De 2,5% à 2,8% un léger mieux mais très appréciable pour la croissance qui confirme sa progression dans la durée depuis un peu plus d'un an avec de bonnes nouvelles pour les industries manufacturières et extractives en plus du réveil du Tourisme et de l'Agriculture à l'export. Le transport aérien est lui-même tiré vers le haut après une crise qui a failli l'emporter. Tout cela est très positif et complique la tâche de ceux qui veulent la tête du Chef du gouvernement, car il va être très difficile « de changer une équipe qui gagne » et qui se relève de plus en plus malgré certains points de faiblesse endémiques et persistants. Parmi ces points négatifs la politique de change et la descente en enfer du Dinar toujours liés à une bureaucratie pesante et contraignante. Pourtant la Turquie n'est pas loin, elle qui a subi une chute de sa monnaie à plus de 25% en une année et qui remonte pour se stabiliser en ce moment malgré les sanctions américaines et d'autres facteurs endogènes. M. Erdogan a fait appel aux citoyens turcs du monde entier pour rapatrier et investir une partie de leurs avoirs en devises, dans leur pays. Du coup la Banque d'émission turque a été renflouée et le président turque respire à nouveau. En Tunisie, on veut le beurre et l'argent du beurre ! On veut lutter contre la corruption, et le Premier Ministre Youssef Chahed en a fait son cheval de bataille, mais on développe la bureaucratie et on multiplie les formalités et les contraintes. BCE lui-même a tenté d'alléger les procédures et encourager l'implication des Tunisiens résidents à l'étranger dans le tissu économique et de la finance. Mais on est très loin de la fluidité monétaire et de change comme dans certains pays, dont la Malaisie et maintenant l'Egypte ou la Turquie. La politique de change doit être reprise totalement pour créer l'attrait pour la Tunisie. Depuis Ben Ali et même bien avant, on a rêvé et parlé de « Tunis-Place financière internationale », mais ça n'avance pas et ça bloque un peu partout. L'audace n'y est pas ! D'où ce sentiment d'attente d'une vraie grande politique et de décisions dans ce domaine pour aligner la Tunisie sur l'Espagne, l'Italie, ou même la Grèce. D'ailleurs, tout est lié, là où la bureaucratie fleurit... la corruption, petite et grande s'incruste naturellement dans les mœurs, à telle enseigne que « payer » pour accélérer les procédures d'octroi de présumés « Droits », à un document ou toute autre autorisation vitale pour l'activité des petits et grands promoteurs, devient la règle et non l'exception... Certes, il y a eu quelque part un allègement de certaines procédures administratives et financières. Mais on est très loin des standards internationaux et des économies fluides. La Tunisie est viable et vivable. Elle dispose d'atouts géographiques, naturels et humains considérables. Mais la politique pollue tout, et casse le rythme de la croissance qui roule encore à petit pas malgré la bonne percée de Y. Chahed. Arrêtons de tripoter l'économie, par la politique, les partis, les guerres identitaires et de positionnement et la Tunisie roulera à une vitesse de croisière plus soutenue et plus rapide. A une heure de l'Europe, la Tunisie ne peut pas continuer a être désespérément « pauvre » et il faut se demander pourquoi !? Réponse immédiate... Le Dinar tombe parce qu'il n'y a pas suffisamment de devises. Demandez l'avis d'experts mondiaux crédibles, ils vous diront que seule la libération de change et l'allègement bureaucratique, sont capables de renflouer les coffres-forts de la Banque Centrale ! On ne peut pas demander à un véhicule de démarrer et de rouler normalement en mettant les freins d'immobilisation partout. L'Economie... n'est pas la politique et la Finance ne prospère qu'avec la liberté... !