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Mémoire du temps présent: La propagande salafiste en action.. «L'Islam en danger» met la Tunisie en grand danger !
Publié dans Le Temps le 12 - 08 - 2018

Un pays qui envoie 11000 «Hajijs» par la filière officielle et quelque 2000 de plus par les circuits «parallèles », à quelques 15000 dinars l'unité n'est pas un pays pauvre ! Un pays qui s'apprête à égorger (excusez-moi, à sacrifier...) plus de 1,4 million de têtes de moutons en l'espace de 24h, à compter en nombre de tonnes de viande consommées en une semaine, par les habitants de ce pays béni de Dieu et ses «Imams» n'est pas un pays pauvre !
Un pays qui a 1400 km de côtes maritimes, quelques belles îles, puis une aussi grande diversité climatique entre l'extrême nord, presque européen, et l'extrême sud Saharien n'est pas un pays pauvre! Un pays qui dispose d'une aussi grande diversité au niveau de la production agricole, qui a de l'eau, malgré la sécheresse des trois dernières années, qui exporte pour des milliers de milliards ses huiles d'olive, ses dattes, et ses produits de la pêche, en plus de l'agro-alimentaire transformé ne peut pas être un pays pauvre !
Un pays qui a du phosphate, du pétrole et du gaz en petite quantité, certes, mais qui peuvent aider la balance des paiements, n'est pas un pays pauvre ! Enfin un pays qui a toute cette étendue de produits touristiques et qui est, quoiqu'on dise, industriel dont une bonne partie à l'exportation, n'est pas un pays pauvre !
Alors pourquoi malgré tout cela, nous sommes un pays bien pauvre et vivant le seuil de la pauvreté extrême dans certaines poches de la Tunisie profonde?! Beaucoup parleront de la corruption, et de la mauvaise gestion, de ce potentiel unique et qui peut faire de ce pays plus riche que le Sud de l'Italie, de l'Espagne, de la Grèce et de la Turquie, qui nous exportent beaucoup de choses y compris parfois le lait, alors que la bonne politique ferait de nous, il n'y a pas si longtemps, un pays exportateur. Il y a de cela, c'est vrai, mais tous les pays en souffrent, y compris au cœur de l'Europe, l'Amérique du Sud, voire même l'Asie du Sud-est et la Chine.
Mais, en fait, ce qui fait de nous un pays de misère morale et matérielle... c'est l'Homme Tunisien et ce qu'il est devenu depuis 2011.
Aujourd'hui le Tunisien est moitié salafiste qui rêve de rétablir les mœurs et la culture du Moyen âge et l'ère des Seigneurs de droit divin, avec tous ces exaltés de l'Islamisme politique qui embrassent les têtes et les mains de leur leaders, dont l'un, le plus illustre d'entre eux vient de jouir d'un bain de foule aux Souks de la Médina de Tunis. Cette bonne moitié de la population s'installe fortement dans le «révisionnisme» islamique importé du Moyen Orient avec momification de la femme, ses habits et même ses tenues de plage, noires de la tête aux pieds.
On a de la peine à reconnaître nos plages, chantées, il y a plus de trois-quarts de siècle par le grand chanteur libano-égyptien Farid El Atrach, qui décrivait la Goulette et la Marsa comme exemples avec ces «gazelles blanches» défiant les beaux chasseurs de l'eau pure et azurée bleue de notre littoral unique au monde.
L'autre moitié c'est celle de ce peuple de la modernisation construit dans la douleur, au prix de luttes intenses depuis le 19ème siècle du réformisme arabe et musulman, de Tahar Haddad, de Bourguiba, et toutes les grandes militantes du mouvement féministes tunisien de Bchira Ben Mrad, Radhia Haddad, Fethia Mzali et toutes les générations successives qui font la fierté de ce pays où les femmes sont des «femmes et demi» (Nssa Wounossf), comme le clamait feu le sublime poète Sghaier Ouled Ahmed.
Ce peuple du Code du statut personnel de la femme libérée du «Hijab» du «Niquab» et d'autres formes et termes de l'esclavagisme déguisé du Moyen Orient envahisseur, à travers cette propagande délirante des Wajdi Ghoneïm, Laârifi et ces centaines de chaînes TV de l'obscurantisme, financées à coup de milliers de milliards par les mouvements Wahabites, frères musulmans et maintenant chiïtes.
Tout ce peuple combattant pour la liberté est aujourd'hui livré à lui-même, abandonné par l'Etat et les alliés occidentaux, face à la machine implacable et les bulldozers de la propagation du salafisme international et national rétrograde, doté des moyens les plus riches et les plus sophistiqués de la Communication.
Alors, du coup, les frustrations sont énormes. D'un côté un Islamisme politique conquérant, triomphaliste et arrogant qui joue, pourtant la «victimisation au nom de ce slogan absolument surréalisme de «l'Islam en danger» dans un pays où l'on construit plus de mosquées que de routes, d'écoles et d'hôpitaux !
De l'autre, ces masses «bourguibiennes» abandonnées par le pouvoir qu'elles ont élu, et qui rongent leur colère, mais aussi leur défaitisme à pleines dents !
Cet Homme tunisien «Bicéphale» à deux têtes, l'un islamiste salafiste et l'autre moderniste bourguibien, s'affronte dans une guerre sans merci, où nous risquons, d'un moment à l'autre, le pire, comme celui vécu par le lynchage de feu Lotfi Naguedh à Tataouine par des manifestants fanatisés et prêts à toutes les violences au nom de «Dieu» et du «triomphe de l'islam» contre les «orphelins» de Bourguiba et de l'Occident français!
Le slogan qu'on diffuse par une propagande hallucinée, de «l'Islam en danger» par les Imams salafistes qui contrôlent encore les mosquées et les associations caritatives, les Koutebs et même les jardins d'enfants, au vu et au su de bons nombres de responsables tunisiens qui n'ont rien vu et rien entendu, ne peut que fracturer davantage les gênes et les racines de ce nouvel Homme «bicéphale» tunisien de plus en plus miséreux et déprimé et prédisposé à la violence.
Entre temps on se défoule comme on peut. Les salafistes crient à la revanche et au «triomphe de l'Islam en danger» et les modernistes répliqueront, ce lundi 13 Août, à l'avenue Bourguiba, jour symbolique et mythique de la libération de la femme pour essayer de sauver les meubles et protéger les quelques droits restants, devant la déferlante islamiste excitée au plus haut point.
Le Cheikh Ghannouchi comme d'habitude souffle le chaud et le froid. Il se fait rassurant, en cravate bleu, un jour à Carthage insistant sur le «miracle du Tawafouk».
Et un jour aux portes de la Medina. Il rêve de reconquérir le pays de Bourguiba et de la re-habiller à sa façon après avoir été «dénaturé» par la colonisation par la France et l'Occident mécréants.
Voilà ou nous en sommes transportés, une «guerre» idéologique et identitaire qui sera longue... très longue... et où le plus grand perdant sera la Tunisie et son brave peuple musulman et moderniste, jadis naturellement, avant le retour triomphal des Ghannouchi et ses islamistes en 2011 et leur volonté aujourd'hui, de mettre au pas son peuple libre.
Les pouvoirs publics assument une responsabilité historique, car si ce courant arrive aux pleins pouvoirs en 2019 (grâce à cette démocratie fallacieuse) et ce Tawafouk empoisonné, la Tunisie risque de perdre ses couleurs, son âme et son modèle unique en pays d'Islam.
L'Histoire ne pardonnera pas !
Khaled GUEZMIR


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