », déclare Khaled Kaddour, ministre de l'Energie, des Mines et des Energies Renouvelables. 72% de la demande totale en gaz naturel sont destinés à la production d'électricité. Un atelier portant sur le thème de « la stratégie énergétique tunisienne », a été organisé, hier, à Gammarth. Lors de cette rencontre, Khaled Kaddour, ministre de l'Energie, des Mines et des Energies Renouvelables, s'est étayé sur la vision énergétique prospective pour la Tunisie devant des responsables du Conseil mondial de l'Energie, des observatoires national et méditerranéen de l'Energie et des représentants de structures nationales et d'acteurs du secteur énergétique. D'emblée, le ministre a rappelé que la Tunisie en période de transition a besoin d'une ambition énergétique pour construire un futur meilleur. Et d'ajouter : « L'ambition énergétique joue un rôle stratégique déterminant qui puisse répondre aux nouveaux besoins du développement et de la société. Mais le système énergétique de la Tunisie est confronté à des défis multidimensionnels : stratégique, économique, sociétal et environnemental». Sur la même lancée, M. Kaddour a annoncé qu'une agence de régulation du secteur de l'électricité sera créée d'ici la fin de cette année. Et d'affirmer : « Avant la fin de cette année, on disposera d'une loi qui régira la mise en place de cette agence. La création de ce régulateur indépendant fait suite à des recommandations de la Banque Mondiale à l'adresse des pays maghrébins, en particulier la Tunisie et le Maroc, et figure parmi les points principaux de la stratégie nationale de la transition énergétique en Tunisie». Ce régulateur indépendant veillera à accompagner l'ouverture du secteur de l'électricité et déblayer le terrain au développement des interconnexions, des échanges transfrontaliers d'électricité avec les pays voisins et avec l'Europe. Parmi les axes de la stratégie énergétique tunisienne, deux projets d'interconnexion électrique. Il s'agit du projet d'interconnexion « Elmed », qui permettra l'accès au marché européen de l'électricité. Cette interconnexion viendra aussi améliorer le taux d'intégration énergétique dans la région en assurant une meilleure intégration des énergies renouvelables à travers l'interconnexion également entre la Tunisie, l'Algérie et la Libye permettant de faire des échanges d'électricité en période de pointe et d'éviter des investissements supplémentaires. Un programme en cours pour transformer les énergies fossiles en énergies renouvelables « Dans ce domaine, il est nécessaire d'avoir une économie compétitive à travers notamment la maîtrise des coûts, le soutien du développement économique à travers le ciblage bien positionné des subventions. Nous sommes en train de préparer tout un programme pour transformer les énergies fossiles vers des énergies renouvelables en développant par exemple des panneaux solaires dans les foyers. Nous avons actuellement un million de foyers de la population vulnérable. Nous aurons un programme pour équiper ces familles en panneaux solaires et delà ils vont réduire le coût de leurs factures énergitiques et l'Etat y gagnera automatiquement sur les subventions des hydrocarbures. Donc, c'est une politique gagant-gagnant entre l'Etat, la population et les familles nécessiteuses », a déclaré le ministre de l'énergie. Une vision prospective M.Kaddour a bien précisé aussi les objectifs de cette vision, tout d'abord, la sécurisation et la diversification des approvisionnements du pays, puis mettre en place les réformes des prix et des subventions et ensuite l'intégration des énergies renouvelables dans le mix-énergétique. Cette nouvelle vision prospective globale se fonde sur un équilibre de trois dimensions la sécurité énergétique, l'équité énergétique et la gouvernance et le développement durable. Elle se positionne en tant que support à l'activité économique, le tout au moindre coût. La réalisation de cette vision s'articule autour de 11 priorités et s'inscrit dans un horizon à plusieurs temporalités 2020 – 2030 – 2050. Cette vision permet à la Tunisie d'assurer une transition énergétique vers une part plus importante des énergies renouvelables (12% en 2020 et 30% en 2030), l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures conventionnels et non conventionnels, le développement des interconnexions régionales électriques et gazières (Interconnexion maghrebine, Projet Elmed) et l'application du programme d'efficacité énergétique (réduction de 30% de la demande à l'horizon 2030). La STEG a signé des contrats avec 10 PME pour développer 6 projets d'une capacité unitaire de 10 MW et 4 projets de 1 MW Concernant le développement des ER, le ministre a insisté sur l'importance du développement des énergies renouvelables : « Ce développement est un choix stratégique pour la Tunisie. Actuellement, la STEG s'emploie sur le déveoppement des premiers projets dans le pays. Il y a un petit projet de 10 MW et sa mise en exploitation se fera à la fin de l'année. De plus, la STEG est en train de préparer un appel d'offres de 300 MW (éolien et photovoltaique). Toutefois, mis à part les projets de la STEG, on vient de lancer le 23 mai 2018 l'appel d'offres concernant la construction des centrales de 1000 MW (500 éoliens et 500 photovoltaiques). C'est très important pour nous d'attirer des investissemnts de l'ordre de 1 milliard d'euros. Dans le cadre de cet appel d'offres, l'Etat va proposer des sites dans les différentes régions du pays et on aura les résultats de pré-qualification vers le mois de septembre 2018. Il est à souligner aussi que la STEG a signé des contrats avec 10 PMEs qui vont développer 6 projets d'une capacité uniatire de 10 MW et 4 projets d'une capacité de 1 MW », a déclaré le ministre. Par ailleurs, le ministre a annoncé que la production éléctrique actuelle du pays est basée sur le Gaz naturel à hauteur de 97% et 72% de la demande totale en gaz naturel sont destinés à la production d'électricité. Un mémorandum d'entente est signé entre le ministère de l'Energie et l'Observatoire méditerranéen de l'Energie. En marge de cet atelier, un mémorandum d'entente a été signé entre le ministère de l'Energie et l'Observatoire méditerranéen de l'Energie (OME). L'un des points essentiels de cet accord se rapporte au partenariat pour l'élaboration de la « Mediterranean Energy Perspectives-Tunisie » ou MEP-Tunisie. Des sessions de formation et d'assistance technique sont prévues. Khouloud AMRAOUI Nour Houda Ben Jannet Allal, directrice générale à l'Observatoire Méditerranéen de l'Energie (OME) «La Tunisie abritera le Sommet de la Francophonie qui se tiendra en 2020» Nous assistons à cet évenement au cours duquel on a signé un accord de coopération entre l'OME et le ministère de l'Energie. L'objectif de cet accord est d'accompagner à travers des actions communes des échanges sur les études ete ... mais surtout, on va définir ensemble un plan d'action concret année par année. 2020 sera l'année des évenements et des décisions majeures, même à l'échelle internationale sur les accords et sur les changements climatiques. Il est à souligner que la Tunisie abritera le 18ème Sommet de la Francophonie qui se tiendra en 2020 objectif de montrer aux acteurs internationaux de l'énergie, aux investisseurs et aux bailleurs de fonds les opportunités que présente la Tunisie en termes d'énergies renouvelables. Parallélement, on lancera d'ici peu une étude bien approfondie sur la situation énergitique et les perspectives en Tunisie. Toute ma considération pour la stratégie énergétique tunisienne mise par le ministère parce que c'est une vision claire avec des objectifs exhaustifs. Je l'ai déjà dit et je le redis : la Tunisie n'a pas à rougir de sa startégie énergitique. C'était une stratégie qui avançait à petits pas mais des pas solides. La Tunisie a les moyens d'atteindre ses objectifs à l'horizon indiqué. K.A L'Observatoire Méditerranéen de l'Energie (OME) en bref L'OME est une association des opérateurs énergitiques en Méditerranée qui existe depuis 30 ans et qui regroupe les compagnies énergitiques actives. L'objectif est de promouvoir la coopération dans le domaine de l'énergie. La Tunisie a l'honneur de présider l'OME d'ici 2020.