Les réformes de rupture. C'est un thème dont la définition demeure méconnue, au moins par la littérature économique pure et dure. Une simple recherche sur Google suffirait pour s'en rendre compte. Il suffit d'une simple lecture de ces recherches pour comprendre que l'Institut Arabe des Chefs d'Entreprises (IACE) est l'auteur de cette expression. Il s'agit de discuter des réformes nécessaires pour l'économie, celles lui permettant d'être en rupture avec sa réalité. D'ailleurs, ce thème fut choisi par les décideurs de ce cercle de réflexion comme thème de la 33ème édition des journées de l'entreprise. Rendez-vous pris à Sousse, ou pas moins de 1000 participants ont pris part à l'ouverture de cet évènement phare qui comporte cette année trois séances (nous y reviendrons avec plus de détails) à l'instar de la réglementation de change et la politique monétaire, la réforme fiscale et la réforme du Code de Travail. Trois thèmes. Ont pris part, également, à la première journée de cette édition le Chef du Gouvernement ainsi que le Gouverneur de la Banque Centrale (BCT). Aujourd'hui, samedi 8 décembre 2018, le Secrétaire Général de la première Centrale Syndicale l'UGTT en l'occurrence et le représentant du patronat l'UTICA, débattront normalement mêlé la réforme du Code du Travail. Un vrai sujet de discorde. A vrai dire, les trois sujets font souvent l'objet d'un grand débat, de discorde également. Ces 4 personnages, précités, auxquels s'adjoint Tayeb Bayahi, Président de l'IACE ressortissant également du monde des affaires en Tunisie, et où divergent avis, idées et mêmes les positions souvent avancées chaque fois que ces sujets sont évoqués. Enfin presque. Mais, en tout cas, ces réformes souvent engagées sous insistance des bailleurs des fonds internationaux, le FMI en l'occurrence préoccupent le politique, l'économique et raison de plus le monde des affaires. Affaire d'opinion publique C'est ainsi que les travaux ont démarré sur fond d'une certaine divergence au niveau des positions. Pour le monde des affaires, le gouvernement doit s'investir davantage dans ces réformes. Le secteur privé, doit être l'un des principaux interlocuteurs dans ces réformes. Pour Tayeb Bayahi, ces réformes ne sont pas une option. Ce processus de réformes est une nécessité, d'autant plus que l'entreprise Tunisienne demeure l'otage d'une réglementation fiscale, celle de change assez rigide. L'absence d'un agenda clair ne fait que compliquer la réalité économique… La réponse du gouvernement n'a pas tardé. Pour Youssef Chahed, le processus des réformes économiques, est une affaire d'opinion publique. C'est dire, qu'au delà des tractations politiques souvent populistes au sein de l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), ces réformes doivent faire l'unanimité de l'opinion public. Est-il possible ? Pour Chahed, le gouvernement se trouve souvent seul à défendre ces réformes. Il évoque l'absence de tout soutien politique pour les gouvernements post-révolution, face à un énorme chantier, celui des réformes qui touchent autant de secteurs clefs de l'économie nationale, la réglementation de changes principalement. A ce propos, Marouane Abbassi, Gouverneur de la BCT, trouve que la réglementation actuelle n'est pas rigide. Elle n'est pas par contre, en rupture avec la rigidité. Il interpelle leschefs d'entreprises qui à leur tour reprochent à l'Institut d'émission, une rigidité inexplicable au niveau du Code des changes. La réponse venait, a priori, de la part de Youssef Chahed qui annonce un nouveau Code de Changes. Sans avancer aucun détail, il promet une nouvelle réglementation souple en matière des changes. Nous y reviendrons avec plus de détails.