Décidément à vouloir créer le buzz, à la fin on finit par semer le trouble, faute d'éléments tangibles en vue de la connaissance de la vérité. L'information politique diffère en effet de la météo dont les prévisions s'avèrent parfois erronées. Mais cela est tributaire des caprices de la nature. Les caprices humains sont par contre plus prévisibles et c'est la raison pour laquelle on ne doit pas tout prendre pour de l'argent comptant. Mais quand on soupçonne derrière certaines informations qu'il y a anguille sous roche, la méfiance devient bonne conseillère afin de ne pas verser dans le piège de la tromperie, voire de l'intention de nuire. C'est ce qui s'est passé dernièrement suite au limogeage de Lotfi Brahem, ancien ministre de l'Intérieur. Nicolas Beau, un journaliste d'investigation qui s'est spécialisé de la diffusion d'informations sur le Maghreb, depuis sa création du site électronique « MondeAfrique » qu'il dirige depuis quelques années. Certes il est connu pour avoir dénoncé des scandales, notamment à travers son article paru dans Le Canard enchaîné sur le compte japonais présumé de Jacques Chirac, ce qui n'a pas été du reste, prouvé de manière tangible. Concernant l'ancien ministre Lotfi Brahem il a fait paraître sur son site électronique précité des informations selon lesquelles ce dernier préparait un coup d'Etat avec l'aide des appareils de renseignements émiratis et saoudiens, ce qui a entraîné, argue-t-il, son limogeage... Ce qui a été démenti aussi bien par le chef du Gouvernement que par les autorités emiratis elles-mêmes. Le chef du Gouvernement a loué les services rendus par l'ex-ministre de l'Intérieur, et son limogeage serait dû à des raisons conjoncturelles. D'aucuns imputent la cause au manque de vigilance face aux derniers évènements de Kerkennah, au cours desquelles des dizaines de jeunes ont péri en mer, alors que d'autres l'attribue à l'affaire Gharsalli qui fait l'objet d'un mandat d'amener émis par le juge d'instruction, mais qui n'a pas été appliqué. Sur ce point, Lotfi Brahem, l'ex-ministre de l'Intérieur qui a nié ces accusations en bloc a précisé à une radio de la place, que le mandat d'amener a été retiré par le juge d'instruction qui l'a lui-même émis. Bien que le citoyen reste, comme c'est toujours le cas, dans l'expectative, il ne faudrait pas tomber dans le piège des informations ciblées, propagées par ceux qui cherchent le buzz et non la vérité. Sur le plan juridique, les fausses informations peuvent entrainer de graves délits et l'avocat de l'ancien ministre de l'Intérieur a affirmé qu'une plainte en justice a été portée contre le mercenaire-journaliste Nicolas Beau et son site électronique "Mondeafrique", ainsi que contre le représentant juridique du bureau d'Al-Jaazira à Tunis. Il a expliqué à la TAP que la défense a demandé au ministère public d'ouvrir une enquête et de remettre l'affaire à la justice militaire, étant donné l'appartenance de Lotfi Brahem aux forces porteuses d'armes et la gravité des accusations dont il fait l'objet, outre l' atteinte à sa réputation et la propagation de rumeurs graves menaçant la sécurité du pays. Le ministère public a décidé de transmettre la plainte de l'ex-ministre de l'Intérieur, Lotfi Brahem à la sous-direction des recherches dans les affaires criminelles. Il est donc prématuré de se hâter de diffuser des informations qui ne sont pas fondées sur des preuves tangibles et indubitables. Raison pour laquelle il ne faut pas tomber dans le piège du buzz, quelles qu'en soient la source et la provenance. Un vieux dicton dit : il y a de fausses vérités et de vrais mensonges. Ce qui rappelle l'autre dicton : «La méfiance est mère des sûretés».