Les Tunisiens, responsables politiques et administratifs, structures publiques et privées, mais, aussi citoyens et travailleurs ne semblent pas avoir tiré les leçons qui s'imposent des désastres provoques par les pluies diluviennes qui s'étaient abattues sur le gouvernorat de Nabeul, il y a moins de quinze jours et… le pays est obligé de vivre les mêmes scènes dans ce gouvernorat et dans d'autres régions, même dans le grand Tunis, parce qu'aucune initiative digne de ce nom n'a été prise pour anticiper ces désastres. Ainsi, la prévention, à partir de quelques petits travaux de routine, en d'autres temps, auraient pu faire éviter ou, du moins, limiter ces dégâts. Les quantités de pluies tombées durant les derniers jours sont, certes, importantes, et personne ne peut blâmer quiconque d'avoir failli à sa mission. Toutefois, nous sommes tous responsables, de ce que nous vivons comme catastrophes, avec des pertes humaines, des dégâts importants, un manque de moyens et des travaux qui risquent de s'éterniser et d'avoir un aspect de colmatage. Tous d'abord, il y a ces responsables administratifs et politiques vautrés dans leurs fauteuils et qui ne vivent ces situations qu'à travers les enregistrements fournis par les chaînes de télévision ou sur les réseaux sociaux. Ces responsables ont le devoir d'anticiper, changements climatiques obligent, à travers des programmes plus approfondis et des mesures de préventions, après la prise en considération de toutes les données. Des ministres ont été chargés par le chef du gouvernement de se rendre dans le Grand-Tunis, Kasserine et Nabeul pour inspecter les dégâts des intempéries. Selon une source à la présidence du gouvernement, le ministre de l'Intérieur Hicham Fourati a été désigné pourconstater les dégâts dans le Grand-Tunis, le ministre des Affaires locales et de l'Environnement Riadh Mouakhar pour Nabeul, le ministre de l'Equipement Mohamed Salah Arfaoui pour Kasserine et le ministre du Transport Radhouane Ayara pour le Kef. Le chef du gouvernement a également chargé le ministre des Affaires sociales Mohamed Trabelsi et le ministre de la Santé Imed Hammami de fournir immédiatement des aides aux victimes et d'accueillir les patients ayant des maladies chroniques nécessitant des soins périodiques dans les hôpitaux. Des pluies orageuses et intenses sont attendues, aujourd'hui, sur le Grand-Tunis, Bizerte, Zaghouan, Nabeul, Béja, Jendouba et les régions du Sahel. Les cours sont suspendus depuis mercredi, dans plusieurs régions du pays à cause des intempéries. Dans la mêlée, il ne faut pas oublier, aussi, les services de l'assainissement et des municipalités qui se cantonnent leur suffisance, avec l'absence de programmes pour curer les cours d'eau, combler les trous qui sont devenus des crevasses et des fossés. Les travailleurs sont, aussi, impliqués, en ne faisant pas leur travail, convenablement, avec une paresse et une nonchalance comme on n'avait jamais vu dans le passé. Qui parmi nous, n'a pas remarqué que les avaloirs engorgés et pleins de déchets qui n'absorbent plus du tout l'eau de pluie et les renvoient pour submerger les chaussées et les trottoirs ? Le citoyen a, lui aussi, sa part dans tout ce qui arrive, surtout qu'il ne prend même pas la peine de nettoyer devant chez lui et de jeter ses ordures ménagères et autres, dans les lieux desdestinés à cet effet. A cela s'ajoute l'inconscience de certains citoyens qui se croient capables de braver la nature et qui en paient les frais. Les défaillances sont, presque, partout, notamment avec l'absence de curage des oueds, la réparation quasi-permanente des ouvrages, entre ponts, routes et pistes, et j'en passe… La conséquence en est que les dégâts sont importants et que la remise en état va coûter, encore une fois, cher au contribuable, avec, aussi, des possibles pertes en vies humaines. Une personne de 40 ans a péri en tentant de traverser l'oued de Skhirat à Feriana dans le gouvernorat de Kasserine et deux autres sont portées disparues à OuadiHenaynia à Nadhor (gouvernorat de Zaghouan) et Ouadi Skhira (gouvernorat de Kasserine), leur voiture ayant été emportée par le courant, selon la protection civile mercredi soir dans un communiqué. Faisant le bilan de ses interventions après les fortes précipitations enregistrées dans certaines régions du pays, la protection civile indique qu'une famille de quatre personnes à bord d'une voiture a été secourue après avoir été emportée par les eaux du Oued Sarrat sur la route reliant Borj Diouana et Falta dans la délégation de Tajerouine alors que trois personnes retenues dans leur véhicule par le niveau élevé des eaux ont été dégagées sur la route régionale de Dar Bidha dans la délégation de Dahmani (gouvernorat du Kef). Les unités de la protection civile ont également secouru huit personnes à bord de deux voitures emportées par les eaux et évacué quatre habitants dans la localité de Sidi Askar, délégation de Dahmani, avant de les héberger. Elles ont d'autre part aidé 22 autres personnes à traverser la route en sécurité. Des unités de l'armée sont intervenues également pour déblayer la route et aspirer l'eau de pluie qui s'est infiltrée dans les maisons avoisinant des oueds. Pour une fois, il est nécessaire de tirer les leçons qui s'imposent et ne pas laisser la situation empirer davantage… parce que le bien-vivre nécessite que tout le monde mette la main à la pâte.